Éric Chevillard: un imaginaire de l’île, une écriture en archipel (original) (raw)

2016, “Éric Chevillard : un imaginaire de l’île, une écriture en archipel” in Faria, Dominique (ed.) Pensée de l’Archipel et Lieux de Passage, Paris, Pétra

L’omniprésence de l’île dans l’imaginaire fictionnel de Chevillard est indéniable, un des chapitres de son avant-dernier roman, le Désordre Azerty, lui étant même entièrement consacré. En revanche, l’idée d’archipel en est absente. Pour saisir les raisons de ce choix thématique, on s’arrêtera brièvement, dans une première partie de cette communication, sur les différentes représentations de l’île dans le travail de cet auteur, pour en dégager les connotations. La seconde partie de ce travail portera plutôt sur la pratique d’écriture de Chevillard, que l’on peut décrire comme une écriture en archipel. Ses textes, même ses romans, sont composés de fragments, souvent autosuffisants, ayant toutefois suffisamment de traits en commun pour être envisagés comme une unité. On en dégagera les mécanismes et les dispositifs d’écriture les plus fréquents, ainsi que leurs conséquences sur le processus de lecture. Bien qu’apparemment il s’agisse là de deux caractéristiques très différentes de l’œuvre de cet auteur, on montrera comment ils servent le propos de bousculer les certitudes, de questionner le statu quo : tant la thématique de l’île que l’écriture en archipel y deviennent les instruments de la révolte contre les conventions (sociales autant que littéraires).