Planifier avec le territoire : la dynamique des lieux de projets à l’épreuve des approches participatives et paysagères (original) (raw)

Penser le territoire à partir du projet

2005

environnementaux (occupation du territoire, foisonnement des infrastructures, etc.) et sociaux (répartition inéquitable des charges entre la ville et sa périphérie, etc.) des infrastructures (routes, eau, énergies, etc.) impliqués par le modèle d'urbanisation qui, depuis le XIX e siècle en Belgique, guide notre imaginaire collectif : désengorger les villes et construire le nouvel urbain à la campagne, « vivre la ville sous les espèces de la campagne 4 ». Si nous vivons de plus en plus comme des urbains, c'est sur la base d'un territoire et d'un imaginaire nouveau, où le terme « ville » apparaît davantage comme infrastructure économique et non plus organisation sociale, en tant qu'elle serait relative à l'habiter… Dans le secteur des bureaux, c'est-à-dire quand on passe du territoire comme habiter au territoire comme ressource à exploiter, Christian Lasserre nous montre que les forces à l'ouvrage n'en ont pas moins de conséquences ignorées, notamment dans leur tendance mécanique à produire des surfaces en excès, qui dévalorisent l'existant. Travailler l'imaginaire architectural Entre l'échelle du projet et l'échelle urbaine, il est certainement une différence de taille conjuguée à une différence d'enjeux ; en ce sens, l'échelle est bien le concept par lequel il est possible de lier la dimension à la logique ; mais l'emboîtement ne fonctionne jamais vraiment de manière aussi simple : un peu comme pour les débats entre lecture globale et lecture traditionnelle, il existe une espèce de va-et-vient entre l'approche par le haut et l'action par le bas, qui se contaminent mutuellement ; passer de la lettre au mot, puis au texte peut sembler rationnel, mais ceci n'implique pas qu'en retour le trajet inverse ne puisse aussi se faire… Donc le projet : constatons qu'à partir du moment où il se pense comme recherche de singularité, il a du mal à se faire à la présence plurielle des autres. Quelques réalisations encore récentes de boîtes vitrées montrent à quel point il leur est nécessaire de faire l'impasse sur l'environnement direct (le voisinage) pour garantir une certaine logique au projet. Logique autoréférentielle qui n'hésite pas, pour être publiable, à choisir savamment le cadrage des photographies, voire à les retoucher, pour rendre la présence des autres moins manifestement pénible. Privilégiant l'in-tact (l'auto-définition) au contact (la relation), le « Sam'suffit » reste une idéologie qui traverse de part en part le paysage architectural, de l'hypermodernité aux nains de jardin ! Projet autonome, qui fait inévitablement le vide autour de lui, comme la boîte de verre, dont le projet de fusion intime avec le paysage réclame logiquement la mise à distance du voisin, pensé alors comme un intrus dont la seule présence, 151 Penser le territoire à partir du projet 157 Penser le territoire à partir du projet

Le paysage au coeur des projets de territoire

2015

Les questions paysageres sont aujourd’hui associees a une volonte, plus ou moins clairement exprimee, de gerer, de menager et d’amenager, en tous lieux et a toutes les echelles, les formes visibles de l’environnement et du cadre de vie de nos societes. Les demarches mises en œuvre dans ce contexte ont pour caracteristiques communes de mobiliser un paysage qui n’est plus seulement un objet vise par les politiques, mais aussi un outil pour mener a bien des projets concertes de territoire. Ce dossier s’interroge sur le role que joue, ou que peut jouer, ce paysage-outil dans l’emergence de projets de territoire partages. Il est le resultat d’une reflexion conduite au cours d’une journee d’echange qui a rassemble en 2013 les membres du Reseau Aquitain du Paysage (RAP). Cette journee a ete organisee a Gardonne, bourg situe dans la vallee de la Dordogne, non loin de Bergerac. Elle a propose de considerer le paysage comme un outil privilegie pouvant etre pris a temoin pour mettre en debat l...

Aménagement participatif et délibératif du territoire québécois : de l’élaboration d’un monde commun

Revue des sciences sociales, 2023

Prenant appui sur un régime de justification civique, les acteurs mobilisés testent différentes formules de composition du commun visant tout à la fois à contraindre l’expansion urbaine, juguler les pressions exercées sur la zone agricole, limiter des phénomènes de banalisation des paysages, contrer la fragmentation des écosystèmes et considérer d’autres modes de production et consommation.. pour augmenter le mieux-être collectif. Témoignant

Projet de développement du territoire et participation des habitants

Un projet émerge dans un environnement. Il est initié par des individus qui lui donnent une existence. Il est ensuite traversé, modifié, construit par de nombreux éléments de contexte. De ce fait, comment construire un projet ? Certainement en prenant en compte toutes les variables qui l’aident à le construire : par ce qui va s’opposer, s’allier, converger vers lui, il va pouvoir se développer. C’est en effet son cheminement, fait de retour en arrière, d’erreur, de rectifications, d’hésitations, d’avancée, qui va faire de lui un projet spécifique à son environnement. Ces dernières années, le développement de l’action publique par projet a été mis au devant de la scène. Pour cela, une méthodologie type est préconisée : l’établissement d’un diagnostic, donnant lieu à des axes prioritaires qui construisent le projet, conduisant à l’affinage des objectifs. Elle pose un cadre de et lui permet d’exister par une construction des problèmes. Cependant, comment garantir l’efficacité d’un projet, c'est-à-dire sa pertinence en regard des spécificités dans lequel il est développé ? La participation de la population est souvent avancée comme un élément de la démarche et elle est bien au centre de la capacité des territoires à construire leurs devenirs. C’est une des questions que pose l’intermédiation sociale. Elle cherche dans des situations de contradictions, de problèmes à créer des projets écosophiques. Pour cela, elle se sert d’outil comme le diagnostic partagé, et encourage la co-production des savoirs pour définir solutions appropriées aux besoins. Ainsi, elle se sert de l’environnement, des éléments de contexte du projet pour l’en nourrir. Au-delà, d’une réflexion sur le projet, l’intermédiation sociale questionne les manières de faire, et propose une alternative dans une posture de Tiers Social qui bouscule le travail social.