Trente années de travaux sur le Moyen Âge (original) (raw)

Trente ans de participation à la construction européenne

L'année 2013 a débuté par un discours très attendu de David Cameron sur sa stratégie européenne pour les prochaines années, qui annonçait une rupture dans la politique traditionnelle du Royaume-Uni vis-à-vis de l'Union européenne depuis que le référendum de 1975 avait vu la confirmation du maintien du pays dans la Communauté européenne. Le

Le métier au Moyen Âge

Moyen Âge 139, 2024

L es associations de métiers constituent ainsi un élément clé dans l'étude du monde du travail sur les chantiers de l'époque. Le besoin de structurer et règlementer la pratique des métiers s'est manifesté précocement, donnant lieu à une diversité de structures et d'organisations, plus ou moins achevées et règlementées en fonction des régions. Cette diversité se reflète également dans la terminologie utilisée pour désigner ces associations, souvent influencée par la présence ou non d'éléments religieux. En Catalogne, par exemple, ces associations peuvent être appelées indifféremment « associacions menestral », « confraries », « oficis », « arts », « collegis ». En d'autres régions hispanophones de la péninsule, des termes tels que « menester », « mester », « cofradia », « oficio », « arte » sont employés. En France, l'utilisation des termes « jurandes », « charités », « fraternités », « métiers », « guildes », « hanses », et d'autres, varie selon les régions. L'Italie utilise le terme « arti ». Cette diversité linguistique reflète la complexité des structures associatives médiévales. La diversité dans la terminologie souligne également la variété de formes que peuvent revêtir ces associations. Les termes tels que confrérie et métier peuvent être employés de manière interchangeable, créant parfois des confusions, même dans l'esprit des contemporains de l'époque. La confrérie, souvent à caractère religieux, regroupe des artisans autour d'un objectif spécifique. En revanche, les métiers sont des institutions ou associations professionnelles obligatoires, dotées de privilèges et souvent en situation de monopole. Ces métiers élaborent leurs propres règlements, imposant leur pratique à tous ceux qui veulent exercer. Leur objectif principal est la préservation de la tranquillité sociale. La transformation d'une simple confrérie en métier peut intervenir lorsque celle-ci, initialement orientée vers des objectifs religieux, élargit ses membres en acceptant des professionnels non-confrères. Ainsi, elle devient un organisme représentatif des intérêts professionnels.

Trente ans après : choses revues

Gradhiva, 2016

Gradhiva-Pouvez-vous revenir sur la création de Gradhiva ? Jean Jamin-Gradhiva ? Ça s'est fait au Totem. Le Totem était le bistrot du musée de l'Homme, au rez-de-chaussée, côté jardins du Trocadéro. Michel Leiris et moi, depuis 1977, nous nous y rencontrions tous les matins pour prendre force tasses de café et de décaféiné, y réinventions le monde autant que l'ethnologie, parlions littérature, opéra, jazz et politique ou, simplement, météo, cuisine et vins i ns. C'est donc là que Leiris et moi nous avons lancé l'idée d'une revue et on s'est dit, comme ça, comme on abat une carte : « Pourquoi pas l'appeler Gradiva ? » Il connaissait Gradiva parce que c'était devenu une sorte d'égérie surréaliste. André Breton possédait une petite galerie à la i n des années 1930, rue de Seine (VI e), qui s'appelait « Gradiva » et il avait fait dessiner la porte de cette galerie par Marcel Duchamp. En 1939, André Masson, un des proches amis de Leiris (et même son mentor), avait peint un tableau intitulé Gradiva, d'inspiration encore très surréaliste, alors qu'il avait quitté le mouvement avec fracas en 1929 (fi g. 7). Et puis il y eut surtout Freud et son fameux essai sur la Gradiva de Wilhelm Jensen 2. Mais Leiris et moi on s'est dit que, nonobstant l'attirance du nom, sa symbolique (« celle qui avance »), son imaginaire, son emprise, sa chronique, il fallait justii er ce titre-Gradiva-pour qu'il puisse s'appliquer à une revue d'anthropologie et non de littérature, de musique ou d'histoire de l'art. Et c'est là que nous est venue l'idée de chercher un acronyme qui, j'avoue, nous demanda pas mal d'efforts, mais sans que, avec le temps, il apparaisse tiré par les cheveux puisqu'il fonctionne encore (même si, pour ses lecteurs actuels, le sens s'est quelque peu perdu) : Groupe de recherche et d'analyse documentaire sur l'histoire et les variations de l'anthropologie. Un H avait donc été introduit. Et le coup de génie de Jean-Michel Place, qui a été un remarquable éditeur fi g. 1 Gradhiva n° 1, vignette de couverture dessinée par l'artiste-peintre Michel Canteloup, septembre 1986. Vitrine consacrée aux travaux de Michel Leiris au musée de L'Homme, exposition Leiris & Co.