Le Bulletin du Comité de l'Asie Française: pistes d'analyse (3e Congrès des études sur le Moyen-Orient et les mondes musulmans, GIS MOMM, Paris, 3-5 juillet 2019) (original) (raw)

Les Dossiers du Comité Asie n°3

Vous pourrez lire dans ce numéro : 1. Un témoignage de membres du Comité sur « la Corée, une Nation en devenir… » 2. Une interview de Thierry Kellner réaliséepar Milena Baud, sur « la politique régionale de l’Iran ». 3. Inessa Baban a quant à elle réalisé l’interview de Christian Mauve sur le Caucase et l’Asie Centrale « l’Eurasie Centrale – le cœur de la politique globale au XXIème siècle ? ». 4. Un article de Brij Khindaria sur «The Asian and Mid-East crescent of security challenges ». 5. Sophie Chevaleyre s’est ensuite appuyée sur l’ouvrage de Sébastien Colin La Chine et ses frontières, pour vous proposer une étude sur « la politique frontalière chinoise et son application en Asie du Sud-Est ». 6. Enfin, Laurent Malvezin répond à la question : « 18ème Congrès du PCC, beaucoup de bruit pour rien ? » En vous remerciant de votre intérêt, je vous souhaite au nom du Comité Asie une très bonne lecture.

Troisième Congrès des études sur le Moyen-Orient et mondes musulmans - Atelier Paysage sonore

2019

Le paysage sonore à l'épreuve de la ville orientale : regards croisés Si la notion de paysage nous est familière dans sa configuration visuelle, celle de paysage sonore l'est beaucoup moins. Le signal sonore est non frontal, il vient de partout. Le son est toujours « véhicule » de quelque chose. L'hégémonie du modèle occidental cartésien qui aurait défini les sens en les énumérant (cinq) et les hiérarchisant, imposant la suprématie et la noblesse de la vue, serait-il exportable dans le quotidien urbain oriental ? Quelles relations les habitants des villes orientales entretiennent-ils avec leurs sons, quelles sont les lignes de différentiation et de partage des perceptions sonores ? Parce que cet objet de recherche que constitue le paysage sonore est relativement nouveau dans nos disciplines, nous sommes moins bien armés pour l'appréhender que dans d'autres champs de la connaissance labourés depuis fort bien longtemps. Dès lors se pose la question des outils conceptuels dont nous devons nous munir pour mener à bien des études sur le paysage sonore. L'objectif de cet atelier est de mettre en regard les paysages sonores des villes du Maghreb (Tunisie, Algérie) et du Moyen-Orient (Égypte), et d'en dégager les indicateurs à partir de plusieurs entrées méthodologiques : recherches théoriques, recherches-actions, tentatives opérationnelles. Processus et résultats doivent aider à cerner les transformations du paysage sonore urbain ou rural qui sont au coeur de mutations sociales et urbaines grandissantes. Gilles Malatray (DESARTSONNANTS, animateur du groupe/réseau TERRITOIRE SONORE ET GÉOPHONIE) Parcours Audio Sensibles, des lectures et écritures de paysages sonores En préambule, donner à entendre ? Écouter est une activité naturelle, plus ou moins consciente, presque vitale dans certaines circonstances, ou tout au moins des plus importantes dans des relations sociales au quotidien. Écouter son environnement, au-delà des situations de crises, d'agression et de pollution sonore, est déjà un fait moins habituel qu'on pourrait le penser de prime abord. Mieux comprendre comment fonctionnent des écosystèmes, territoires, à l'aune de notre écoute, et les apprécier d'autant plus qu'ils nous sont ou deviennent familiers, décryptables, est encore une étape supplémentaire, une forme de (re)connaissance accrue de son milieu. Ce qui ne doit pas pour autant détruire la magie de l'écoute instinctive, intuitive, sensible. Le territoire sonore est bien souvent ignoré, passant généralement au second plan de la chose vue, et restant semble-t-il plus difficile à cerner du fait de sa non visibilité, de son côté sans cesse mouvant et de son immatérialité avérée. Pourtant il existe bel et bien des constantes, des agencements récurrents, tout comme des singularités signant un espace sonore, qui de fait devient plus identifiable, et dissociable d'un autre, et où l'on peut plus facilement trouver sa place. Un centre-ville n'est pas une zone portuaire, une montagne ne sonne pas comme une plaine, une forêt ne résonne pas comme une place publique minérale, les langues et dialectes, accents et expressions locales forgent une appartenance, les cloches et les fontaines ont de vraies personnalités, et s'ancrent dans les espaces acoustiques qui les transforment autant que ces dernières colorent et façonnent leurs environnements. Nous verrons ici comment, via un PAS-Parcours Audio sensible, nous marcherons, arpenterons, pour mieux entendre, écouter, mettant en place un processus de lectures et d'écritures sensibles, qui lui-même contribuera à faire émerger la conscience de paysages sonores à la fois quasiment universels et pourtant singuliers. Marcher, écouter, une kinesthésie auriculaire au travers le PAS-Parcours Audio Sensible Depuis longtemps déjà, philosophes, scientifiques et autres promeneurs, marchent pour différentes raisons. Citons entre autre, s'extraire des turbulences du monde, gagner une paix intérieure, se recueillir, méditer, retrouver le plaisir de l'effort physique, de son corps appréhendant la ville comme la campagne, mesurer et se mesurer aux espaces traversés, arpentés, contester telle ou telle décision, soutenir un projet, une communauté, une mémoire...