"Les mots subversifs de l’émancipation de toustes et de chacune", compte rendu de "Féminisme et Philosophie" par Didier Epsztajn, Entre les lignes entre les mots, 4 février 2020 (original) (raw)

Par Didier Epsztajn - L’ennemi « femme » apparaît toujours différent de l’ennemi-tout-court

Entre les lignes entre les mots, 2014

Notes de lecture, débats et quelques notes de musique L'ennemi « femme » apparaît toujours différent de l'ennemi-toutcourt Publié le 3 décembre 2014 | Poster un commentaire De la préface de Christine Delphy, publiée avec l'aimable autorisation de l'auteure et des Editions Syllepse (preface-de-christine-delphy-a-louvrage-de-sandrinericci-avant-de-tuer-les-femmes-vous-devez-les-violerrwanda-rapports-de-sexe-et-genocide-des-tutsi/), j'extrais deux passages :

La Doudou contre-attaque : Féminisme noir, sexualisation et doudouisme en question dans l’entre deux-guerres (Jacqueline Couti; traduction de l’anglais par Michele Greer). Comment s’en sortir. Du côté obscur : Féminismes Noirs/From The Dark Side: Black Feminisms (2015): 111-39

Comment s'en sortir N° 1 | 2015 – Du côté obscur : féminismes noirs From The Dark Side: Black Feminisms Coordination Keivan Djavadzadeh et Myriam Paris, pp.111-139. un résumé en français; followed by an abstract in English Résumé : Pendant l’entre-deux-guerres (1918- 1939), des femmes de lettres résidant en France telles que la Guadeloupéenne Suzanne Lacascade et les Martiniquaises Paulette et Jane Nardal remettent en question une construction discriminante de la « race noire » ainsi que la représentation exotique de la sexualité des Antillaises. À travers leur dénonciation de l’archétype de la « doudou » et d’un exotisme colonial empreint d’érotisme racialiste (le doudouisme), elles ouvrent un dialogue transatlantique. Celui-ci met au jour un échange interculturel au sein duquel des discours entre la France et les Antilles se fécondent mutuellement ; cette pollinisation croisée inhibe l’émergence d’un féminisme noir à la française. La prise de position de ces femmes ne pourrait-elle pas déjà suggérer que « le personnel est politique » ? Dans cette optique, la France ne serait plus le simple creuset de la Négritude, mais un lieu où diverses cultures s’affrontent autour des questions de genre et de race. Ces auteures proposeraient donc avant la féministe Audre Lorde et le philosophe Étienne Balibar que « le racisme présuppose toujours le sexisme ». Mots-clés : patriarcat ; sexualité ; érotisme ; féminisme noir ; littérature antillaise ; négrophilie ; primitivisme moderne ; colonialisme. ****** Abstract : While in France during the Interwar Period (1918-1939), female writers such as Suzanne Lacascade from Guadeloupe and Jane and Paulette Nardal from Martinique critiqued a biased construction of blackness and rejected an exotic representation of sexuality. I argue that their early engagement shows that “the personal is political”. They denounce French colonial and sexual exoticism (doudouisme) and its incarnation in the “doudou”. In so doing, these women make a transatlantic commentary which exposes a cultural crosspollination that hinders French black feminism. I propose that in their work, France does not appear as the crucible of the Negritude movement but rather as a more complex locus of cultural, gender and racial conflict. Thus, these French Antillean women also illustrate feminist Audre Lorde’s and philosopher Etienne Balibar’s idea avant la lettre : “racism always presupposes sexism”. Keywords : doudou ; patriarchy ; sexuality ; eroticism ; black feminism ; french caribbean literature ; stereotypes ; negrophilia ; modern primitivism ; colonialism

Charpenel Marion et Pavard Bibia, « Féminisme », in Catherine Achin et Laure Bereni , Dictionnaire. Genre et science politique, Presses de Sciences Po « Références », 2013 p. 263-273.

Cet article revient sur les raisons pour laquelle la science politique française a longtemps fait du féminisme un « non-objet d’études » alors même qu’en tant que positionnement politique, il aurait pu susciter des travaux au même titre que le socialisme ou le pacifisme. Il s’agit de montrer la diversité des réalités sociales contenues dans ce terme et de décrire à la fois les systèmes de pensée qu’il sous-tend, les mouvements sociaux organisés dans lesquels il s’incarne – au niveau national comme international – et les politiques publiques qu’il suscite. Cet article montre aussi en quoi, en raison de leur longévité historique et de leur déploiement à l’intérieur des institutions, les mouvements féministes constituent des voies d’entrée idéales pour repenser à la fois la temporalité de l’action collective et les frontières des mouvements sociaux.

Emancipation ou aliénation sexuelle ? La révolution des mœurs en débat : Lecture de Michel Brix, "L’Amour libre, brève histoire d’une utopie", Molinari (Paris, 2008). Michel Brix, L'amour libre, brève histoire d'une utopie, Molinari, Paris, 2008

Sens public

Le livre de Michel Brix, L´Amour libre, brève histoire d´une utopie, se propose d´analyser les revendications d´une émancipation sexuelle affirmées pendant les événements de Mai 1968. En remontant aux premiers écrits hédonistes des libertins, l´auteur montre comment dans certaines utopies, l´idéologie de l´amour libre est présentée comme salvatrice et nécessaire au bon fonctionnement des sociétés humaines. En réalité, la face cachée de ces idéologies, audelà de leur aspect subversif pouvant apparaître légitime, est celle du renforcement des relations inégalitaires entre les sexes.