Procréations médicalement assistées, sexualité et religions. Circulation sexuelle des gamètes en islam et dans les autres monothéismes », Ateliers d’anthropologie 46, J.-L. Jamard, G. Lacaze, M. Xanthakou (éds.), Corps perdu, corps retrouvé, 2019URL : http://journals.openedition.org/ateliers/11063. (original) (raw)

« Genre, sexualité et techniques reproductives en islam », in Florence Rochefort et Maria Eleonora Sanna (sous dir.), Normes religieuses et genre. Mutations, Résistances et Reconfiguration XIXè-XXIè siècle. Paris, Armand Colin (Recherches), 2013 : 173-187.

Les techniques de procréation médicalement assistées (PMA) qui se sont développées en Occident ont rapidement été adoptées par de nombreux pays musulmans 1 . Cela témoigne que le fait de dissocier la procréation de la sexualité n'est pas en soi un problème en islam. La sexualité, comme dans le judaïsme, peut elle-même être conçue comme ayant une finalité non procréative mais hédoniste, alors que c'est moins le cas dans le catholicisme romain. C'est en outre un devoir religieux pour tout musulman de laisser une progéniture ici-bas avant sa mort, car celui qui meurt sans postérité meurt « tronqué 2 », inaccomplissement éminemment préoccupant pour tout croyant qui ne cesse dans sa vie même de préparer son bien-être dans l'audelà afin d'éviter les tourments de l'enfer 3 .

« Troisième genre et transsexualité en pays d’islam », Droit et cultures 80, Corinne Fortier (éd.), Réparer les corps et les sexes, vol. 2, Intersexuation, transidentité, reconstruction mammaire, et surdité, 2020, https://journals.openedition.org/droitcultures/6763

Au-delà de l’importance de la binarité des genres et de leur séparation spatiale dans les pays musulmans, il existe diverses figures de « troisième genre » variables selon les pays et les époques (khuntha, mukhannath, köcek, khawal, hijra, bacha posh, burrneshë…). Si la figure de « l’efféminé » constitue une constante, la figure opposée d’une femme « masculinisée » demeure beaucoup plus rare. Récemment, les avancées médicales ont rendu possible la prise d’hormones ou/et la chirurgie de changement de sexe, et les différentes autorités juridiques de ces pays ont émis des avis juridiques distincts sur ces questions selon que les personnes concernées soient reconnues comme trans ou intersexes. Abstract: Third Gender and Transsexuality in Islamic Countries Abstract: In Beyond the importance of gender binary and gender separation in Muslim countries, some muslim societies recognize the existence of a third gender. Many terms exist in the Muslim world for these third gender persons, and they have varied through space and time (khuntha, mukhannath, köcek, khawal, hijra, bacha posh, burrneshë...). Behind these terms, social practice will be compared enriched by literary and cinematographic examples. Although these cultural realities appear different at first glance, they possess many similarities, especially regarding the figure of the « effeminate man », which is more common than the «masculinized woman». Recently, medical advances make it possible to take hormones and undergo sex change surgery. Differences of opinion between Sunnī and Shīʿī Islam with regard to transsexualism and to intersexuality will be analyzed.

Review : « Sylvio Hermann De Franceschi, Daniel-Odon Hurel, Brigitte Tambrun (dir.), Le Dieu Un : Problèmes et méthodes d’histoire des monothéismes. Cinquante ans de recherches françaises (1970-2020) », CER.RI [En ligne], 25 | 2023, URL : http://journals.openedition.org/cerri/6230

Le Laboratoire d'Études sur les Monothéismes (LEM, UMR 8584), qui a succédé à partir de 1998 au Centre d'Études des Religions du Livre (CERL) créé en 1970, constitue une institution à part dans le paysage de la recherche française par son objet d'étude, l'étude des trois monothéismes, et par sa méthodologie, un travail collectif qui met en relation philologues, philosophes et historiens. De fait, les actes du colloque qui s'est tenu les 12 et 13 octobre 2020 sur le Campus Condorcet pour fêter les cinquante ans de la fondation du CERL non seulement nous donnent à lire un bilan méthodologique et prosopographique de la recherche française en sciences religieuses, mais, plus encore, nous invitent à réfléchir sur les enjeux méthodologiques et institutionnels des sciences religieuses dans un paysage de la recherche internationale en constantes évolutions. 2 Ces actes s'ouvrent sur une préface de Michel TARDIEU (« Un laboratoire pas comme les autres », p. 5-21), qui fut directeur du CERL de 1984 à 1991, qui évoquent ses souvenirs hauts en couleurs, mais aussi comment, dès sa création, le CERL tire ses racines de ses