CRISE MIGRATOIRE OU CRISE POLITIQUE ? (original) (raw)
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LA NOUVELLE POLITIQUE MIGRATOIRE MAROCAINE
L’ouvrage issue d'une recherche codirigée par Jean-Noël Ferrié et Mehdi Alioua et financée par la KAS au sein de l'Université Internationale de Rabat se propose de faire le point sur la Nouvelle politique migratoire marocaine, lancée en 2013 avec la première campagne de régularisation des migrants. Dans un premier temps, il aborde les étapes de la conception de cette politique ainsi que sa relation avec la diplomatie africaine du Maroc (chapitres I, II et III). Dans un second temps, il s’intéresse à la perception des migrants subsahariens par les Marocains (chapitres IV et V). Il insiste sur la particularité de la politique migratoire marocaine d’être, du moins pour l’instant, faiblement investie par le débat politique, ce qui donne une plus grande liberté à ses initiateurs
LA POLITIQUE DANOISE D'IMMIGRATION : UNE FERMETURE CONSENSUELLE
La politique danoise d'immigration: une fermeture consensuelle, 2023
Lors des élections législatives du 1er novembre 2022, les Danois ont reconduit à la tête du pays le Parti social-démocrate. Si le Danemark a changé de majorité à plusieurs reprises, il déploie cependant depuis vingt ans la même politique d’immigration. Celle-ci se caractérise par la réduction drastique des flux migratoires, un programme d’intégration exigeant, un accès à la nationalité rendu difficile et, désormais, la volonté de recourir à un pays tiers extra-européen pour le traitement des demandes de visas. Initiée par la droite de gouvernement sous la pression d’une droite populiste accordant en échange son appui parlementaire, la politique danoise d’immigration a été reprise et prolongée par les sociauxdémocrates lors de leur retour au pouvoir en 2019. Ils ont été réélus en 2022, plus confortablement encore qu’en 2019. Du point de vue danois, la politique migratoire est une condition de la pérennité de l’État providence. Il s’agit de le préserver en limitant les recours aux aides jugés excessifs ou injustifiés au motif qu’ils dilapident les ressources du pays et sapent le consensus politique en propageant la suspicion. L’État providence dépend autant du niveau de confiance dans la société que des performances économiques du pays. En ce sens, on peut dire que l’homogénéité nationale à laquelle sont attachés les Danois repose moins sur des motifs ethniques que politiques, culturels et moraux. C’est ainsi que le Danemark a décidé de restreindre l’immigration et d’imposer aux arrivants un programme énergique d’intégration. L’effort pour réduire la distance culturelle séparant les immigrés de l’ensemble de la société danoise permet de cultiver et de transmettre la confiance interpersonnelle, la confiance dans les institutions et, finalement, le modèle national danois tout entier. La politique danoise d’immigration pose une question fondamentale aux Européens : peut-on assurer l’avenir de l’État providence sans une politique migratoire restrictive et intégratrice ?
LA POLITIQUE DE L'IMMIGRATION ET DE LA NATIONALITE
Exposé basé sur les articles et le rapport de Patrick Weil. Bref historique : Pays de faible natalité, la France a été largement ouverte à l'immigration étrangère, qui a régulièrement été supérieure à l'émigration depuis le début du 19 ème siècle, sauf de 1851 à 1872 et de 1931 à 1936. On comptait 1 150 000 étrangers en France en 1911, soit 2,8% de la population, chiffre qui est passé à 2 891 000 en 1931, soit 7%. En effet, au lendemain de la Première Guerre mondiale, la perte de nombreux hommes et la nécessité de reconstituer l'économie nationale ont entraîné la mise en oeuvre d'une politique d'immigration. Ainsi, aux contingents de Belges venus spontanément au cours du 19 ème siècle dans la région du Nord ont succédé de fortes vagues d'immigrants italiens (35% du total des étrangers en 1931), polonais (20%), espagnols (15%), ainsi que beaucoup d'immigrants des pays d'Europe centrale ou orientale. Ces étrangers venus en France entre les deux guerres formèrent souvent de véritables «colonies» (Italiens des villages agricoles en moyenne Garonne, Polonais des cités minières du Nord et du Pas-de-Calais ou de la Lorraine), conservant leur langue et leurs traditions, avec le secret espoir de retourner dans leur pays. Après la seconde guerre mondiale la nature et les formes que prit l'immigration changèrent de manière assez importante comme nous allons le voir de manière développée par la suite. La politique de l'immigration et de la nationalité est une politique publique qui, durant très longtemps, n'a pas existé de manière formelle. En effet si l'on considère qu'une politique publique est à la fois un projet et un processus de changement de la réalité, force est de constater que de projet il n'y eut pas. Certes la question de l'immigration était régulièrement posée aux autorités publiques mais c'était toujours de manière ponctuelle et conjoncturelle et surtout, de fait, traité comme tel. Jusqu'au milieu des années 30 chaque ministère concerné prend au « coup par coup » les décisions appropriées quand la question de l'immigration est soulevée. Les ministères concernés sont le plus souvent ceux de l'Intérieur, des Affaires Etrangères, du Travail. Ce n'est qu'après qu'apparaîtra une politique générale de l'immigration.
LE CONTRETEMPS DE L'ÉMIGRATION ET « L'IMPOSSIBLE RETOUR » DES MIGRANT • ES HAÏTIEN • NES
On se réfère régulièrement au thème des migrations en les considérant comme des mouvements rectilignes, les individus allant d'un point A à un point B. Or, la réalité est parfois plus complexe comme dans le cas des émigré·es haïtien·nes pour beaucoup attaché·es à deux sociétés en même temps. Le désir de retour ne se pose plus en termes de « choisir une société ou l'autre » pour y vivre : le retour devient une dimension particulière des formes de circulations dans la mondialisation. C'est à travers une démarche ethnographique et de nombreux entretiens que Bodeler Julien étudie ces mouvements migratoires.
L'INDIGÉNISME AU BRÉSIL MIGRATION ET RÉAPPROPRIATIONS D'UN SAVOIR ADMINISTRATIF
L'INDIGÉNISME AU BRÉSIL MIGRATION ET RÉAPPROPRIATIONS D'UN SAVOIR ADMINISTRATIF, 2000
Cet article se propose d'analyser les relations entre l'anthropologie et l'indigénisme au Brésil. Pour cela, il retrace le processus de migration des savoirs indigénistes depuis leur contexte d'origine au Mexique jusqu'au Brésil, et les transformations qu'ils connaissent au cours de leur trajectoire jusqu'à aujourd'hui, en s'appuyant sur la notion de « traditions de savoirs » pour la gestion des populations qui se sont développées à partir de l'époque coloniale. Cette approche participe d'une anthropologie du colonialisme, en ce qu'elle étudie les conceptions de la diversité culturelle des populations dans les administrations publiques brésiliennes et les façons de gouverner celles-ci. MOT-CLÉS : indigénisme, histoire de l'anthropologie, colonialisme, administration publique, Brésil, Indiens. ABSTRACT : This article proposes to analyse the relationships between anthropology and indigenism in Brazil. To do so it considers the migration process of indige-nism as a form of knowledge from the Mexican political field to the Brazilian. It affirms that this kind of knowledge had its reception considerably inflected by « traditions of knowledge » for governing populations which developed from colonial sources through time. This analytical perspective is part of an anthropology of colo-nialism, since it takes as its object Brazilian public administration considering some of its aspects as technologies for the government of multicultural populations. ZUSAMMENFASSUNG : In diesem Artikel werden die Beziehungen zwischen Anthro-pologie und Indigenismus untersucht. Es wird gezeigt, wie Indigenismus aus seinem ursprünglichen Kontext (Mexiko) bis nach Brasilien gelangt ist, welche Verände-rungen dabei bis heute eingetreten sind, und inwieweit der Begriff der « Traditionen des Wissens » mit der Beherrschung von Bevölkerungsgruppen zusammenhängt, die seit Beginn der Kolonialzeit entstanden sind. Dieser Ansatz ist insofern Teil einer Anthropologie des Kolonialismus, als dabei auch untersucht wird, wie in der öffent-lichen Verwaltung Brasiliens das Konzept der kulturellen Vielfalt bei verschiedenen Bevölkerungsgruppen berücksichtig wird, und wie sich diese Erkenntnis auf die Regierungspraxis gegenüber diesen Gruppen auswirkt. STICHWÖRTER : Indigenismus, Geschichte der Anthropologie, Kolonialismus, öffentliche Ver-waltung, Brasilien, Indianer.