« C. WERNER. Vaqf en Iran. Aspects culturels, religieux et sociaux, [Studia Iranica Cahier 56, Association pour l’Avancement des Études Iraniennes, Paris], Leuven, Peeters, 2015, 187 p. », Bulletin critique des Annales Islamologiques, vol. 32, 2018, pp.52-53. (original) (raw)

Vaqf en Iran: Aspects culturels, religieux et sociaux, Paris: Peeters, 2015.

Cahiers de Studia Iranica, 56

Ce volume réunit les cinq communications présentées dans le cadre des sixièmes «Conférences d'études iraniennes Ehsan et Latifeh Yarshater», organisées en 2012 par l'Unité Mixte de Recherche 7528 «Mondes iranien et indien» au Collège de France. Il est consacré à l'analyse des aspects culturels et sociaux - ainsi que religieux, économiques, politiques et matériels - des fondations pieuses en Iran du 14e siècle à nos jours. Les cinq chapitres essaient de couvrir les époques variées et sont classés dans un ordre chronologique à travers leurs thèmes centrales: L'institution du vaqf à l'époque pré-moderne et contemporaine; Mouvements mystiques et fondations pieuses en Azerbaïdjan aux 14e et 15e siècles; Machhad et ses fondations d'illumination; Robes d'honneur conférées par l'Imam Reza; ainsi que Mécénat, instruction publique et nationalisme dans fondations de vaqf à l'époque Pahlavi.

Autour de l’église Saint-Georges d’Esfahan : culte des saints et pratiques dévotionnelles ‘‘mixtes’’ en Iran, in: Archives de Sciences Sociales des Religions, n°138 (2007), p. 49-68.

The Armenian church of Saint George in Esfahan attracts a great popular devotion among both Christians and Muslims. The great popularity of Saint George among believers of both religions is a common feature of Middle-East societies. However, this case looks quite particular. For Armenians, the saint looks like a very abstract figure and seems much more to be a witness of the votive relation, formulated “in his name”, than the direct partner of the believer ; in fact, it is to the Christ that Christian and Muslim devotees address themselves. Moreover, the charisma of the place is also linked to the presence of sacred stones from Etchmiadzine (Armenia’s spiritual centre), which play a great part in the devotional practices. Through this case study, we aim also to present some reflections on the nature and the modalities of “mixed” devotional practices and on the particularities of the cult of saints among Armenians in Esfahan. L’église arménienne Saint-Georges d’Esfahan attire une forte dévotion populaire non seulement chrétienne mais aussi musulmane. Le grand charisme de saint Georges auprès des fidèles des deux confessions est un trait commun aux sociétés du Moyen-Orient. Toutefois, ce cas précis obéit à une logique particulière. Le saint apparaît comme une figure très abstraite et semble plutôt témoin du lien votif, prononcé « en son nom » que son réel destinataire ; c’est plutôt au Christ que s’adressent les fidèles chrétiens et musulmans. Par ailleurs, le charisme du lieu découle aussi de la présence de pierres sacrées en provenance d’Etchmiadzine (le centre spirituel de l’Arménie), qui se trouvent placées au cœur des pratiques votives. À travers cette étude de cas se dégagent également quelques pistes de réflexion sur la nature et les modalités des pratiques dévotionnelles « mixtes » et sur les particularités que le culte des saints adopte parmi les Arméniens d’Esfahan.

Henry Corbin, En Islam iranien. Aspects spirituels et philosophiques. Tome I. Le Shi'isme duodécimain [1991]

Paris, Gallimard, 1991

Aspects du shî'isme duodécimain Shî'isme et Iran 224. Sharh, p. 452. Sur ce thème essentiel dans l' uvre de Mollâ Sadrâ, cf. infra liv. V, chap. II. La gnoséologie prophétique forme un ensemble : l'ontologie du mundus imaginalis ('âlam al-mithâl), la valeur noétique de la perception imaginative, la nature spirituelle de celle-ci, indépendante du corps organique, et formant Comme le corps subtil de l'âme. 225. Cf. supra n. 222.

Henry Corbin, En Islam iranien. Aspects spirituels et philosophiques. Tome IV. L'école d'Ispahan. L'école shaykhie. Le Douzième Imam [1991]

Paris, Gallimard, 1991

En Islam iranien nouveau la question se pose ici : qu'en est-il alors du philosophe ? Parce que nos penseurs ont affirmé une vocation commune au philosophe et au prophète, et parce qu'ils ont conçu la mission des prophètes comme une mission de' chevalerie spirituelle, tel est aussi pour eux le service du philosophe : un service divin que de leur côté ont excellemment formulé certains Kabbalistes juifs. Il y a ainsi comme une chevalerie spirituelle qui se lève à tous les horizons du « phénomène du Livre Saint »; une chevalerie abrahamique, puisque Abraham en est le père, et puisqu'elle est le support de la walâyat, c'est-à-dire de l'ésotérique des trois rameaux de la tradition abrahamique. De même que le XII e Imâm est le Sceau des « Amis de Dieu » et le Sceau de la chevalerie spirituelle, de même il y a la tradition shî'ite qui l'identifie avec le Paraclet johannique. Ici les théosophes imâmites professent une périodisation historiosophique correspondant à celle qui fut instituée au XII e siècle par Joachim de Flore et dont l'influence fut considérable, de siècle en siècle, sur la philosophie occidentale. De part et d'autre cette périodisation est fondée sur l'intuition d'un temps existentiel beaucoup plus que sur le temps chronologique, car dans le temps objectif de l'Histoire ces périodes coexistent en fait. Mais de part et d'autre appartiennent d'ores et déjà au règne de l'Esprit, du Paraclet, de la walâyat du XII e Imâm, tous ceux qu'une vocation commune met au nombre des chevaliers spirituels. De part et d'autre on n'attend pas la révélation d'un nouveau Livre, mais la compréhension spirituelle (intelligentia spirituaîis, ta'wîl) de tout ce qui précéda, laquelle a pour organes les « Amis de Dieu » ou les Viri spirituales et libère de toutes les servitudes et de toutes les géhennes. Nous nous retrouvons alors devant le problème capital, que posait déjà ici, dans le livre I er , le phénomène de laïcisation généralisée en Occident. Le règne du Paraclet, c'était originellement l'Église de Jean se substituant à l'Église de Pierre. Puis l'idée du règne du Paraclet s'est laïcisée en celle d'un messianisme social. L'attention a déjà été attirée ici sur la difficulté de traduire exactement en persan ou en arabe les termes de laïcisation, sécularisation etc., parce que ce lexique présuppose le phénomène Église et que ce phénomène est absent en Islam. Nos idéologies socio-politiques sont en fait des théologies laïcisées; aussi bien n'est-ce nullement l'Église de Jean qu'elles ont suscitée, mais le phénomène d'une post-Église de Pierre succédant au phénomène Église dont elle a conservé les principaux traits à l'état laïcisé. Qu'en est-il alors de l'impact de ces idéologies en milieux traditionnels d'où sont absents les antécédents théologiques qu'elles présupposent ? La question concerne aussi bien les métaphysiciens que les sociologues.

« La défense de l’enseignement de l’arabe au cours du mouvement constitutionnel iranien (1906- 1911) », dans Denis Hermann et Fabrizio Speziale (éds.), Muslim Cultures in the Indo-Iranian world during the Early-Modern and Modern Periods, Klaus Schwarz V erlag [Islamkundliche Untersuchungen, Band ...

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2010

The author analyzes a short Persian treatise (Maqāla dar javāb-i rūznāmayi Ḥabl al-matīn) written during the Constitutional Movement (1906-1911) by the šayḫī kirmānī master Zayn al-'Ābidīn Ḫān Kirmānī (d. 1360/1941) which aims to defend Arabic teaching in Iran, essential for those Muslims who wanted to appreciate the guidance of the Shi'i Imams. The debates concerning the choice of language for instruction in Iran took a controversial direction at the end of the 19 th and the first decade of the 20 th century. Several intellectual nationalists took a position that Arabic should not be taught to the Iranian population anymore, or at least its intensity should be decreased compare to the past. The Author will argue that this treatise uncovers the traditional attitude of the Iranian Shi'i 'ulamā concerning Arabic teaching in Iran, and it reveals the systematic defiance of the Šayḫī Masters and Šayḫī School toward politics. Zayn al-'Ābidīn Ḫān clarifies his mistrust toward the Constitutional Movement and politics altogether. This confirms that the members of the šayḫī kirmānī school kept their distance from political involvement during this time. At last, this treatise was an opportunity for Zayn al-'Ābidīn Ḫān to critize the religious teaching apparatus pro. 1. L'auteur tient à remercier Vanessa Martin pour ses commentaires sur la première version de l'article.

« Richard M. Frank, Philosophy, Texts and Studies on the Development and History of Kalām, éd. D. Gutas, Aldershot, Ashgate Variorum, 2005-2008, 3 vols », Bulletin critique des Annales islamologiques, 29, 2013, p. 55-58. [En ligne]