Enjeux de langues et conjonctures en situation migratoire Observations préliminaires de l'ANR LIMINAL, A. Galitzine-Loumpet, M.C. Saglio Yatzimirsky (original) (raw)
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Enjeux linguistiques autour de l'immigration
Plein droit, 2013
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Petit traité de navigation dans la langue migratoire
Multitudes, 2016
Français La métaphore liquide s’est imposée au XIXe siècle pour décrire et représenter les mouvements migratoires. Elle conduit à les traiter de manière déshumanisante en termes de canalisation, d’endiguement ou de filtrage. En Chine également, les migrants ruraux sont évoqués comme des vagues d’illégaux flottants. Les images de l’exode des Syriens l’été 2015 mettent en scène naufrages, pluies torrentielles, flaques et quête de l’eau dans les camps. De même, la vision des camps de Calais, puis Grande Synthe, dans la boue, transforme les réfugiés en victimes indifférenciées. Maniée par les migrants la métaphore de l’eau peut-elle se retourner positivement ? English A Small Treatise on Navigating the Language of MigrationThe metaphor of liquids has become dominant to describe migrations. It tends to de-humanize migrants, by treating them in terms of canalization, damns and filters — as in China, where they are mentioned as waves of floating illegalities. Images from the 2015 Syrian exodus stage shipwrecks, torrential rains, and quest for drinkable water in camps. In Calais or Grande Synthe, mud turns refugees into undifferentiated victims. In the language of the migrants themselves, can the liquid metaphor be reversed towards positive meanings?
Que font aux langues les espaces sociaux de la migration ? De quelles façons mettent-elles à l’épreuve les politiques migratoires ? Que deviennent les sujets et les langues sur le qui-vive, suspects comme l’est toute parole exilée face à la langue de souveraineté du pays d’arrivée ? Quelles sont les politiques de traduction, le rôle des « traduisants », bénévoles ou salariés impliqués dans l’acte de traduire sans en avoir ni le statut ni la légitimité ? L’expérience migratoire invente-t-elle des bricolages linguistiques spécifiques – un parler de la migration composé d’acronymes, de mots inventés, détournés ou codés, de schibboleths, utilisés par les exilés mais aussi, parfois, par les solidaires et les administrations de l’asile ? Et si c’est le cas, comment qualifier ce « migralecte », le collecter et l’analyser, restituer sa charge subjective, ses violences – coloniales, racialisées, policières –, et ses puissances – de dérision, de résistance, de subversion ? Ces questions ont mobilisé les chercheurs du programme multidisciplinaire LIMINAL (Linguistic and Intercultural Mediations in a context of International Migrations, Agence nationale de la recherche / Inalco) pendant quatre intenses années.
Confinement linguistique et dynamiques plurilingues à la Légion étrangère
La formation des futurs légionnaires passe par quatre mois dans des lieux clos, nommés "fermes". Celle-ci se décline ainsi par un double apprentissage : le savoir-être et le savoir-faire. La cohésion, les valeurs, l'esprit, etc, qu'on trouve rassembler sous l'appelation "culture d'entreprise" à un autre niveau organisationnel y sont inculqués au même titre qu'un savoir-faire technique dont doit disposer tout militaire pour mener à bien les objectifs fixés. Cet apprentissage est, de plus, correlé à un apprentissage de la langue française dans une situation de diversité de langues et de cultures. L'espace géographique devient ainsi espace social où le lieu va influencer la formation de l'identité professionnel de ces légionnaires. Elle inscrit, en conséquent, durablement la diversité dans leur carrière notamment à travers une adaptabilité spécifique à la différence. S'y ajoute non pas un phénomène de mobilité professionnelle mais de motilité, c'est-à-dire la possibilité d'être mobile et de pouvoir recomposer sans cesse un collectif opérant à travers un socle commun institutionnel. Cet article pose ainsi les bases de compréhension d'une recherche plus générale, la thèse.
Comme pour d’autres pratiques sociales, l’intérêt de la sociolinguistique pour les expériences migratoires suit depuis quelques décennies l’actualité sociopolitique au sein des espaces nationaux et internationaux. Ce numéro thématique propose de faire le point sur les nouvelles approches impliquant les pratiques langagières et migratoires appréhendées dans leur complexité et dans des espaces différents (Cap-Vert, France, Canada, Belgique, Italie). Read for free here : https://www.cairn.info/revue-langage-et-societe-2018-3-page-9.htm
la langue comme épreuve dans les récits de migration
Dem Aufsatz liegt ein Korpus von über 200 Interviews mit zweisprachigen Personen zugrunde, die nach Frankreich übersiedelt sind. Während die Sprachbiografien zunächst nach äusseren Kriterien (Sprache, Geschlecht, Aufenthaltsdauer usw.) gruppiert und auf wiederkehrende Inhaltselemente (Weitergabe der Muttersprache an die Kinder, Sprachmischung usw.) hin untersucht wurden, kristallisierte sich bei der Arbeit mit dem Korpus heraus, dass die Erzählungen rekurrente narrative Strukturen aufweisen, die unter Rückgriff auf die von Vladimir Propp (Morphologie des Märchens) herausgearbeiteten Funktionen, Handlungselemente und Handlungsträger beschrieben werden können. Die Anwendung dieses Modells auf Sprachbiografien bildet den Gegenstand der Ausführungen.
L'URGENCE DANS LES LANGUES : Interactions, médiations et inventions langagières en migration
Colloque international de mi-parcours de l'ANR LIMINAL, 10-11 septembre 2019, Inalco (Paris) L’URGENCE DANS LES LANGUES : Interactions, médiations et inventions langagières en migration Colloque mi-parcours ANR Liminal, 10-11 septembre 2019 : Inalco, 65 rue des grands moulins 75013 Paris Amphithéâtre 7 & Auditorium, Entrée libre sans inscription Depuis novembre 2017, les chercheur.e.s de Liminal, programme financé par l’Agence nationale de la recherche, étudient les interactions et les médiations langagières dans les temporalités de l’urgence, dans les centres et campements d’Ile de France, du Calaisis et de la frontière franco-britannique, à Briançon et à la frontière franco-italienne. Ces lieux sont autant d’espaces où la communication et la diffusion d’informations est à la fois vitale et entravée. Aux contraintes physiques et psychiques qui s’exercent sur les sujets exilés s’ajoutent fréquemment des violences dans les langues et dans la traduction, que celle si soit insuffisante, inadaptée ou autour d’intraduisibles. Les langues dans l’urgence sont aussi, en conséquence, une urgence dans les langues. A mi-parcours des travaux du programme Liminal, un premier état des lieux sur les langues dans l’urgence peut être envisagé dans ses différents aspects : juridiques et pratiques (accès à l’information, guides et niveaux de langues, outils de diffusion) ; structurels (profils et fonctions des locuteurs engagés dans l’accueil et l’hébergement, représentations de la langue) ; de médiation (niveaux de traduction et de langues, médiateurs-pairs…) ; subjectifs (de position, d’engagement, de formes d’interaction) ; langagiers enfin, avec la création de nouveaux vocabulaires et de lexiques véhiculaires dans le vif de l’expérience. Glissements d’une langue à l’autre, emprunts et stratégies linguistiques par des populations multilingues, appropriation d’acronymes, détournements de sens, transformations des référents, caractérisent ces inventions élaborées pour et contre l’urgence, par utilité et résistance. Ces « bricolages » sont aussi ceux de salariés et aidants du premier accueil ; ils créent une zone de possibilités et d’incertitudes dans laquelle la communication non-verbale joue un rôle important. Cet espace des langues et des pratiques langagières, octroyé ou conquis, met à l’épreuve les représentations de la nation et de l’hospitalité, les constructions croisées de la figure « des migrants » et de l’étranger, de leurs langues et cultures. Il questionne les fonctions des acteurs locuteurs et la diversité de leurs statuts (interprètes, médiateurs, « traduisants » informels), leurs relations avec les acteurs non locuteurs (acteurs étatiques, associatifs, bénévoles, militants, chercheurs etc.). Plus généralement, cette crise des langues dans l’accueil interroge les modalités de gestion de la « crise » migratoire, entre obligations légales et évaluation des besoins. De fait, à travers les langues, ce qui se dessine est la place faite au sujet exilé, à la fois comme individu et comme élément dans un dispositif d’accueil lui-même en crise. C’est précisément sur ces enjeux que ce colloque entend revenir dans une perspective résolument multidisciplinaire réunissant dans chaque panel chercheurs et acteurs, réflexions et pratiques. Coordination scientifique : Alexandra Galitzine-Loumpet & Marie-Caroline Saglio Yatzimirsky msaglio@inalco.fr – alexandra.galitzine-loumpet@inalco.fr Conception graphique : Laura Genz (lauragenz.com)
Enjeux de catégorisations et migrations internationales
Revue européenne des migrations internationales, 2005
Revue européenne des migrations internationales vol. 21-n°3 | 2005 Familles, destins personnels et appartenances collectives en migration Enjeux de catégorisations et migrations internationales