Philosophie de Marx? (original) (raw)

Marxisme et phénoménologie en France

dans Jean-Numa DUCANGE, Antony BURLAUD, Marx, une passion française (La Découverte, 2018)

Cette contribution à un ouvrage collectif portant sur l’histoire du marxisme en France propose une présentation synthétique de la longue histoire des tentatives d’hybridation entre phénoménologie et marxisme en France.

Valeur et langage chez Marx

Cahiers Société, 2023

Depuis la parution du Capital en 1867, le concept de valeur a fait couler beaucoup d’encre. Plusieurs interprétations distinctes et opposées ont été proposées pour éclairer la signification de ce concept central à la théorie de Marx, certains soutenant même que la valeur revêtirait deux significations contradictoires et irréconciliables dans son oeuvre, étant présentée tantôt comme une substance, tantôt comme une médiation. Cet article vise à éclairer le concept de valeur chez Marx, mais en abordant cette question de façon indirecte, c’est-à-dire à partir du statut ambigu que revêt le langage dans son oeuvre. D’abord, nous montrerons que la façon dont Marx conçoit l’activité de production, comme activité sociale et historique, permet d’arrimer celle-ci à une théorie plus générale qui tient compte du symbolique. Ensuite, en abordant quelques thèses centrales de la théorie du symbolique de Michel Freitag, nous montrerons que le langage permet d’élucider un point central de la spécificité de l’activité humaine telle que dépeinte par Marx. Enfin, nous montrerons que la valeur se situe au croisement de la production et du langage, en ce qu’elle constitue pour Marx à la fois une catégorie abstraite et une médiation sociale concrète.

Marx et la philosophie : le "decalage"

A lire la littérature la plus récente consacrée aux rapports entre Marx et la philosophie, on ne peut manquer d'observer un subtil changement qui cache une transformation de plus grande ampleur. Là où jusqu'à la fin des années 70 il s'agissait avant tout de réfléchir aux rapports entre « marxisme et philosophie », l'intérêt des commentateurs semble désormais porter sur les liens entre « Marx et la philosophie ». Ce qui désignait il y a encore une trentaine d'années l'un des courants intellectuels et l'un des mouvements sociaux et politiques les plus influents et les plus importants du « long XXe siècle », le « marxisme » en ses nombreuses composantes, a laissé place au seul nom propre de « Marx ». Le déplacement du « marxisme » à « Marx » dépasse évidemment le cadre des débats interprétatifs autour de l'oeuvre de Marx. Il renvoie à une série de mutations survenues au tournant des années 80 et toujours en cours parmi les sociétés capitalistes contemporaines. Mutations pour le dire vite « néolibérales » qui ont conduit, comme on le sait, à l'éclipse du « marxisme » (ou d'un certain marxisme) de l'espace hégémonique.

Philosophie de lart

Commentaire Ce texte est une lettre de Descartes au marquis de Newcastle du 23 novembre 1646 traitant de la question du rapport entre le langage et la pensée. Le philosophe expose la thèse selon laquelle la pensée est le fondement du langage tout en réfutant l'idée qu'il existe un langage animal. Peut-on donc comprendre que le langage est possible dès lors qu'il y a pensée ? L'homme s'exprime-t-il par le geste de la pensée ? Afin de répondre à ces questions, nous verrons dans un premier temps que l'homme diffère d'une machine dans le sens où il est doté d'une âme et donc de pensées. Nous verrons ensuite que les animaux possèdent les organes nécessaires à la parole mais n'en usent pas par la raison mais par les passions. Puis, pour terminer, nous verrons que Descartes arrive à la conclusion que les animaux n'ont pas de pensées. Descartes commence cette lettre en montrant que nos actions, visibles par d'autres témoignent de la présence des pensées de l'homme. En effet, il met en opposition notre corps, véhicule de l'âme et une machine qui ne fait qu'exécuter des ordres sans faire appel à la conscience. La propriété de l'âme est donc de penser et c'est ce qui est à l'origine des actes de l'homme. Ce dernier va pouvoir traduire sa pensée (invisible aux yeux des autres) afin d'exprimer des gestes, des actions rendues extérieures. Il y a donc une extériorisation de la pensée humaine. Descartes ajoute que ces actions ne se rapportent pas à des passions car elles sont raisonnées. Elles font appel à la raison de l'âme. Cependant, comment se traduit cette extériorisation ? Par quel moyen ? Comment la pensée arrive-t-elle à sortir du corps physique et spirituel ? C'est ici que Descartes parle de la parole et des signes. En effet, il nous dit que la pensée de l'homme va pouvoir s'extérioriser par le langage (grâce à ses organes), ce dernier étant compris comme action de la pensée. Le philosophe dit « paroles ou signes » dans le cas d'une personne sourde et muette. Ainsi, que l'individu use de la parole ou de signes, il peut exprimer sa pensée. En effet, les muets utilisent le langage des signes et peuvent se faire comprendre par tout un chacun.