LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSITAIRE DANS L'ÉCONOMIE DE LA CONNAISSANCE (original) (raw)

NATION ET UNIVERSITÉ. ESSAI SUR LE BONAPARTISME UNIVERSITAIRE EN HAÏTI

Le présent article part de l’hypostase de l’archéogenèse de l’institution universitaire. Tablant sur un concept postmétaphysique et reconstructif, le cas échéant un concept communicationnel de nation, il voit dans l’université l’institution de sens se devant d’assurer la médiation de la genèse de la nation et, le cas échéant, de la citoyenneté. En revanche, le bonapartisme pervertit cette vocation principielle de l’institution universitaire, comme le trahit l’Université d’État d’Haïti. Instabilis tellus, innabilis unda. Cet article juge nécessaire de ne pas fuir ce vacillement entre Charybde et Scylla, il essaiera d’esquisser les grandes lignes de ce débat antinomique.

LA NORMALISATION DE L'UNIVERSITE

Si la norme est un critère auquel se réfère, implicitement ou explicitement, un jugement de valeur ou une action, le monde de l'université et de la recherche est un vaste et vénérable producteur de normes : de validation de la recherche, de vérité des savoirs à enseigner, de notation des élèves, de progression dans les cursus, de collation des grades, de recrutement, etc. Historiquement structurée sur un modèle corporatif 1 , pour défendre sa liberté académique contre les pouvoirs d'Église et d'État, l'université a coutume de produire ses normes collégialement (jugement par les pairs) à l'occasion de débats contradictoires : jurys d'examens et de recrutements, comités de rédaction des revues, jurys de prix scientifiques, etc. Ces normes sont évolutives et souvent implicites eu égard à la multiplicité et à la complexité des critères de jugement auxquels il est fait appel, mais aussi à leur ancienne fonction. Jusqu'au XX e siècle, les titres que l'université délivre sont principalement des « cartes d'entrée » dans des professions organisées : l'université elle-même et les professions libérales (médecins, avocats,…). Les enseignants sont le plus souvent aussi des praticiens de leur domaine disciplinaire, et chaque profession contrôle non seulement la qualité mais aussi l'effectif de ses membres. Condition nécessaire et suffisante d'accès à l'emploi, le titre universitaire circule alors dans un espace professionnel limité mais qui peut géographiquement dépasser largement les frontières nationales 2 . « Normaliser » l'université consiste à déplacer hors de ses murs le pouvoir de définir et d'imposer ces normes : extériorisation de leur production, explicitation formelle des critères, mise en oeuvre de moyens d'amener les universitaires à les adopter sinon à les intérioriser. Ce mouvement commence au XX e siècle avec l'extension du salariat aux métiers qui nécessitent une formation supérieure. Les nations industrialisées se dotent de systèmes (publics comme en France ou privés comme aux États-Unis 3 ) d'habilitation des établissements et de 1 Rappelons, avec Adam Smith, que le terme « universitas » désignait toute corporation, des forgerons comme des clercs. 2 Ex. au XIII e siècle de la licence qui confère le « jus ubique docendi » dans une Europe occidentale où la langue d'enseignement, la division des programmes et les ouvrages de référence sont les mêmes. 3 Dès avant la Première Guerre mondiale, « the various schools throughout the country, each operating according to its own unique requirements, had to be more closely coordinated with the industries and with each other.

LE LIEU DE LA COMMUNAUTÉ QUI VIENT : DE LA LANGUE À VENIR À LA THÉORIE DE LA CRITIQUE CHEZ WALTER BENJAMIN

Rivista italianadi Filosofia di Liguaggio (Segreteria RIFL) nº 8, vo2

In this article, we analyze the way Benjamin’s conception of pure language, defended since his earlier work (clearly in 1916, in the text On Language as Such and on the Language of Man), will determine his theory of critics and translation, namely in the period prior to his contact with Marxism, through Asja Lascis. In order to do so, it’s necessary to map the fundamental concepts from his earlier work and to understand the way they will develop subsequently in the texts about critics, like The Concept of Criticism in German Romanticism and The Origin of German Tragic Drama or even other texts.

PUISSANCES DIVINES À L'ÉPREUVE DU COMPARATISME

« Introduction » (avec M. Albert Llorca & C. Bonnet), dans Puissances divines à l’épreuve du comparatisme : constructions, variations et réseaux relationnels, C. Bonnet, N. Belayche, et. al. éd., Turnhout (BEHE/SR 175), 2017, p. 5-25.

La relecture de la pensée conciliaire sur la collégialité et la communion des Églises entre 1972 et 1983

L’autorité et les autorités: L'herméneutique théologique de Vatican II, eds. Gilles Routhier & Guy Jobin, Paris: Cerf, 2010, 125-149, 2010

Dans notre groupe de recherche sur l’herméneutique Lumen Gentium nous prêtons attention à des périodes spécifiques de réception des textes du Concile. Dans la contribution suivante j’analyserai la relecture de la pensée conciliaire sur la collégialité et la communion des Eglises comme on la retrouve dans des textes du Magistère entre 1972 et 1983, donc après la période des toutes premières années de réception du Concile et avant la promulgation du nouveau code. Je commence avec une étude des points de vues des papes Paul VI et Jean-Paul II sur la collégialité et la communion des Eglises, avec une particulière attention sur leur contribution à l’herméneutique conciliaire. L’instruction 'Mysterium Ecclesiae' (1973) de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi se focalise plutôt sur l’infaillibilité que sur la relation entre l’Eglise universelle et locale. Elle contient pourtant quelques affirmations qui méritent d’être commentées. Ensuite je me tourne aux rencontres du Synode des Evêques dans cette période. Je m’arrêterai avec une analyse du Directoire sur le ministère pastoral des Evêques, 'Ecclesiae Imago'.