Des hourds aux lices : la place des dames dans les enluminures des tournois et pas d’armes aux XIVe et XVe siècles. (original) (raw)

Duels dérisoires. Chevaliers et escargots dans les marginalia. Enjeux d’interprétation (1250-1350)

Publications du Centre Européen d'Etudes Bourguignonnes, 2021

Depuis les travaux pionniers conduits par Robert Delort dans les années 1960 1 , l'animal a désormais trouvé toute sa place dans le monde de l'érudition universitaire 2. Bien au-delà des spécialistes d'histoire rurale, il a intéressé les historiens de l'art, les linguistes, mais également les médiévistes férus d'interprétations symboliques. Au Moyen Âge, les animaux sont omniprésents dans presque tous les champs artistiques, formant ainsi un juste reflet de leur place aux côtés des hommes de ce temps. Au sein de ce bestiaire foisonnant, je ne retiendrai ici qu'un seul animal dans un registre singulier : l'escargot dans les manuscrits de la fin du Moyen Âge. En fait, c'est dans les marges des codices que l'on peut découvrir d'étranges scènes qui opposent les chevaliers à des escargots. Le développement de ces illustrations en marge ou marginalia correspond à un moment précis et très circonscrit de la production des livres manuscrits. C'est au XIII e siècle que les motifs des enlumineurs se développent avec une extraordinaire liberté pour décliner peu à peu à partir du XIV e siècle, hormis quelques exceptions. Cet intervalle constitue aux yeux des spécialistes l'un des moments les plus éclatants de l'art de l'enluminure gothique tant par la quantité de la production que par la richesse d'exécution. Cette illustration caractéristique que l'on nomme « marges à drôleries » ou « drôleries gothiques » ou encore « marges grotesques » se déploie entre 1250 et 1350 3. À cet intervalle relativement limité répond un espace de création très circonscrit, celui de la France du Nord, peut-être celui des ateliers parisiens, avant de s'étendre à la Flandre puis à l'Angleterre. Le motif aurait ensuite migré à travers quelques exemples isolés en Italie, dans l'Empire et en Espagne.

LES NOUVEAUX LECTEURS DANS LES ANNÉES 1830 EN FRANCE : LA PLACE DES FEMMES

To think about books in the literature leads us to investigate about their evolution, manufacturing, commercialization, and their dissemination for those readers who were not able to acquire them. In France, the decade of 1830 marks a milestone in the diffusion of the literary works and in the development of large-scale reading: it stops being the pastime of the high social class and gradually becomes an activity shared by many people. Different factors caused this change in the reading habits: the price of books and of the newspapers was reduced progressively. Spaces for reading as well as the cabinets de lecture for reading books and newspapers began to appear. However, the rst indispensable factor for the diffusion of the books is literacy. In this paper, we will concentrate on the rst school laws that established education as a responsibility of the State. In the second part, we will analyze thoroughly the appearance of a newcomer to the universe of the books: women as new readers.

Femmes dans la guerre (XIVe-XVe siècles) : un rôle caché par les sources ?

Tabularia

Les nombreux récits évoquant des femmes qui comptent parmi les premières victimes de la guerre cachent les exemples, peut-être isolés, de la participation active d'épouses qui réunissent l'argent nécessaire à la libération de leur mari, d'espionnes, de messagères voire de résistantes. Sans prétendre à un tour d'horizon, on peut essayer de s'arrêter sur quelques exemples de ces participations féminines qui, bien qu'apparaissant toujours au second plan, n'en sont pas moins essentielles.

Le problème de l’allure dans les charges de cavalerie du XVIe au XVIIIe siècle

Revue Historique Des Armees, 2007

Référence électronique Frédéric Chauviré, « Le problème de l'allure dans les charges de cavalerie du XVI e au XVIII e siècle », Revue historique des armées [En ligne], 249 | 2007, mis en ligne le 01 août 2008, consulté le 01 mai 2019. URL : http://journals.openedition.org/rha/553 Ce document a été généré automatiquement le 1 mai 2019.

Le corps pluriel de la reine : entre majesté et arme politique (France, Xe–XIVe siècle)

Questes - Revue pluridisciplinaire d’études médiévales, 2023

côtés du célèbre « double corps » du roi 1 , comment s'incarne le pendant féminin de la majesté royale ? Dévolu à la procréation, le corps de la reine s'est longtemps réduit à sa seule fonction de « ventre de la monarchie 2 » en cristallisant les enjeux dynastiques. Cette surreprésentation du thème de la maternité a contribué à dissimuler des relations multiformes entre féminité et exercice du pouvoir, un objet d'étude novateur auquel différents chercheurs se sont consacrés ces dernières années 3. Aussi, cet article entend aborder tant l'idéalisation que le contrôle du corps réginal. Les qualités physiques, miroir des valeurs 1 Voir l'oeuvre fondatrice d'Ernst Kantorowicz, Les deux corps du roi, trad. Jean-Philippe et Nicole Genet, Paris, Gallimard, 1989. Le souverain possèderait ainsi deux corps : l'un naturel et soumis aux vicissitudes de la condition humaine ; l'autre surnaturel et immortel, exempt de faiblesses et incarnant ses fonctions politiques.

Les suites chevaleresques, miroir et outil de la mise en scène du prestige seigneurial dans les Pas d’Armes au XVe siècle

Les suites chevaleresques, miroir et outil de la mise en scène du prestige seigneurial dans les Pas d'Armes au XVe siècle Le Pas d'armes, dans l'histoire des divertissements nobiliaire, se voit occuper une place spéciale, à la lisière entre combat et théâtre. Il est sans conteste éminemment représentatif de la noblesse du XVe siècle. De prime abord, nous constatons que le Pas d'armes est en réalité une évolution de la joute, dans laquelle un ou plusieurs chevaliers se portent volontaire-s pour garder un passage (carrefour, porte, pont…) contre tout venant. A ce combat vient s'ajouter, en la présence des chapitres, ou lettre d'armes, (PP) une fiction basée sur les romans de chevalerie, dans lesquels le chevalier explique pourquoi et comment il compte tenir son Pas. Enfin, pour compléter cette courte définition, il faut préciser que les Pas ne furent guère nombreux et que leur organisation coïncidait toujours avec un contexte politique particulièrement important pour le Prince. A l'instar des joutes et des tournois, l'entrée dans les lices est un moment important dans les Pas d'armes. Symboliquement forte, elle soutient tant la réputation du chevalier que celle de son prince. Pour le jouteur, il s'agit de faire honneur à ses ancêtres, de prouver sa valeur martiale tout en tenant son rang dans la pyramide hiérarchique de la noblesse. Contrairement aux joutes et tournois où, en définitive, le chevalier ne combat que pour son propre prestige, dans les Pas, il combat également pour celui de son seigneur. En cela, le Pas diffère des autres divertissements médiévaux et rajoute une charge réelle sur les épaules des chevaliers au vu des implications politiques que celui-ci représente. Ainsi, qu'il soit organisateur ou « simple » participant, le chevalier doit-il paraître sous son meilleur jour, sans toutefois faire un excès de zèle en arborant des tissus trop riches ou des couleurs « inaccessibles » pour son rang, et ainsi renvoyer une image négative de la cour à laquelle il appartient. L'un des marqueurs matériels de la puissance d'une cour est incarné par les parures chevaleresques, pour certaines offertes aux jouteurs par le prince. (PP) Les tissus jouaient, au sein des cours princières, un rôle important dans la structuration de la pyramide hiérarchique. Selon sa fonction et son rang, un courtisan avait accès à des tissus plus ou moins riches, plus ou moins chers. Il en allait de même pour les couleurs.