Le mythe de la rive gauche dans la chanson d'auteur italienne (original) (raw)

"Il n'y a rien de mystérieux dans le désastre de la gauche italienne"

Contretemps, 2020

« Il n'y a rien de mystérieux dans le désastre de la gauche italienne ». Entretien avec F. Turigliatto redaction Comment expliquer le « désastre » de la gauche italienne ? La question a pris une ampleur tout à fait particulière au cours de ces deux dernières années, alors que le pays a connu le gouvernement « le plus à droite de toute son histoire républicaine », une situation d'urgence sanitaire et l'aggravation sans précédent d'une crise économique larvée qui dure depuis près de trente ans. Rien ne semble vouloir surgir de ce champ de ruine. Et pourtant, les derniers soubresauts politiques, fruits d'une longue incubation dans les entrailles de la Péninsule, forcent à prendre une respiration, un temps d'arrêt, une pause, dans le flux incessant des nouvelles, afin de rechercher les causes de l'effondrement sans appel de l'une des gauches les plus puissantes d'Europe après la Seconde Guerre mondiale. Militant de longue date de la gauche radicale, ancien sénateur de Rifondazione comunista exclu en 2007 de ce parti pour avoir voté au Sénat contre l'intervention militaire italienne en Afghanistan, Franco Turigliatto a vécu de près, durant un demi siècle, les luttes, les victoires et les défaites du mouvement ouvrier ; il est aujourd'hui membre de Sinistra anticapitalista. *** Le 2 juin 2020, la République italienne fêtait ses 74 ans. Nous reviendrons plus tard sur la période actuelle, mais je voudrais commencer par te faire réagir sur la période qui suit la Seconde Guerre mondiale et sa signification… Le 2 juin 1946, un référendum valide le choix du peuple italien de mettre fin à la monarchie et de se doter d'une structure constitutionnelle républicaine. C'est une victoire en demi-teinte, contestée, marquée par un vote différencié entre le Nord et le Sud, qui a toutefois ratifié une profonde rupture institutionnelle et politique avec le passé. L'expulsion de la monarchie savoyarde, directement responsable de la montée du fascisme, d'une dictature qui a duré plus de 20 ans et de l'immense tragédie de la guerre, réceptacle et point de référence de tout mouvement réactionnaire, était indispensable à la reconstruction démocratique du pays. Mais le 2 juin a pris également une autre signification, celle de l'affirmation de l'Italie comme puissance impérialiste qui s'exprime notamment par le défilé militaire massif des Forces armées, dénoncé constamment et avec vigueur par les organisations pacifistes et anticapitalistes. Ce n'est pas un hasard si, même pendant les jours terribles de la pandémie et du confinement, les industries d'armement ont été soustraites à toute interruption de production, continuant à fabriquer des chars et des avions de combat. Cette année, pour des raisons évidentes, le défilé militaire n'a pas eu lieu. Mais ce même jour, qui reste le symbole de la victoire de la république antifasciste, les forces de droite, d'extrême droite et fascistes sont descendues dans la rue, dans l'espoir de susciter un dangereux chaos politique et idéologique réactionnaire qui permettrait de capitaliser et polariser le désespoir de vastes secteurs sociaux, en particulier la petite-bourgeoisie appauvrie par la crise économique et sociale. Ce qui est grave, c'est que les syndicats, et en particulier la CGIL, n'ont pas même envisagé la nécessité de promouvoir des actions, même symboliques, pour s'y opposer ; ils sont restés passifs, totalement subordonnés et alignés derrière le gouvernement actuel[1]. Les manifestations dispersées de la gauche radicale et des syndicats de base ne pouvaient pas faire contrepoids à l'action de Matteo Salvini (Lega) et de Giorgia Meloni (Fratelli d'Italia-formation d'extrême-droite) qui ont occupé la Piazza del Popolo à Rome, une place symbolique pour la gauche.

Enjeux, frontières et limites de l'autofiction italienne

@nalyses. Revue des littératures franco-canadiennes et québécoise

Cetarticleabordelesujetdel'autofictionenItalieenessayant,àtraversl'analysedesformeslittérairesparticulièresquecettetraditionaproduites,d’enquêtersurlaspécificitéqu'elleaacquiseaucoursdestrentedernièresannées.Ils'agiradoncdevérifierlesenjeux,lesfrontièresetleslimitesdecettepratiquenarrativeentantqueformed'écriturenouvelleparrapportaucontextespécifiqueitalien.Silesécrivainsquisesontrisquésdansuneformedenarrationsihasardeusesonthétérogènesetparfoisopposésquantàleurâge,leurstyle,leurambition,ilestpossibledevérifierlesraisonsd'unchoixqui,defaçonplusoumoinsconsciente,s'avèreobligé.Encomparantlestextesdans lesquels est mis en place undispositifautofictionnel,nousdégageronsuneintentioncommuneauxauteurs :représenterlasociétéitaliennecontemporaineetsesmutationsanthropologiques.Ilsembledoncqu'àuncertainmoment,cenouveaudispositifimportédeFrancedemanièrevagueetapproximativeétaitplusefficacequelesformesclassiquesdenarrationpoursaisirl'Italied'aujourd'hu...

Le mythe comme patrie littéraire de l' écrivain migrant

Mandarino, Erika (2018) "Le mythe comme patrie littéraire de l’écrivain migrant," Vernacular: New Connections in Language, Literature, & Culture: Vol. 3 , Article 2. Available at: http://trace.tennessee.edu/vernacular/vol3/iss1/2 L’écrivain migrant contemporain tente d’accéder à la reconnaissance dans la littérature-monde en français, et ceci dépend grandement de la décentralisation de la littérature française nationale. Étant un migrant politique, professionnel, issu d’une diaspora ou autre, l’écrivain, coupé de ses racines nationales, renonce à sa patrie et écrit à partir d’un espace situé entre-deux cultures. Ici, l’identité de l’individu surpasse l’identité culturelle. Les psychologues s’accordent à dire que les mêmes mythes se retrouvent à la base du subconscient collectif de chaque culture ; le mythe représente donc un lieu commun auquel l’écrivain migrant peut s’ancrer. Grâce à quelques exemples, nous verrons comment le mythe peut servir de patrie littéraire. Milan Kundera et Éric-Emmanuel Schmitt emploient le mythe d’Ulysse dans leurs romans L’Ignorance et Ulysse from Bagdad pour établir un lien entre leurs personnages et le voyage/retour mythique. Gisèle Pineau reprend ce mythe dans L’Exil selon Julia et en propose une réécriture créolisée qui souligne son identité hybride. Ying Chen fait elle appel au mythe de Sisyphe dans son roman Quatre mille marches afin de faire découvrir le travail de reconnaissance que font les auteurs qui écrivent dans une langue seconde. Avec ce dernier exemple, nous montrerons que la langue de la littérature fait office de patrie dans l’exil. Le voyage physique permet une transcendance des espaces nationaux pour pouvoir toucher au plein potentiel de l’individu, et le voyage figuré de l’acte de l’écriture sert de patrie « littéraire » à tous les écrivains migrants. Ceux-ci trouvent leur patrie supranationale à l’aide des surhumains—à travers le mythe.

De l'usage politique des classiques de la littérature italienne dans l'Italie fasciste

De l'usage politique des classiques de la littérature italienne dans l'Italie fasciste Dans un article daté de 1926, le philosophe et idéologue du fascisme Giovanni Gentile lance aux spécialistes de la littérature italienne un message qui retient notre attention, car il s'apparente à une véritable consigne de lecture 1 . L'article s'intitule « Révision » et s'adresse, dans ses derniers paragraphes, aux fascistes abordant la lecture des classiques de la littérature italienne. Tout au long des pages précédentes, Gentile a soutenu qu'il est impossible, pour le véritable intellectuel fasciste, de se contenter d'une adhésion formelle au parti et d'une obéissance stricte aux ordres de Mussolini. Il lui faut aussi faire preuve d'une « âme fasciste », qui sache transformer en profondeur sa vision du monde, ainsi que de sa discipline. Or, c'est l'histoire de la littérature que Gentile choisit comme exemple pour illustrer son propos. Il déclare alors :

La syllabe dans un parler roman de l'Italie du Sud (variété salentine de Parabita -Lecce)

The aim of this paper is to give a first description of the syllable structure in the romance dialect of Parabita, in the southern Salento (Italy). In order to describe the syllabic realisations we have proceeded to the following steps: -Observation of segments distribution; -Study of correspondence of these segments with syllabic slots; -Assessment of the most frequent syllabic structures on the bases of their occurrence. We have attained this goal by means of a list of nominal forms in phonetic transcription and by a mapping that has allowed their conversion into a list of phonological CV forms. We have submitted this list to enumeration proceedings and to valuation of the occurrences rates. Our aim is here to specify some syllabification conditions and to briefly describe some classifications of the most frequent syllabic patterns derived from this analysis.

Le miroir de l'intelligence française. Le néo-romantisme italien ou la gauche idéale à la lumière de Gramsci (1945-1960)

Cahiers d'études italiennes, 2019

Cet article est une interprétation du rêve italien qui plonge les intellectuels de gauche français dans un état de conscience modifiée après la guerre. L’Italie est d’abord une image projetée par certains intellectuels français, notamment ceux d’Esprit avec Mounier et des Temps modernes de Sartre, à la recherche d’un légitimation sociale et politique, en quête d’idéalisme, de distinction, de libéralisme, face à un parti ouvrier, matérialiste, déterministe. Les foyers de cette italophilie dépendent de relations privilégiées avec des intellectuels du Nord, souvent tentés par le méridionalisme, issus du libéralisme de gauche, alimentées par des voyages romains, où un néo-romantisme français se confronte au néo-classicisme italien ou au néo-réalisme. Ce récit romantique trouve ses contradicteurs chez les italomaques, notamment le Pour l’Italie de Jean-François Revel, une déconstruction d’un fantasme qui trouve un public réceptif, parmi les grands intellectuels des années 1950, à droite comme à gauche.