JOURNEE D'ETUDES - Penser la violence en Méditerranée : une approche comparée du 19ème siècle à nos jours (original) (raw)

Contexte de violence sociale, formes d'expression du traumatisme et mobilisation aux deux rives de la méditerranée Une expérience dans l’après-coup.

Ce que j’appelle « dialectisation » permanente renvoie, par exemple à ce que chacun d’entre vous se préoccupe de ce que les partenaires d’une autre culture peuvent avoir à faire valoir dans leurs regards, dans leurs modes d’approche, dans une démarche pratique qui, naturellement, peut être différente de la vôtre. C’est cela, je crois, qui peut rendre une rencontre féconde. Extrait du discours de Francis Janson aux rencontres franco-algériennes de juin 1998 à Marseille. Résumé Les événements qui ont marqué l’Algérie et qui ont généré une violence sans précédent, on laissé des séquelles sur le plan psychique et somatique chez les algériens. Les traumatismes vécus n’ont pas toujours trouvé la prise en charge nécessaire du fait de l’impréparation et du dénuement en formation, des personnels soignants : psychologues, psychiatres, médecins, personnels de santé. Cette situation a alimenté bien des débats du fait de la complexité des questions qui se sont posées depuis. Ces débats, s’ils n’ont pas toujours débouché sur des solutions immédiates, ont néanmoins permis la naissance d’un formidable élan de mobilisation sur le plan de l’intervention médicale, psychiatrique psychologique toutes spécialités confondues et sur les plans juridiques et règlementaires. Que ce soit dans l’intervention d’urgence ou dans la prise en charge à plus ou moins long terme, il a fallu que les algériens réfléchissent ensemble, apprennent à se former pour former à leur tour. Quel challenge périlleux lorsque l’urgence s’imposant, le temps a fait souvent défaut ! Des efforts importants ont été consentis dans la formation à la prise en charge des intervenants que les évènements ont placé, à leur corps défendant, sous les feux de la rampe. La notion de traumatisme a ainsi été fouillée analysée, décryptée et diverses formations à l’aide psychologique ont été proposées par des pays comme la France, la Belgique, la Hollande et des organisations comme l’UNICEF, Handicap international, Médecins du monde, terre des hommes. pour ne citer que celles-là. Il s’agissait aussi d’un échanges d’expériences, parce qu’il y a eu entretemps, sur le terrain, la capitalisation d’un savoir qui a permis cet échange. La rencontre de Marseille entre autres expériences de partenariat, en est un exemple. La mobilisation de la société s’est traduite par la multiplication de l’aide et de la formation à l’aide aux victimes, de la part d’associations ou d’institutions comme la société algérienne de psychologie (SARP) , la fondation BOUCEBCI, l'association de psychologie d'Alger (APA), l'Institut national de Santé publique ( INSP), l’institut national de formation et de recherche spécialisée (INCOFORS) et bien d'autres encore. On a observé la création de structures plus récentes comme le Centre de thérapie familiale de Dély Brahim sur les hauts d’Alger, des structures algériennes dont l’intervention a été et reste utile et précieuse. L’objectif de cette contribution est de partager une expérience unique en Algérie où l’effort consenti aux deux rives de la méditerranée à permis de prendre en charge une société en souffrance qui garde les traces de traumatismes multiples vécus à son corps défendant. Mots clé Violences sociales, mobilisation, partenariat, méditerranée, traumatisme, formation