Idée de révolution et faire révolutionnaire chez (original) (raw)
Nombre d'auteurs contemporains font référence à Cornelius Castoriadis dans leurs écrits appelant directement ou indirectement à une « révolution du XXI e siècle ». En général, ces références concernent ses thèses sur le politique et l'imaginaire, le social-historique, la praxis ou la pratique instituante, ou encore l'autofondation institutionnelle de la société. Elles esquivent les écrits dans lesquels le philosophe présente et développe ses idées sur ce qui est ou n'est pas, fut ou serait, une révolution, bien que sa théorie de la révolution ne se comprenne que par l'entremise de l'appareillage conceptuel mobilisé dans l'ensemble de son oeuvre. Ce constat se présente alors à nous comme une invitation à explorer l'idée de révolution chez Castoriadis. À partir de quelques-unes de ses réflexions sur le sujet, nous présenterons comment il conçoit celle-ci, ce qui pourrait peut-être nous aider à penser la « révolution nécessaire » (dixit Jacques Ellul 1 ) ou la « prochaine révolution » (dixit Léon Dion 2 ) qui semble si peu encline à se réaliser. Pour ce faire, nous commencerons par exposer sa conception de ce qu'est ou n'est pas une révolution, tant d'un point de vue historique que conceptuel, touchant ainsi à l'exposition de ses conditions objectives de possibilité, mais aussi en filigrane à ce qui serait cause de blocage. Dans un second temps, nous aborderons la condition proprement subjective du passage à l'acte révolutionnaire. Ce passage par le désir nous permettra ensuite de développer plus en détail la question de l'agir révolutionnaire, en tant que la révolution est un faire -un faire « collectif, lucide et démocratique » -ce qui implique ultimement la reconnaissance de la centralité de la créativité dans et pour l'histoire.
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