Jean Haudry : Deux noms mythologiques indiens - Atri, Aditi (original) (raw)

Jean Haudry : Les Jumeaux divins indo-européens

Os Celtas da Europa Atlântica. Actas do III congresso internacional sobre cultura celta, 15, 16, 17 de abril 2011 NARON PAZO DA CULTURA , 2011

Résumé. Le couple mythologique des Jumeaux divins indo-européens qui reflètent originellement les jumeaux humains illustre la chronologie des la tradition indo-européenne exposée dans un précédent article paru dans Nouvelle École, 49, 1997. Dans la première période, leur mythologie repose sur le motif de l’enlèvement et du retour de l’Aurore de l’année ; dans la deuxième, ils deviennent les représentants de la « troisième fonction » ; dans la société héroïque (troisième période) ils deviennent des divinités du Männerbund. Mots-clés : Jumeaux divins, chronologie, tradition indo-européenne, troisième fonction, société héroïque. Abstract. The mythological pair of the Divine Twins, who originally reflect the human twins, illustrates the chronology of the Indo-European tradition exposed in a former article published in Nouvelle École, 49, 1997. In the first period, their mythology rests upon the abduction and return motive of the Yearly Dawn. In the second period, they become the main representative of Dumézil’s “third function”. In the heroic society (third period), they become the main divinities of the Männerbund. Key-words: Divine Twins, chronology, Indo-European tradition, Dumézil’s third function, heroic society. Communication présentée en l'absence de l'auteur par Philippe Jouët. Résumé. Le couple mythologique des Jumeaux divins indo-européens qui reflètent originellement les jumeaux humains illustre la chronologie des la tradition indo-européenne exposée dans un précédent article paru dans Nouvelle École, 49, 1997. Dans la première période, leur mythologie repose sur le motif de l'enlèvement et du retour de l'Aurore de l'année ; dans la deuxième, ils deviennent les représentants de la « troisième fonction » ; dans la société héroïque (troisième période) ils deviennent des divinités du Männerbund. Mots-clés : Jumeaux divins, chronologie, tradition indo-européenne, troisième fonction, société héroïque. Abstract. The mythological pair of the Divine Twins, who originally reflect the human twins, illustrates the chronology of the Indo-European tradition exposed in a former article published in Nouvelle École, 49, 1997. In the first period, their mythology rests upon the abduction and return motive of the Yearly Dawn. In the second period, they become the main representative of Dumézil's "third function". In the heroic society (third period), they become the main divinities of the Männerbund.

Jean Haudry: Les origines de la conception indienne des âges du monde

Colloque Tempus et tempestas de la Société Asiatique, 2014

La conception indienne des âges du monde, qui apparaît dans le premier chapitre des Lois de Manou, strophes 69-86, semble une innovation, puisqu’on n’en trouve pas de traces dans les textes védiques. Cette conception n’a pas de correspondant avestique. La doctrine mazdéenne de l’histoire universelle, qui est linéaire, n’a rien de commun avec elle : la rencontre d’Ahura Mazdā et d’Ahra Manyu qui s’ignoraient auparavant ouvre la période historique de l’affrontement des deux créations qui se terminera par la victoire d’Ahura Mazdā. Mais elle a deux correspondants reconnus en Europe, l’un grec, l’autre scandinave. Pour tenter d’apporter une solution à ce problème, on tentera de reconstruire la conception originelle, et d’abord de déterminer son principe. Échappant à l’observation humaine, le cycle cosmique n’a pu être imaginé que sur le modèle des cycles temporels observables et sur celui de la vie humaine.

NOUVELLES HYPOTHÈSES SUR L’ÉTYMOLOGIE DES NOMS ARARAT, HAYASTAN ET ARMÉNIE

2023

L'étymologie des noms Ararat, Hayastan et Arménie n'a jamais été établie avec certitude. Elle est sujette à de nombreuses conjectures, plus ou moins fantaisistes. La question n'est pas tranchée et nous désirons proposer nos propres hypothèses. 1- ARARAT / OURARTOU : LE ROYAUME DU HAUT 2- HAYASTAN : LE PAYS DES CHEVAUX 3- ARMENIE : LE PAYS DE LA DIVINITE DE LA LUNE

Jean Haudry : Légende argonautique

Nouveaux horizons sur l’espace antique et moderne, Actes du Symposium Invitation au voyage (juin 2013) édité par Marie-Ange JULIA, Ausonius Scripta Receptoria 2, Bordeaux., 2013

Les origines de la légende argonautique La légende argonautique est ancienne. Les Argonautes sont des Minyens ou même, selon Hérodote, 4,145, les ancêtres des Minyens, ce qui les situe au milieu du deuxième millénaire (Ramin 1979 : 95). Les premières listes d'Argonautes sont celle de la Quatrième Pythique de Pindare et celle de l'inscription de Chios, dont les habitants se disaient issus des Pélasges de Thessalie, donc des Minyens (Haussoullier 1890). Ils représentent la première génération connue de l'âge des héros du mythe d'Hésiode, Travaux, 109-201, celle qui précède la génération de le guerre de Troie, comme on peut le constater dans l'Iliade pour plusieurs d'entre eux : l'Argonaute Pélée, père d'Achille, est trop vieux pour y prendre part ; son frère Télamon est le père du « Grand Ajax » ; selon l'Iliade, Héraclès (18,117-119), qui avait pris Troie antérieurement (5,638-642), et les Dioscures (3,236-242) sont morts. Orphée passe pour l'ancêtre d'Homère et d'Hésiode. C'est aussi la plus valeureuse : Héraclès a pris Troie par un coup de main, la coalition réunie autour d'Agamemnon a mis dix ans, et a dû recourir à la ruse. Le personnage de Circé constitue un lien entre la légende argonautique et l'Odyssée, qui mentionne également Aiétès, 10,137, Pélias et Aison, 11,254 ; 259. Meuli (1921), qu'approuve Vian (1987 : 74), a soutenu que l'Odyssée s'inspire d'une version antérieure de la légende argonautique. Cette légende, originaire de Thessalie, est alludée dans deux vers de l'Iliade, 7,468-469, qui mentionnent Jason, Hypsipyle et leur fils Eunée, dans un passage de l'Odyssée, 12,69-72, où Argo est qualifiée de πα̃ σ µέ λουσα « qui intéresse tout le monde » ; elle est mentionnée brièvement par Hésiode, Théogonie, 992-1002. Elle a été traitée par le Corinthien Eumélos dans une oeuvre perdue, les Korinthiaka, que mentionne Pausanias 2,1,1. Pindare lui consacre l'essentiel de sa Quatrième Pythique. Le récit le plus détaillé est celui des Argonautiques d'Apollonios de Rhodes. Il a fait l'objet d'une étude de Niedergang-Janon (2002) qui vise principalement à situer l'oeuvre dans son époque en insistant sur les ruptures dans le domaine religieux, et montre que l'auteur se distancie par rapport à la tradition dont il se plaît à rappeler la diversité. Le thème est repris ultérieurement dans la Bibliothèque d'Apollodore, et par divers autres auteurs grecs et romains qui peuvent avoir conservé de données originelles omises par leurs devanciers identifiés. La légende argonautique a été en concurrence avec la légende thébaine (Vian 1963 : 62), et des emprunts mutuels sont observables (ibid. 164). 110 On laissera de côté les nombreux textes perdus qu'énumère Radermacher (1943 : 166 et suiv.), sauf ceux dont on a conservé des fragments importants pour la reconstruction de la préhistoire de la légende.

Jean Haudry : Mars et les Maruts

Revue des études latines 91, 2014, 47-66, 2014

Une ancienne étymologie du nom du dieu romain et italique Mars est reprise et confirmée par de nouveaux arguments. La forme prélatine *māuort- dont est issue le nom de Mars peut être comparée et identifiée au nom des dieux védiques marútas si les deux formes proviennent de deux mots indo-européens identiques, mais différemment combinées, *me/or- « jeune homme, jeune soldat » et *wr̥t- « bande ». Ainsi, l’i.-e. *me/or-w(ŕ̥)t- ( > védique marút-) signifie « groupe de jeunes hommes », i.-e. *mḗ/ṓr-w(r)t- ( > prélatin *māuort-) signifie « chef d’un groupe de jeunes hommes ». Ces désignations s’appliquent au chef et aux membres de bandes de jeunes hommes qui ont considérablement évolué dans les temps préhistoriques. Une comparaison est proposée entre les compagnons de Romulus et Remus et les Maruts, entre leurs deux chefs et les Jumeaux divins, entre leurs deux pères Mars et Vulcain et les dieux védiques Indra, chef des Maruts, et Rudra, père des Maruts. Rome a peu de vestiges directs des sociétés d’hommes (allemand Männerbünde), mais a quelques vestiges indirects, la guerre sabine, les Saliens, les Luperques, les Arvales, le forgeron Mamurius Veturius, Mars Gradiuus et le Mars agraire. Mars et les Maruts J'adresse mes remerciements à M. Philippe JOUËT pour les précisions qu'il m'a fournies sur la fían irlandaise, et à M. Vincent MARTZLOFF, à qui je dois les deux références de la note 7. Introduction Mars est un dieu guerrier, le dieu de la « fonction guerrière » dans la triade archaïque »

Jean Haudry : Les feux de Rome

Revue des études latines, 2013

Sommaire.-Face aux trois foyers du sacrifice brahmanique, Rome a eu trois divinités correspondantes : Vesta, Vulcain-et Janus (Jean HAUDRY, REL 83, 2006). L'hypothèse d'une correspondance dans le domaine rituel a été confirmée et prolongée par le parallèle établi par Roger D. WOODARD, Indo-European Sacred Space : Vedic and Roman Cult (Urbana, University of Illinois Press, 2006) entre les Ambarualia et l'Agniṣṭoma. Janus Feu n'est pas isolé : il a un correspondant letton, Janis, secondairement lié à la célébration de la Saint Jean d'été. Le rite énigmatique des poissons jetés dans le feu lors des fêtes de Vulcain se rattache aux paradoxes du feu des eaux et du Feu, rejeton des Eaux dont est issu Neptune. Rome conserve dans sa légende héroïque quatre vestiges de Feux ou Foyers divins : le Feu fondateur Caeculus, le Feu voleur Cacus avec sa soeur Caca, double de Vesta et le Feu gardien Cocles, seul borgne, a transmis ce qualificatif à ceux qui en ont tiré leur nom.

Le Dagda et l'aśvamedha : mythe irlandais, numismatique gauloise et rituel indien

Les Celtes et le Cheval. Archéologie et mythologie (de l'âge du Bronze à l'époque contemporaine), p. 135-151., 2020

Le double épisode de la rencontre sexuelle du Dagda avec la Morrigan, suivie de celle qu'il a avec la fille d'Indech dans le Cath Maige Tuired semblent être la version mythique irlandaise du rituel indo-européen du sacrifice du cheval, dont le plus connu est l'asvamedha indien. Cet éclairage du mythe par le rite débouche sur l'hypothèse d'une représentation d'un épisode comparable sur certaines monnaies gauloises. The double episode of the Dagda's sexual encounter with the Morrigan, followed by the one he has with Indech's daughter in the Cath Maige Tuired, seems to be the Irish mythical version of the Indo-European ritual of the horse sacrifice, of which the best known is the Indian asvamedha. This explanation of the myth by the ritual leads to the hypothesis of a representation of a comparable episode on some Gallic coins.

LE MYTHE DE L’ INDIEN POUR LES JEUNES ITALIENS : DEUX ÉTUDES DE CAS

LES AUTOCHTONES ET L'HISTOIRE, 2012

Une enquête visant à analyser comment, surtout à partir des années 1970, l’image de l’« Indien d’Amérique » a été utilisée – jusqu’à devenir une référence régulière – au sein de deux différents mouvements de rassemblement des jeunes italiens : la « droite » italienne — composée de jeunes qui se perçoivent comme les héritiers du fascisme — et les « Ultras », les partisans les plus acharnés des équipes de foot.

Jean Haudry : Enéide

Revue des Études latines, 95, 2018-99-124, 2018

Le présent article vise à réunir tout ce que doit l'Énéide à la tradition indo-européenne sans chercher à déterminer par quelles voies s'est effectuée la transmission. Il aborde tour-à-tour les formules héritées, qui sont peu nombreuses, les triades de notions, parmi lesquelles seules les trois fonctions de Georges DUMEZIL ont été conservées, plusieurs figures et conceptions traditionnelles. L'article débouche sur un classement chronologique des données traditionnelles qui ont été conservées dans l'Énéide.