La Bonne Mort, iconographie du Jugement Particulier du XV e au XVII e siècle (original) (raw)
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Le Jugement dernier de Digne (XV e siècle) : sermon par la peinture murale
Comme contribution à la question de la représentation figurée et mentale de l'au-delà au Moyen Âge, j'ai souhaité poursuivre une étude commencée en 2003 sur les peintures murales du XV e siècle dans la cathédrale Notre-Dame-du-Bourg de Digne-les-Bains 1. Cette nouvelle étude isolera du vaste ensemble peint de Digne le Jugement dernier, localisé sur le mur sud de la deuxième travée occidentale. Je ne reviendrai donc pas sur le triple septénaire des Vertus, Vices et Châtiments qui lui est contigu et qui contribue largement au caractère novateur de cet ensemble. On peut retenir pour datation de ces peintures la période 1452-1485. Son auteur en fut certainement l'atelier de peintres connu sous le nom de convention de Maître de Lusernetta, formé dans l'aire turinoise dans la fin du premier XV e siècle. Cette nouvelle étude a contribué à en ajouter au dossier des images atypiques de ce programme, et plus particulièrement de son Jugement dernier, qui ramifie toujours davantage ses énigmes. Certaines ont pu ainsi être résolues ou circonscrites par une analyse iconographique, qui fut l'un des modes opératoires de ce travail. D'autres ont bénéficié d'un éclaircissement par la confrontation avec les statuts synodaux contemporains de l'Église de Digne, ce qui fut le second mode opératoire. Ces statuts nous sont connus par une copie du XVII e siècle. Il s'agit d'une traduction non exhaustive en français réalisée en 1682 par Nicolas Taxil, prévôt du chapitre de Digne. Les statuts s'échelonnent entre les années 1267 et 1633, mais seules les prescriptions antérieures à 1500 ont été retenues. Par ces textes, l'évêque, conjointement avec le prévôt, des chanoines, des bénéficiers et quelque curés du diocèse, fixaient les règlements et les sanctions auxquels le chapitre, l'ensemble du clergé diocésain et le peuple qui lui était « soûmis » 2 devaient se conformer en matière de piété, de discipline et de moeurs. Précisons que, très généralement, chaque nouvel établissement de statuts donnait lieu à confirmation des statuts précédents. Ainsi les chapitres statutaires antérieurs à la période de datation définie ci-dessus pour la peinture étaient toujours en vigueur lors de la réalisation et de l'exploitation de ce Jugement dernier. La peinture est aujourd'hui en très mauvais état. Des lacunes et des tâches de toutes ampleurs,aux diverses causes, forment autant d'occlusions à la compréhension exhaustive de ces images et donnent parfois à ce travail une teinte archéologique. Je renouvelle à cette occasion mon plaidoyer pour une restauration à court ou moyen terme de ces peintures, où des décollements de couches picturales sont avérés sur de larges surfaces et menacent son intégrité.
Transitions funéraires en Occident: une histoire des relations entre les morts et vivants de l'Antiquité à nos jours, 2023
La notion de transition sur laquelle repose notre programme de recherche sur les pratiques funéraires est inhérente au tombeau médiéval. L'Occident chrétien considère la mort comme la désunion de l'âme et du corps 1. Dans la mesure où elle sera annulée par la résurrection de la chair à la fin des temps (novissima dies), cette rupture ontologique associe donc la mort à un état temporaire. Cette phase transitoire ne se résume toutefois pas à un simple passage entre le temporel et l'éternel. Si elle est associée à une forme de sommeil aux débuts du christianisme, elle finit par se spatialiser et se temporaliser avec l'institutionnalisation du purgatoire 2. Ce troisième lieu de l'au-delà, avec le paradis et l'enfer, formalise alors la jonction entre les vivants et les morts à travers un système d'intercession qui agit en faveur de la purification des âmes 3. Ce faisant, la mort n'est plus seulement un état transitoire, mais devient aussi un processus transitif (transitus) en ce sens qu'elle mène à une transformation des défunts 4. Ce changement de paradigme n'est pas sans conséquence sur l'art funéraire. En effet, malgré son caractère relativement conservateur, ce dernier connaît dans les derniers siècles du Moyen Âge des développements qui tendent à expliciter la nouvelle dynamique du salut individuel 5. C'est ce qu'entend démontrer ce chapitre en se concentrant sur un certain nombre de motifs dont l'évolution suggère l'intégration progressive d'une vision transitive et comptable de la vie après la mort.
Le procès au cadavre du suicidé au XVIIIe siècle. Deux exemples provençaux
Historia et ius - Rivista di storia giuridica dell’età medievale e moderna (www.historiaetius.eu ), 2016
At the end of the Ancien Régime, the suicide criminal repression is about to vanish : this tendency emerging in the middle of the 18 th is clear from 1770. Relying on the evolutions of the criminal doctrine and jurisprudence, this paper aims to study from new archives two cases decided in 1760 and 1771 in Provence. This two trials « procès à cadavre » reveal from relatively similar facts the course of the proceedings « à l'extraordinaire » lying on a double proceeeding ant the appointment of a curator in charge of defending the memory of the dead person. They reveal as well, in distinctive contexts, two different sentences despite the extinguishing of the criminal pression of suicide.
THE ACTOR S ʼ BODY: IMAGE, METAPHOR AND SIGN, 2015
In the 17th century, theorists, practitioners and physiognomists wove a zone of necessary links between woman and man human body Anatomy and their psychologies: thus robust and wide, man body refers to power and generosity, while that of woman in the flesh "wet and cold" necessarily reveals her misleading and fearful character. Through the study of some comedies and tragicomedies, we will show the influence of these various theories in the development of an ambivalent image of the female sex in the 17th century french theater, while lingering on the links that were systematically established between the qualities and defects of the body and the soul, particularly among women of noble origin.