Monstre écrit (original) (raw)

« La pensée romantique commence selon Walter Benjamin par une réflexion du Soi sur soi dont « la réflexion s’élargit sans limites et la pensée formée dans la réflexion devient une pensée sans forme qui se tourne vers l’absolu ». Ceci posé, nous voudrions explorer une voie alternative, ou plutôt un dépassement de ce processus de « romantisation du monde » avec l’injonction fameuse de Rimbaud : il faut être voyant, c’est-à-dire « se faire l’âme monstrueuse ». Autrement dit, nous pensons que le romantisme originel qui est « littérature de la littérature » s’accomplit dans un écrit monstrueux qui se désigne dans le redoublement de sa monstration. Nous souhaitons donc approfondir cette perspective non plus à la manière d’un idéal, mais en exposant absolument ses rapports de forces artistiques en littérature : et c’est cette création poétique que nous interprétons comme le débordement expressif produit selon un type d’écriture monstrueux. Nous tentons de relever avec Baudelaire, Sade et Shakespeare les modes expressifs monstrueux et leurs implications ultimes : il ne s’agit donc pas de décrire un archétype de monstre imaginé ou évoqué, ni de décrire une manière d’écrire avec des contraintes difficiles, monstrueuses ; ce qu’il faut penser à la lumière de la Lettre du Voyant, c’est un processus expressif monstrueux qui se poétise et se développe artistiquement. Le monstrueux en art et dans l’écriture en particulier, est un certain mouvement intégral de redoublement poétique, c’est-à-dire la concrétisation plastique d’un débordement expressif absolu, et c’est à même l’écriture artistique que nous souhaitons indiquer à travers cet essai ses opérations fondamentales et sa teneur. » Etienne Besse https://lesmeteoreseditions.wordpress.com/2018/10/16/monstre-ecrit/#jp-carousel-54

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