Dynamique d’occupation des espaces pastoraux dans l’ouest du Niger, de l’anthropisation au changement climatique : cas de l’aire de pâturage YaniRevue scientifique de L'Observatoire du Foncier du Tchad CAHIERS DU FONCIER DU TCHAD (original) (raw)

Dynamique des aires pastorales dans le Département de Gouré/Niger_0

Le Niger est confronté, depuis ces dernières décennies, à une dégradation accélérée de ses écosystèmes, liée en partie aux péjorations climatiques. Cette dernière, caractérisée par une inégale répartition spatio-temporelle des précipitations, est d'autant plus ressentie qu'elle est exacerbée par une pratique anthropique (liée à une démographie galopante) négative sur le milieu naturel. Le Département de Gouré (Région de Zinder au Sud-Est du Niger) est l'une des régions du Niger où la dégradation de l'écosystème constitue le noeud gordien des défis environnementaux auxquels les populations font face. La croissance démographique que connaît cette contrée du Niger s'est accompagnée, ces dernières années, par une extension des aires de culture au détriment des espaces pastoraux et d'une dégradation presque généralisée des ressources naturelles disponibles. L'intérêt d'avoir à disposition des informations fiables sur l'occupation du sol et les changements qui y interviennent trouve toute son importance afin d'assurer un développement durable aux populations locales sujettes à la dégradation de leurs milieux de vie. L'utilisation de la télédétection et des systèmes d'information géographique (SIG) a permis d'appréhender la dynamique de l'occupation du sol. De cette étude, il ressort de manière globale, une extension des cultures au détriment des aires de pâturage par rapport à la superficie totale de la zone d'étude, une tendance généralisée à la dégradation des ressources végétales, à l'exception de la steppe arborée et de la végétation phréatophile des palmiers qui se sont sensiblement accrues. Le croisement des couches d'occupation des sols fait cependant ressortir, entre 1964 et 2007, une relative résilience sur 73% de la superficie totale du secteur étudié, une restauration de 6%, tandis que 21% se sont dégradés.

Tendances évolutives des paysages semi-arides anthropisés au Niger: cas des communes rurales d’Aguié, Tchadoua et Gangara (Région de Maradi)

International Journal of Biological and Chemical Sciences

Les impacts du changement climatique et des activités humaines constituent les principaux facteurs de modélisation de la structure et composition des paysages au Niger. Cette étude, réalisée dans les paysages anthropisés semi-arides des communes contigües d'Aguié, Tchadoua et Gangara dans la région de Maradi, a pour objectif d'analyser la dynamique spatio-temporelle des paysages, relativement aux changements d'occupation/utilisation des terres. L'utilisation d'une approche cartographique diachronique basée sur le traitement d'images satellitaires Landsat multicapteurs et multidates (MSS 1976, TM 1988 et ETM+ 1999 et OLI/TIRS 2013), a permis de mettre en évidence et de quantifier, pour la période étudiée (1976 à 2013), les quatre principaux processus de transformation spatiale du paysage: l'attrition, l'agrégation, la création et la dissection des tâches. Les résultats révèlent d'une part une extension spatiale des classes « culture pluviale sous parc arboré », « mosaïque plantation/maraîchage » et « habitation », et d'autre part une très forte régression dans les classes « culture pluviale sous parc arboré à arbustif », « formation naturelle » et « mosaïque jachère/pâturage », due essentiellement à la forte anthropisation. En effet, la classe « culture pluviale sous parc arboré » en 2013 couvrait 72,61% du paysage étudié contre 14,24% en 1976. La grande pratique de la régénération naturelle assistée (RNA) dans la zone étudiée explique la transformation et la dominance du paysage par les classes cultures sous parc, constituant donc une politique agro-sylvo-pastorale efficace en paysage semi-aride anthropisé.

Des politiques foncières adaptées aux enjeux pastoraux en Afrique sahélienne

Afrique contemporaine, 2014

Distribution électronique Cairn.info pour De Boeck Supérieur. Distribution électronique Cairn.info pour De Boeck Supérieur. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2014-1-page-88.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.

Typologie des exploitations agricoles périurbaines de la région de Tahoua au Niger

2013

TYPOLOGIE DES EXPLOITATIONS AGRICOLES PERIURBAINES DE LA REGION DE TAHOUA AU NIGER Moussa Dit Kalamou Mahamadou, Phd student a Gembloux Agro Bio Tech Andres Ludovic, Phd student a Gembloux Agro Bio Tech Yamba Boubacar, Professeur a l’Universite Abdou Moumouni de Niamey Lebailly Philippe, Professeur a Gembloux Agro Bio Tech Problematique Le taux d’urbanisation du Niger est passe de 13% en 1977 a 26% en 2010. Toutefois, Tahoua presente les taux d’urbanisation les plus faibles avec la region de Tillaberi et de Dosso (2 ; 5). Les principaux sites urbanises sont majoritairement localises dans le departement de Tahoua suivi de Birni N’Konni et Madaoua (Figure 1).

Le Pâturage, C’est toute une science !

Techniques & culture, 2015

solutions techniques (Roturier, 2009). En mobilisant l'anthropologie, notre collaboration interdisciplinaire a également permis de mettre en lumière les savoirs écologiques samis et leur « science du pâturage ». Depuis 2008 nous menons un travail de terrain dans la région de Jokkmokk au cours duquel nous avons rencontré, accompagné, interviewé, organisé des ateliers avec une soixantaine d'éleveurs de la région. Ces éleveurs, en général des hommes, ont entre 20 et 70 ans et travaillent avec les rennes depuis l'enfance. Ils peuvent exercer une autre activité, souvent saisonnière, mais l'élevage est leur source principale de revenu. Sur la base de cette recherche de terrain, nous nous proposons d'exposer une partie des savoirs et savoir-faire des éleveurs samis sur le pâturage hivernal des rennes à travers deux questions qui seront développées successivement : Qu'est-ce que le pâturage pour les éleveurs de rennes et dans quelle mesure leur représentation est-elle compatible avec celle des forestiers ? Comment le pâturage permet-il aux éleveurs de contrôler les animaux et que traduit-il de leur relation avec les rennes ? L'élevage du renne en Laponie n'est pas inconnu des lecteurs français, particulièrement dans le champ des sciences humaines et sociales où plusieurs anthropologues ont mené des travaux sur cette forme de pastoralisme unique en Europe (Manker, 1954 ; Paine, 1964 ; Ingold, 1976 ; Delaporte & Roué, 1986). Il l'est peut-être moins en revanche au sein de la communauté des « pastoralistes » et des zootechniciens. C'est pourquoi au préalable, nous présenterons au lecteur quatre particularités de l'élevage du renne qui tiennent d'une part au contexte autochtone dans lequel s'exerce cette activité, d'autre part au caractère transhumant de l'élevage et à la domestication très particulière du renne, et enfin à la nature même de la ressource pâturée, les lichens, qui permettent aux rennes de survivre à l'hiver boréal 3. L'élevage du renne en Laponie suédoise Les Samis, peuple autochtone de Fennoscandie Les Samis occupent le Nord des pays scandinaves et la péninsule de Kola en Russie. La Laponie est une région interfrontalière définie par son peuplement. On parle ainsi de Laponie norvégienne, finlandaise, suédoise ou encore russe. Dans ces différents pays les Samis partagent une langue, une culture commune et un animal, le renne (Rangifer tarandus tarandus). Chassé, apprivoisé puis élevé, le renne occupe une place importante dans la culture samie (alimentation, vêtements, artisanat). En Suède, l'élevage du renne est associé au peuple sami puisqu'il leur est réservé (ce n'est pas le cas en Finlande où tout propriétaire terrien peut exercer cette activité). Le critère d'appartenance à la population samie défini par le royaume de Suède au début du XX e siècle a longtemps restreint celle-ci aux seuls éleveurs de rennes (Lundmark, 2007). Bien que réductrice et résultant d'une politique assimilationniste-puisque jusqu'