La stigmatisation, l'écho de la crise urbaine The stigmatization, the echo of urban crisis (original) (raw)

Khandaq el Ghamiq, un quartier péricentral de la capitale libanaise, demeure fortement stigmatisé de la part de la grande majorité des beyrouthins. Jusqu'à présent, même après plus de 25 ans, les stigmates spatiaux de la guerre civile sont toujours présents dans le quartier. À cela s'ajoute une configuration sociale assez pauvre souffrant d'un cumul d'inégalité et de marginalisation de la part des multiples politiques urbaines qu'a connu la ville. Dès lors, avec un tel contexte spatial, le but de cette étude était de remettre en question le discours pathologique du stigmate envers le quartier, un discours s'imprégnant d'un imaginaire collectif conflictuel et communautaire, laissant tomber par la suite toute interprétation structurelle de cause à effet. Dès lors, il était nécessaire d'établir une vision la proche possible de la réalité du terrain à travers des observations et des multiples entretiens auprès des acteurs principaux. En parallèle, il fallait disséquer le discours vis à vis de Khandaq el Ghamiq en effectuant deux questionnaires, un auprès d'un échantillon des beyrouthin, et l'autre auprès des habitants du quartier. D'après les résultats, le stigmate urbain de Khandaq el Ghamiq résulte en premier degré de son enclavement spatial, la résultante directe des projets urbains le séparant de son seul échappatoire, le centre-ville. À cela s'ajoute un parc immobilier dégradé et figé à cause des baux de locations sous le régime de la loi datant d'avant 1992, ce qui a favorisé l'emménagement d'une catégorie de locataires plus pauvres en parallèle du départ de ceux un peu plus aisés. Cependant, l'effet péjoratif du stigmate réside dans l'impact sur la valeur du reste du parc immobilier, le rendant moins attractifs et donc moins cher. Pour plein de beyrouthins, les quartiers comme Khandaq el Ghamiq, représentent 'le logement social' longtemps voulu mais aucune politique ne l'a concrétisée. Mots clés: Stigmatisation urbaine, inégalités, ségrégations, nouvelle pauvreté urbaine, Beyrouth, Khandaq el Ghamiq, la banlieue-sud (Al Dahyeh). Abstract Khandaq el Ghamiq, a pericentral district of the Lebanese capital, remains highly stigmatized from the vast majority of Beirut residents. Until now, even after more than 25 years, the spatial stigmas of the civil war are always present in the district. Adding to this, a rather poor social configuration suffering from a cumulative combination of inequality and marginalization from multiple urban policies that the city has experience. Therfore, with such a spatial context, the purpose of this study was to question the pathological discourse of the stigma, a discourse becoming impregnated with a conflicting and communal collective imagination, failing afterward any structural interpretation of the stigma based on cause and effect. Thus, it was necessary to establish an inventory as close as possible to the urban reality of the ground through observations and multiple interviews with the main actors. On the other hand, it was necessary to dissect the speech with respect to Khandaq el Ghamiq by conducting two surveys, one among a sample of Beirut residents, and the other with district inhabitant. According to the results, the urban stigma of Khandaq el Ghamiq results in first degree from its spatial enclosing, the direct impact of the urban projects separating the district from its only economic driver, the city-center. Adding to that a degraded and congealed housing stock because of the leases of rents under the rent law dating of before 1992, which favored the moving in of a poorer category of tenants all along with the departure of those slightly wealthier. However, the derogatory effect of stigma lies in the value impact of the rest of the housing stock, making it less attractive and thus cheaper. For plenty of Beirut residents, districts as Khandaq el Ghamiq, represent "the social housing ' of Beirut, wanted for a long time but no urban policy succeed in concretizing it.