Empirisme et relation (original) (raw)
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Psn-psychiatrie Sciences Humaines Neurosciences, 2009
Nous décrivons tout d’abord deux modes de relations pathologiques à autrui: l’expérience maniaque et l’expérience mélancolique, en nous centrant sur leurs composantes intersubjective et temporelle, en cherchant à circonscrire leur mode de relation interindividuelle, la pathologie de la relation jouant le rôle d’un miroir grossissant du déficit relationnel en jeu. Ici, le langage épouse les attendus descriptifs de la phénoménologie transcendantale husserlienne réinvestie par L. Binswanger (jusque dans la mise au jour de ses limites); dans un second temps, nous nous intéressons à deux pratiques thérapeutiques (psychanalyse, psychiatrie d’urgence), qui conduisent à redéfinir la qualité de la relation à autrui, à savoir sa dimension éthique, en termes, d’une part, de présence dans l’instant et, d’autre part, de singularité de la rencontre. Nous faisons appel à un langage qui implique et engage le thérapeute dans ce qu’il observe, le fait « résonner », un langage expressif fondé sur l’affect, langage bien mis en lumière par M. Henry, E. Levinas, et repris à sa manière par le psychiatre belge Mony Elkaïm; enfin, nous nous attachons à cerner les composantes d’une anthropologie de la relation qui met au centre la qualité apophatique de cette dernière, et ce, à travers deux plans principaux: 1) l’ouverture infinie de l’espace du lien (en termes classiques: la liberté); 2) l’inconditionnalité radicale de ce lien (en termes moraux: la confiance). C’est là qu’émerge la qualité relationnelle d’une prise de parole antinomique. Firstly, we describe two pathological modes of relating to others: mania and melancholy, focusing on their inter-subject and temporal components and attempting to define how they affect interindividual relationships, the pathological nature of the relationship acting as a magnifying glass with respect to the relational deficit in question. Here, the language used is in line with the descriptive of Husserl’s transcendental phenomenology as interpreted by L. Binswanger (up to the time when its limits were revealed); secondly, we look at two therapeutic practices (psychoanalysis and emergency psychiatry) that lead us to redefine the quality of the relationship with others, its ethical dimension, in terms, on the one hand, of presence in the moment and, on the other hand, of singularity of encounter. We use language that involves the therapist and engages him/her in what she/he is observing, making him/ her “resonate”, an expressive language based on affect and well highlighted by M. Henry and E. Levinas and subsequently re-used, in his own way, by the Belgian psychiatrist Mony Elkaïm; lastly, we attempt to define the components of an anthropology of relationships based on its apophatic nature, via two main aspects: 1) the infinite nature of a relationship (“freedom”, in traditional terminology); 2) the radically unconditional nature of this relationship (in moral terms, “trust”). This is where the relational nature of antinomic discourse is revealed.
Le relativisme édenté, 2022
The aim of the paper is to draw a cartography of relativism and to show that no version of it can be sustained.
Pour une approche empirique des relations d’objet
Santé mentale au Québec:, 2008
Dans cet article, les auteurs abordent le concept de relations d’objet et de sa place dans les théories psychodynamiques de la personnalité et, plus particulièrement, dans la conceptualisation de Kernberg des troubles et des organisations de la personnalité. Ils tentent ensuite de montrer la pertinence d’une approche empirique des relations d’objet en rappelant quelques-unes des mesures les mieux considérées. Ils présentent le Object Relations Rating Scale (ORRS ; Diguer, 2001), une mesure nouvelle qui se démarque des autres en ce qu’elle porte sur l’interaction thérapeutique dans son ensemble, qu’elle est cohérente avec le modèle d’intervention de Kernberg et qu’elle considère l’ensemble des manifestations relationnelles. Enfin, les auteurs présentent des indices métrologiques satisfaisants à propos de cette nouvelle mesure.
L’institution au prisme de la relation
Nouvelles perspectives en sciences sociales, 2009
Résumé La notion d’institution possède une longue et riche carrière en sciences sociales. Pour diverses raisons, elle a perdu du crédit en sociologie ces dernières années. En marchant sur les brisées d’Émile Durkheim, mais à l’écart néanmoins de toute tentation déterministe, cet article propose de réhabiliter l’institution en tant que processus multipolaire. Le programme relationnel s’avère à cette fin particulièrement heuristique. La décomposition de toute institution en quatre fonctions élémentaires, autonomes et donc potentiellement conflictuelles invite à repenser les faits sociaux les plus variés dans une perspective ouverte et dynamique. À ce titre, l’institution peut se définir comme un ensemble de relations de relations.
A propos de la théorie relationnelle
En posant au coeur de sa méthode le primat de la relation que la clinique vérifie sans cesse, la théorie relationnelle modifie radicalement la vision de l'être dans son rapport à l'autre, au monde et à lui-même. Elle ouvre de nouvelles perspectives vers des champs jusqu'à lors inexplorés quant à la manière d'entrevoir l'affect et son destin, la dynamique du rêve, la problématique de l'espace et de la temporalité, entre autres choses dont il ne peut être question de prétendre ici les recouvrir toutes, mais avec le vif espoir que cette communication, et tout ce qui sera dit au cours de ce colloque, saura vous inciter à venir la découvrir. Parler de la théorie relationnelle nécessite au préalable de s'arrêter un bref instant sur sa dénomination même en faisant dans un premier temps remarquer qu'elle a été tardive. C'est dire qu'elle n'a été proposée qu'avec beaucoup de prudence, par méfiance envers le mot théorie lui-même. Mais, parti de la psychanalyse et de sa remise en question par le constat qu'elle contenait de nombreuses apories théoriques en contradiction avec l'observation clinique,