Cartographier l’espace dans l’ère du soupçon: Volkswagen Blues et l’imaginaire des fleuves au fil des cartes (original) (raw)

Espaces, affect et écoféminisme dans Demain il n’y aura plus de trains (1991) d’Ugnė Karvelis

Langue(s) et espaces dans les xénographies féminines en français , 2024

Ce chapitre porte sur le seul roman d’Ugnė Karvelis (1935-2002), une femme de lettres franco-lituanienne méconnue en dépit de sa longue carrière d’éditrice et de diplomate. Demain il n’y aura plus de trains (1991) retrace l’expérience de la Seconde Guerre mondiale vécue par la petite Aurélia, exilée à la suite de l’occupation successive de la Lituanie par l’URSS et l’Allemagne nazie. Si la guerre pulvérise l’espace, le plaçant sous le signe du transitoire, de l’instabilité et de la pénurie, deux espaces acquièrent une importance particulière pour Aurélia : la maison familiale quittée à jamais et la forêt qui, dans une perspective écoféministe, agit comme un facteur essentiellement protecteur avec lequel l’enfant développe une connexion intime. Le roman a un enjeu éthique et axiologique, relevant aussi bien d’un travail de mémoire que d’un projet de sensibilisation du public occidental à la valeur, mais aussi à la fragilité de la démocratie.

Cartographies traverses, des espaces où l’on ne finit jamais d’arriver

EN LIGNE LIBRE ACCES AVEC ILLUSTRATIONS EN MEILLEURE DEF QUE DANS LE PDF CI JOINT « Cartographies traverses » est un dispositif de recherche-création qui regroupe des productions visuelles et sonores traitant des expériences migratoires contemporaines. Projet participatif, il a réuni douze demandeurs d’asile, deux chercheuses en géographie et quatre artistes pour fabriquer des cartes du chemin, des cartes en chemin. Ré-inventer les figurés qui habituellement réduisent la frontière en une ligne et la migration en une flèche, rendre compte de la complexité politique et pratique des franchissements : autant d’enjeux qui trouvent leur expression dans ces expérimentations arts-sciences, intégrées au collectif antiAtlas des frontières.

Code Source de William Gibson et les imaginations géographiques à l’ère du GPS

L’étude des oeuvres de fiction est un moyen de comprendre comment se forment et évoluent nos conceptions de l’espace. Ainsi, le dernier roman de William Gibson, Code Source, permet d’explorer les rapports entre les techniques géonumériques et certains imaginaires propres aux territoires urbains contemporains. Dans Code Source, les dispositifs de géolocalisation contribuent sinon à créer, du moins à mettre en évidence un espace hybride entre le réel et le virtuel où la technique ne se distingue plus très bien de la magie. L’imposition d’une « grille GPS » sur toute la planète apparaît par ailleurs comme une menace ou comme le symbole d’un ordre nouveau qui signe notamment la fin de l’imaginaire territorial américain de la Frontière.