L’armée, livre des hommes : passeurs de symboles et personnages liminaires dans Servitude et grandeur militaires d’Alfred de Vigny (original) (raw)

« L'honneur des marins (Vigny, Servitude et grandeur militaires) »

2009

Servitude et grandeur militaires ne semble plus être particulièrement en vogue, ne serait-ce d'abord, peut-être, que parce que son titre n'incite pas à le considérer comme une oeuvre romanesque, et encore moins comme une oeuvre divertissante. De fait, le texte est hybride, mêlant une réflexion assez désabusée sur la destinée militaire en dépit des valeurs qu'elle prône-honneur, fidélité, courage, constance…et trois récits essentiels sous forme de nouvelles (comme l'explique l'histoire de sa composition), elles-mêmes conçues de manière mixte, le narrateur mémorialiste donnant à son tour la parole à des personnages narrateurs secondaires, qui peuvent à l'occasion faire s'exprimer une autre voix. Ce faisant, il est au carrefour de plusieurs sous-genres, mémoires (ou mémoires fictifs), essais, roman historique, roman maritime. Cette construction enchâssée des récits est en effet une forme narrative très souvent rencontrée dans le roman maritime et déjà empruntée, dans les mêmes années, par Walter Scott, Fenimore Cooper ou le capitaine Marryat, et, en France, par Eugène Sue (en particulier La Salamandre, 1832) ou E. Corbière. L'oeuvre est loin d'être inintéressante par la teneur même de ses récits, qui mettent l'accent sur la solitude du capitaine devant ses responsabilités, le simple courage silencieux, le sens du devoir et de l'honneur qui s'imposent parfois tragiquement à lui, en dépit de ses inclinations ainsi que l'image d'une certaine justice immanente qui contrebalance le remords. Vigny évoque aussi la résistance de l'homme face aux éléments, comme dans le poème « La frégate la Sérieuse », ou à tout ce qui le dépasse et à quoi il doit se soumettre sans murmurer.

Jünger sous les Orages d'acier: Servitude et grandeur militaires

Revue historique des armées, 2005

In 1914, Ernst Jünger was 19, and like many other young men of his generation, believed that the war would provide an escape from the narrow-minded bourgeois society... The illusion was short lived. The Great War, although idealised in the camaraderie between soldiers, left nothing but death, pain and suffering. In 1925, Ernst Jünger captured in "Copse 125" the totalitarianism that "mechanised" man. By 1932, in "The Worker", his view was to have become extreme. A French intellectual such as Georges Bernanos has adopted the same line of thoughts in relation to Hiroshima...

Noblesse commingeoise et service armé du roi de France (1560-1600)

Le 24 décembre 1588, dans le château de Blois, alors qu'il sortait de la salle du conseil du roi pour se rendre à son cabinet, Henri, duc de Guise dit le Balafré, fit une funeste rencontre. La garde personnelle d'Henri III, la fameuse troupe des Quarante cinq, venant vers lui sous prétexte de l'escorter, l'exécuta froidement sur l'ordre du souverain 1. Parmi les meurtriers, au moins deux Commingeois participèrent à ce coup de majesté : Baptiste de Lamezan, seigneur de Juncet, cousin des seigneurs de Lamezan syndics de la noblesse des Etats de Comminges, ainsi que Jean de Touges, seigneur de Noaillan, l'un et l'autre étant beaux-frères par Antoinette de Touges, soeur du précédent et épouse de Juncet 2. A leur côté, le bigourdan Bernard de Montsérié aurait été le premier à porter un coup de dague au chef de la Ligue, suivi en cela par l'ensemble des Gascons qui composaient cette troupe d'élite. Si cette exécution des basses oeuvres du monarque n'a rien de particulièrement flatteur, pour Juncet ou Noaillan, petits gentilshommes nés à l'ombre du clocher d'un village commingeois, le service rapproché du souverain fut le signe d'une extraordinaire ascension sociale commencée et achevée dans le service armée du roi de France. Réussites militaires exceptionnelles, ces deux parcours particuliers illustrent l'engouement pour le métier des armes qui affecta une bonne partie de la noblesse commingeoise dans la deuxième moitié du XVI e siècle. Au coeur de cet engouement se trouve la guerre civile, plus exactement les guerres de Religion qui ravagèrent le royaume entre 1562 et 1598, imposant à l'ensemble des Français confrontés à l'altérité confessionnelle de choisir entre camp catholique et camp protestant. En s'invitant sur le sol même du royaume, la guerre suscita de nombreuses carrières militaires, conséquence d'un choix partisan lui-même lié au cas de conscience du choix confessionnel. Pour cette noblesse commingeoise, la question religieuse fut rapidement tranchée, le service de l'Eglise catholique et du roi s'imposant comme la norme dans un comté où l'impact de la Réforme ne fut que marginal 3. Si le comté ne perçut pas la religion de Calvin comme un péril pour sa pratique religieuse, il fut confronté à la partition confessionnelle du Midi de la France, témoin de l'irruption de frontières religieuses autour des bastions protestants de Béarn, de Gascogne avec l'Isle-Jourdain ou du pays de Foix. Dès lors, la noblesse commingeoise s'exporta pour servir la cause catholique un peu partout dans le Sud-Ouest, comme à Toulouse où elle participa à l'expulsion des protestants de la ville en mai 1562, à Bayonne où un Polastron de la Hillère commandait pour le roi en 1580, à Castelnaudary où un Saint-Lary de Bellegarde stationnait avec sa compagnie dans la décennie 1570 4. Au-delà des cieux

Portraits d’officiers de l’armée de Condé par François-Joseph Desvernois, 1797-1798 : analyse et identification

Napoleonica La Revue, 2016

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