Isles-sur-Suippe (Marne), « Sohettes et Val des Bois », Tranche 4b, Secteur sud (original) (raw)

2018, MATHELART P., Le mobilier céramique, in RABASTÉ Y., LE GOFF I. (dir.), Isles-sur-Suippe (Marne), « Sohettes et Val des Bois », Tranche 4b. Tome I : secteur sud. Des indices d’activités humaines sporadiques du Néolithique à la période romaine. Metz : Inrap Grand Est

Étude céramologique : Ie, IIIe s. Résumé : L’étude des vestiges rencontrés sur l’opération du secteur nord d’Isles-sur-Suippe, «Sohettes et Val des Bois», a permis l’identification de six états témoignant d’une occupation discontinue du territoire, de la deuxième moitié du Ier siècle av. J.-C. jusqu’à nos jours. La première installation observée se traduit par deux structures en creux, un silo et un puits dont l’abandon est situé vers 45/40 - 15/10 av. J.-C. Après un hiatus d’une cinquantaine d’années environ, une nouvelle installation est observable. Elle marque le deuxième état par l’édification de cinq bâtiments en matériaux périssables et de deux structures de stockages légères (celliers). Implantées selon une organisation commune prédéfinie, ces constructions présentent des caractéristiques variées mais classiques. Le plus grand bâtiment, situé au coeur de la concentration, pourrait sensiblement se rapprocher d’une fonction d’habitat. Malgré l’indigence du mobilier céramique issu des divers comblements, celui‑ci, confronté aux recoupements stratigraphiques, permet d’identifier clairement l’abandon des constructions de cet état vers 40/45 - 85/90 apr. J.-C. Un établissement est installé plusieurs décennies après, au troisième état. La datation concernant son édification n’a pas pu être définie plus précisément que postérieurement à la fin de l’état précédent, et un abandon vers 215/220 - 240/245 apr. J.-C. L’établissement est composé par un grand bâtiment central érigé sur fondations en craie compactée et muni d’un sol en terre limoneuse compactée. Il est installé près d’une grande dépression dont l’origine anthropique n’a pu être démontrée, mais qui a été probablement en eau (mare). Un petit système d’évacuation, une grande palissade et deux caves excentrées, dont une maçonnée, complètent l’ensemble. Plusieurs réfections au sein de certaines structures et de nouveaux aménagements témoignent de la persistance de l’occupation au quatrième état. La fonction de cet établissement interroge toujours, toutefois, la présence d’éléments domestiques, qu’ils soient céramiques, métalliques ou par les indices de consommations (faune), suggère qu’il s’agisse d’une unité d’habitat. L’observation d’objets métalliques, découverts dans la cave maçonnée, laisse entendre malgré tout une activité artisanale locale. Cette unité s’inscrit clairement dans le contexte local de proximité, puisque d’autres secteurs environnants, sont datés de la même période des deuxième et troisième quarts du IIIe siècle de notre ère. Le rapprochement avec l’espace funéraire, la zone artisanale et l’espace probable de stockage, découverts dans un rayon de 800 m, est donc fortement envisageable, représentant peut-être une seule et même occupation, dispersée sur ce petit territoire possiblement en fonction de leurs attributs, et marqués par un abandon massif et unique durant le troisième quart du IIIe siècle de notre ère.