SPIESSER J., PETIT Ch. et GIOSA A., 2017 : Chapitre 6 La basse vallée de la Seine, in: M. Reddé (éd.), Les campagnes du nord-est de la Gaule de l'âge du Fer à la fin de l'Antiquité, RurLand, Gallia Rustica I, Éditions Ausonius, p. 211-247 (original) (raw)

Nicolas Bernigaud, Lydie Blondiau, Stéphane Gaudefroy, Sébastien Lepetz, Christophe Petit, et al.. La région d’Amiens. Michel Reddé. Gallia Rustica 1. Les campagnes du nord-est de la Gaule, de la fin de l’âge du Fer à l’Antiquité tardive, 1 (49), Ausonius éditions, pp.179-210, 2017

Gallia Rustica 1. Les campagnes du nord-est de la Gaule, de la fin de l'âge du Fer à l'Antiquité tardive Projet européen “Rurland” dirigé par Michel Reddé Collection Mémoires (49) Bordeaux, 2017 - 868 p. , 2017

Résumé : Divisée en trois départements (Aisne, Oise, Somme), l’ancienne région administrative de Picardie couvre une superficie de près 13 400 km2, soit environ 7 % de l’aire étudiée dans le cadre du projet RurLand. Pendant la période romaine, cette partie de la Gaule Belgique était occupée par plusieurs peuples, notamment les Ambiens, les Viromanduens, les Bellovaques, les Silvanectes, les Suessions, dont Amiens, Saint-Quentin, Beauvais, Senlis et Soissons étaient respectivement les capitales. Ces villes étaient reliées entre elles par un réseau de voies de communication le long desquelles se trouvaient d’assez nombreuses agglomérations secondaires ou habitats groupés.

SPIESSER 2016 : APPARITION ET DISPARITION DES PARCELLAIRES GALLO-ROMAINS DANS LA BASSE VALLEE DE LA SEINE: Apports des données d'archéologies préventives et du Lidar. RurLand, atelier n°17, Datation des réseaux parcellaires laténiens et gallo-romains. Communication du 7 juin 2016, INHA.

Le développement du LIDAR a révélé ces dernières années la présence de nombreux parcellaires fossilisés sous les couverts forestiers dits anciens. Dans les forêts de la basse vallée de la Seine explorée grâce à un relevé lidar, la découverte d'habitats ruraux laténiens et gallo-romains à proximité de ces parcellaires fossiles laisse supposer qu'ils ont fonctionné à ces périodes. A l'exception de quelques cas très particuliers, il est cependant très difficile de les dater avec plus de précisions, puisque les limites parcellaires peuvent perdurer dans le temps, être remodelées, réorientées, disparaître du paysage voire être réactivées si l'emprise foncière est restée inchangée. L'une des clefs de datation de ces structures paysagères est donc la caractérisation des réorganisations et morphologies de parcellaires à l'échelle régionale. Une première approche chronologique de ces phénomènes peut-être issue de l'analyse de la périphérie des nombreux habitats ruraux laténiens et gallo-romains fouillés ces 25 dernières années lors d'opérations archéologiques préventives. La quantification des parcellaires s'est faite en mesurant en mètres linéaires les fossés parcellaires par période de 50 ans. En comparant le volume de fossés parcellaires nouvellement creusés par rapport à ceux comblés, il est possible d'appréhender l'évolution des parcellaires. Sauf exception, comme l'habitat d'élite du Bois de Parville (27), aucun parcellaire laténien n'a été identifié. L'occupation gauloise correspond à des habitats isolés, parfois associés à une parcelle agricole isolée et ceinturée par un fossé. Il est néanmoins intéressant de noter que ces établissements ont à l'échelle locale, une orientation similaire témoignant d'une certaine structuration commune, à l'image des nombreux habitats découverts sur la commune de Val-de-Reuil (27), ou ceux identifiés au coeur du plateau de Caux (76). Dans la basse vallée de la Seine, la structuration du paysage sous forme de parcellaires semble réellement apparaître au milieu du I er siècle après J.-C. Lorsqu'il existe une continuité de l'occupation entre La Tène finale et le Haut-Empire, il est important de noter que l'orientation du parcellaire antique coïncide quasi systématiquement avec celle de l'enclos ceinturant l'habitat gaulois. Les fossés de ces parcellaires mis en place au début de l'Antiquité seront néanmoins en grande partie comblés à la fin du Haut-Empire, comme le montre la grande majorité des sites où l'occupation perdure pendant l'Antiquité tardive. Cette étude amène par conséquent des arguments pour supposer que les parcellaires identifiés sous forêts peuvent en grande partie est rattaché à la période du Haut-Empire, à la condition qu'ils ne soient pas réactivés dans la première partie du Moyen-âge. Les premiers résultats de la fouille de la villa du "Grésil", localisée au centre de la forêt de La Londe/Rouvray, semblent appuyer cette hypothèse. La campagne prévue l'été 2016 apportera probablement de nouvelles données à cette problématique.

Xavier Deru, Ricardo González Villaescusa (dir.), Consommer dans les campagnes de la Gaule romaine, Actes du Xe congrès de l’Association AGER. Revue du Nord, Hors série. Collection Art et Archéologie, N° 21. Université Charles-de-Gaulle Lille 3, 2014.

Le concept de « consommation » est vague et suspect. Vague, il l’est tout d’abord dans la classification dichotomique des sites par beaucoup d’archéologues qui distinguent « sites de production » d’une part, et d’autre part, « sites de consommation », c’est-à-dire tout le reste: aussi bien les sites d’habitat ruraux, des agglomérations, des sanctuaires ou des nécropoles. Ensuite, « société de consommation », « consumérisme » sont souvent employés dans un sens péjoratif. La consommation étant perçue soit comme une bouillie culturelle lorsqu’elle est de masse, soit comme un moyen d’exclusion, de distinction quand elle est aux mains des élites. S’il est vrai que notre « société de consommation » n’est pas comparable aux sociétés de l’Antiquité, une réflexion sur « la » société de consommation peut nous aider à comprendre la « consommation », donc la production depuis un autre point de vue, certes, moins habituel, de l’Antiquité.

La basse vallée de la Seine

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2017

Le territoire analysé correspond au secteur le mieux documenté archéologiquement des cités des Véliocasses, des Calètes, des Lexoviens et des Aulerques Éburovices (��g. 1). Il rend également compte de la diversité des sols exploités, sols de plateaux, sols de versants et de fond de vallée dans un secteur qui a fait ces dernières années l'objet d'un renouveau des recherches archéologiques préventives. Située à l'extrémité ouest du territoire analysé par le programme RurLand, l'étude des données archéologiques gallo-romaines de la basse vallée de la Seine renouvelle la vision que nous avions de l'évolution des formes d'habitats et des dynamiques d'occupation antique. En e�fet, ce secteur n'avait pas fait l'objet de synthèse sur ce sujet depuis de nombreuses années. Seuls un mémoire (Saforge 1968) et un article (Ciezar-Épailly et al. 1996, 85-96) ont tenté d'appréhender ces campagnes, essentiellement à partir des données issues des fouilles anciennes.