Un denier mérovingien inédit pour le vicus sancti remigii, BSFN, 12/2019, p. 375-378 (original) (raw)

Un denier mérovingien inédit pour le vicus sancti remigii Il a récemment été publié sur un forum 1 un denier mérovingien découvert fortui-tement attribuable au vicus sancti remigii. Cette monnaie absente du corpus établi par Pierre Crinon semble inédite 2. Elle présente les inscriptions SC ou SCI/REM (la lettre I venant s'inscrire dans la lettre C) réparties des deux côtés de la monnaie, chacune organisée autour d'un besant central (figure 1). Cette inscription n'est pas sans rappeler la légende VICO SANTI REMI figurant sur les triens de l'abbaye Saint-Remi au nom de Betto (Prou 1047), datés des années 640-660. La monnaie a un diamètre de 12 mm et un poids de 1,32 g, elle aurait été découverte dans le département de l'Aube. Figure 1-Denier (collection privée ; 1,32 g ; 12 mm ; agrandissement × 2,5). Il est difficile de replacer dans le temps cette monnaie et pour cause, les deniers frappés dans la région rémoise sont rares, Pierre Crinon n'en recense que trois types. Le plus ancien, dit « à la tête casquée » (figure 2), s'inspire des triens frappés au nom de Leudelinus (Prou 1750) dont les analyses permettent une datation des années 650-660 3. Ce type serait donc l'une des premières émissions rémoises en argent, vers 675-680, soit sous l'épiscopat de Saint-Rieul (673-695). Le second type dit « à la bannière » (figure 3) est représenté par huit exemplaires dans le trésor de Barbuise (Aube) 4 , enfoui vers 700, dans lequel figure également un denier « à la tête casquée ». Compte tenu de la date d'enfouissement, ce monnayage pourrait être contemporain de Saint-Rigobert (695-717). Le troisième et dernier type aux inscriptions SCO/RM (figure 4) est quant à lui représenté par quatre exemplaires dans le trésor de Nice-Cimiez, enfoui vers 745. Il est à rapprocher des monnayages de « transition » vers la période carolingienne que nous avons pu mettre en évidence sous Charles Martel (717-741) pour tout l'est du regnum Francorum 5 soit à l'époque de l'évêque Milon (717-744).