A Propos du Débat Africain sur l’homosexualité (original) (raw)

Le scepticisme en matière morale est un allié actif de l'immoralité. Qui n'est point « pour » est «contre ». L'univers n'admet pas la neutralité dans ces questions. En théorie comme en pratique, vous aurez beau esquiver les problèmes, parler d'un sage scepticisme, vous combattez en réalité pour un camp ou pour l'autre. William James, Le sentiment de rationalité 1 Résumé: Au nom d'une éthique africaine de l'intégrité sexuelle qui voit dans l'hétérosexualité l'unique forme de sexualité supposée conforme aux normes culturelles africaines, des défenseurs d'une prétendue intégrité sexuelle africaine rejettent l'homosexualité parce qu'elle serait l'expression d'une conspiration occidentale visant à pervertir l'authenticité sexuelle africaine. Contre cette vision étriquée, on établira que l'homosexualité est irréductible à l'hédonisme pervers auquel les gardiens autoproclamés de la prétendue orthodoxie sexuelle africaine ont tendance à l'assimiler. La thèse à défendre, et à illustrer, est que l'homophobie africaine relève d'une morale close qui s'est rapetissée en une série de maximes dogmatiques qui violent le principe éthique de l'intégrité sexuelle individuelle. A l'inverse, on tracera le chemin d'une reconnaissance humaniste de l'altérité sexuelle minoritaire incarnée, entre autres, par l'homosexualité. Cette position, on le verra, est compatible avec les règles de réciprocité qui déterminent les rapports entre l'individu et la communauté dans les pratiques morales issues de l'humanisme des traditions intersubjectives africaines qui font de la condition des plus vulnérables le point focal d'une éthique de la réciprocité et de l'autonomie en contexte communautaire.

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