« Autorité religieuse et autorité sociale dans le groupe hanbalite bagdadien d’après le « Journal » d’Ibn al-Bannāʾ (Ve/XIe siècle) » (original) (raw)

Autorité religieuse et autorité sociale dans le groupe hanbalite bagdadien d'après le « Journal » d'Ibn al‑Bannâ' (Ve/XIe siècle)

2011

Les figures d'autorites religieuses de l'islam medieval sont variees : elles incluent aussi bien le lettre ('âlim) transmetteur et producteur d'un savoir traditionnel ou l'imam dirigeant la priere du vendredi, que le jurisconsulte a qui l'on vient reclamer un avis legal (fatwa) ou le cadi charge d'appliquer la loi musulmane, la charia. Elles forment ainsi un ensemble composite et socialement heterogene. La diversite des fonctions religieuses, l'hetero-geneite de statut social que l'on observe parfois chez des individus exercant un meme office, l'absence de classification hierarchique entre ces fonctions, voire meme entre le commun des croyants et les hommes en charge de ces offices, le fait que les hommes de religion aient ete frequemment investis dans une autre activite pour assurer leur subsistance, sont autant de traits particulierement frappants dans le contexte de l'islam medieval. L'accent mis sur ces caracteristiques a souvent c...

Les élites bagdadiennes au temps des Seldjoukides - Étude d'histoire sociale

Open Edition: http://books.openedition.org/ifpo/9179 This book was awarded the Great prize of the "Rendez-vous de l'histoire du monde arabe" (Institut du Monde Arabe, Paris) in 2016. Metropolis of the Arab-Muslim medieval world and capital of the Abbasid caliphate, Baghdad was in the middle of the Vth/XIth c. part of the empire of Seljuk Turks. The Seljuk Sultans restored sunnism; they didn’t settle in Baghdad but founded in it new institutions: the madrasas, and took part in urban development. This study in social history is based on biographical dictionaries and Arabic chronicles, with prosopographical methods. It focalizes on the multiple functional categories of elites, then describes distinction practices, reverence and manifestations of hierarchical tensions inside those groups, and the emergence and consolidation of important families. Then comes the study of urban context: repartition of elites in different areas, urban control, constructions and foundations, mécénat of the elites. Baghdad appears through this study as a changing city, influenced by the action of strongly urbanely inscribed elites, products of the urban context as much as its producer. Cet ouvrage a reçu le Grand prix des Rendez-vous de l'histoire du monde arabe (Institut du Monde Arabe, Paris) en 2016. Bagdad, grande métropole du monde arabo-musulman médiéval et siège du califat abbasside, fut au milieu du Ve/XIe siècle englobée dans l’empire des Turcs seldjoukides. Restaurateurs du sunnisme, les sultans seldjoukides résidèrent peu à Bagdad, mais ils y fondèrent des institutions nouvelles : les madrasas, et participèrent au développement urbain. Cette étude d’histoire sociale se fonde sur les dictionnaires biographiques et les chroniques arabes et la constitution d’un grand fichier prosopographique. La thèse décrit les différentes catégories fonctionnelles d’élites, les pratiques de distinction et les manifestations des clivages hiérarchiques au sein de ces groupes, et l’apparition et la consolidation de grands lignages. Puis vient l’étude du cadre urbain : répartition des élites dans la ville, contrôle urbain, évergétisme élitaire. Bagdad y apparaît comme une ville en évolution, marquée par l’action d’élites profondément inscrites dans le contexte urbain dont elles sont le produit.

L’inscription de l’autorité religieuse dans le champ social : les ulémas chiites du Liban (1920-1967)

2012

This article tackles the issue of the investment of the social field by the Shiite clergy of Jabal 'Amil (today’s southern Lebanon). Characterized by a rich religious tradition, this region witnesses a complex power play between scholars and feudal chiefs until mid-twentieth century and the arrival of Musa Sadr. Coming from Iran, he undertook reforms and worked actively on structuring the Shiite community, thus ensuring a greater weight on the Lebanese political scene. He also called for its mobilization by advocating for social equality with the other communities. Cet article traite de la question de l’investissement du champ social par le clergé chiite du Jabal ‘Amil (actuel Liban-sud). Caractérisée par une riche tradition religieuse savante, cette région est le lieu d’un jeu de pouvoir complexe entre ulémas et chefs féodaux jusqu’au milieu du XXe siècle et l’arrivée de Moussa Sadr. Venu d’Iran, celui-ci engage des réformes et agit activement pour une structuration de la communauté chiite, lui assurant ainsi un poids plus important sur la scène politique libanaise. Il appelle également à sa mobilisation en plaidant pour une égalité sociale avec les autres communautés.

Les élites bagdadiennes au temps des Seldjoukides - Étude d'histoire sociale, volume 2

Open Edition: http://books.openedition.org/ifpo/9179 This book was awarded the Great prize of the "Rendez-vous de l'histoire du monde arabe" (Institut du Monde Arabe, Paris) in 2016. Volume 2 (504 p.): Presentation of the database; Maps; Graphs; Chronological and Prosopographical tables; Genealogical trees; Glossary; Index of persons and families; Index of dynasties; Geographical index (cities and areas); Index of Baghdadi places and institution; Thematic index; Bibliography; Table. Cet ouvrage a reçu le Grand prix des Rendez-vous de l'histoire du monde arabe (Institut du Monde Arabe, Paris) en 2016. Volume 2 (504 p.) : Présentation de la base de données prosopographique, Cartes, Graphiques, Tableaux chronologiques et prosopographiques, Arbres et schémas généalogiques, Lexique, Index des noms de personnes et de lignages, Index des dynasties, Index géographique (villes et régions), Index des noms de lieux et institutions de Bagdad, Index thématique, Bibliographie, Table des annexes.

La ṣadaqa des chrétiens des Banū Taġlib : un enjeu tribal et administratif d'époque abbasside (v. 153-193/770-809) ?, Der Islam, 100-1, p. 120-163

Der Islam, 2023

The fiscal tradition concerning the taxation of the "Christians of the Banū Taġlib" is attributed to a ṣulḥ settled by caliph ʿUmar b. al-Ḫaṭṭāb about a doubling of the social contribution of Muslims called ṣadaqa in return for their waiver of baptizing their children. This contribution analyses the timeline of the emergence of this case in the Abbasid literature. By studying the isnād analysis on which fiscalists relied, beginning with the Grand Qāḍī Abū Yūsuf (d. 182/798), we suggest a new theme at the end of the 8th century CE. It was connected to the rise of both the ethnic complex of "arabness" and the tribal genealogical conceptions, to which all the issues of the ṣadaqa levying, the social bonds with Christian Arabs and finally the category of the Banū Taġlib itself were linked. Moreover, Miaphysite ecclesiology seems to confirm a consistent timeline. In order to explain this late inrush, two events of ca. 153/770 and 171/787, respectively from the Syrian-Orthodox and the Arab-Muslim literatures, refer first to the migration and second to the anti-ṣadaqa revolt of pastoralists and farmers from Taġlib within the hinterland of Mosul. The second occurrence takes place amidst many local tribal, khariji and perhaps foremost anti-fiscal insurgencies. Indeed, this peculiar Mosulian tribe formation dynamic is intertwined by State irruption between al-Mahdī's founding of Rāfiqa ca. 154/772 and Hārūn's strong renewed interest for northern Iraq and the Jazira during the 170/790. Yet, the main factor of State building at this time was the development of a new set of taxation on agricultural incomes of (Muslim) Arabs, called ṣadaqat al-māl or zakat, whose first traces are attested in Middle Egypt during the late Marwānid period. The highly contemporary Zuqnīn Chronicle bears witness of its extension into Upper Mesopotamia a generation later, but also of its ex officio settlement (taʿdīl) as a nonproportional (ʿalā misāḥa) and in cash tax, exactly the same as for the properties of the (Christian) Syrians. Both rural landlords petitioned against this system during the following decades to switch to a proportional (muqāsama) and in kind method of taxation. This resistance, the anti-ṣadaqa revolt of the Taġlib in 171/787 perhaps being decisive, transformed the kharāj on the Muslims into a tenth (ʿushr). As it was possible to double it to convert it into kharāj, the ṣadaqa as kharāj was doubled for Christian Arabs of northern Iraq, and therefore Abū Yūsuf testifies that the same system could be extended to every kind of Christian taxpayer.

Genèse de la hiérarchie sociale et du pouvoir politique bidân

Cahiers d'études africaines, 147,XXXVII-3: 587-633., 1997

La société bidân, arabophone, de la Mauritanie possède une structure sociale et politique hautement hiérarchisée tout en étant organisée dans un cadre segmentaire. On retrouve ainsi trois groupes statutaires qui constituent en même temps des qabâ'il ("tribus", sg. qabîla) : les 'arab ou hassân (guerriers), les zwâya ou tolba (religieux) et les znâga, lahma ou tlâmîd (tributaires). Il existe également d'autres catégories sociales qui ne forment pas de qabâ'il : les ma'allemîn (forgerons), les iggiwîn (griots), les 'abîd (esclaves) et les hrâtîn (affranchis). Ces groupes sont simplement associés aux qabâ'il par des liens de protection ou, dans le cas des hrâtîn, par des liens d'allégeance personnelle ou de clientélisme pouvant donner lieu à l'insertion proprement segmentaire. Forgée et remaniée dans le temps long, l'insertion statutaire des groupes et des individus continue à fournir un cadre social et politique dans la Mauritanie contemporaine. Cette situation soulève un certain nombre d'interrogations relevant des aspects structurels et historiques du problème : comment est justifiée l'existence de la hiérarchie statutaire 2 ?, existe-t-il un lien entre la hiérarchie sociale et le pouvoir politique?, quels sont les fondements de cette hiérarchie?, depuis quand existe-elle?, enfin, pourquoi perdure-t-elle dans le contexte d'un État démocratique moderne?

Identifier et s' identifier dans les milieux lettrés bagdadiens (Ve-VIe/XIe-XIIe siècles)

Revue du monde musulman et de la …, 2010

This article examines informal situations of identification: encounters between strangers, implying the necessity of socially identifying the unknown person in order to consider the opportunity of interaction with her. Based on textual sources referring to Seljuq Baghdad, the article firstly analyses such situations, their actors and stakes. Identification is in this case, not a vertical, institutional process, but a reciprocal one. The tools of this identification process are then considered, with a special attention to the signs offered by the person met herself: the name, whose role remains ambiguous due to the potentiality of manipulation, the language register and, above all, the outward appearance including clothing, headgear and even hairstyle. Self-presentation is thus considered an important element in the identification process. À partir de l’exemple de Bagdad aux Ve-VIe/XIe-XIIe siècles, l’article s’intéresse à des situations informelles d’identification : la rencontre entre inconnus, engendrant la nécessité d’une identification sociale ayant pour but de mesurer l’opportunité d’entrer ou non en interaction avec la personne rencontrée. L’étude considère tout d’abord ces situations, les acteurs mis en présence et les enjeux sociaux du travail alors entrepris : processus réciproque, distinct par ses formes et ses objectifs de l’identification d’individus par des institutions. Puis sont analysés les outils utilisés pour effectuer le travail d’identification, à partir d’indices relevant de la présentation de soi et perçus par les contemporains comme renseignant de façon immédiate sur l’identité sociale de leurs interlocuteurs : le nom, au rôle ambigu car susceptible de manipulations, le niveau de langue, et surtout l’apparence extérieure (vêtement et coiffure).