Défendre la ville dans les pays de la Méditerranée occidentale au Moyen Âge (original) (raw)
Défendre la ville dans les pays de la Méditerranée occidentale au Moyen Âge. Actes de la journée d'études du 6 mars 1999, réunis par Daniel LE BLÉVEC, Montpellier, Centre historique de recherches et d'études médiévales sur la Méditerranée occidentale-Université de Montpellier III, 2002 ; 1 vol. in-8°, 210p. (Monspeliensia Medievalia, 1). ISBN : 2-84269-524-0. Prix : €13,00. 12À la suite de nombreux ouvrages [1][1]Les enceintes urbaines en Hainaut, Bruxelles, 1983 ; …, collectifs le plus souvent, les études ici réunies font à leur tour le point sur des questions toujours riches et complexes, passionnantes et débattues. La France (quatre fois), l'Italie (deux fois) et l'Espagne (idem) reçoivent des éclairages bienvenus. Pour J. Caille, Les remparts de Narbonne des origines à la fin du Moyen Âge (p. 9-38), tout porte à croire que l'enceinte antique est celle-là même qui protège encore la ville au Moyen Âge (17-18 ha). E. Demaille décrit La défense de Lodève à travers le compoix de 1401 (p. 39-62) qui montre une répartition des taillables lodévois en quartiers appelés « consulats »; la ville ne sera forcée qu'en 1573, quand les protestants y pénétrèrent par le « gazzelier », un égoût fermé par une grille de fer. A.M. Hayez présente La défense d'Avignon au temps des papes (p. 63-102). P. Gilli, dans Venise : une cité sans muraille. Discours et pratiques (XV e et début du XVI e siècle) (p. 103-128), rappelle que c'est le fait d'un tyran de construire une forteresse, chose totalement étrangère à une cité libre. Les Milanais adoptèrent la technique couramment utilisée pour les fortifications de la plaine lombarde, la ligne d'eau doublée d'un talus de remblai : P. Boucheron, L'enceinte paradoxale : fortifications urbaines et défense territoriale à Milan (XIII e -XVI e siècles) (p. 129-148); les murailles communales protégeaient un espace urbain de 240 ha pour 824 ha pendant la période espagnole, après 1549. Citons également P. Sénac, La défense de la ville dans la Marche supérieure d'al-Andalus (p. 149-172), c'est-àdire les fortifications urbaines (citadelleqasaba, muraille et défenses annexes), les systèmes de défenses périphériques (forteresses-husûn), les défenseurs (nombre, gouverneur et troupes, citadins); J.M. Nolla, El sistema defensivo de la ciudad de Gerona en la Edad Media (p. 173-194 : de l'Antiquité au bas Moyen Âge) et Ph. Contamine, En guise de conclusion : les villes de Languedoc et la chevauchée d'Édouard, prince de Galles (12 octobre-28 novembre 1355) (p. 195-210). Ce petit livre constitue une excellente contribution à l'étude du phénomène défensif. Il est par ailleurs accompagné d'une grosse vingtaine d'illustrations, de photographies et de tableaux. Et de rappeler cette évidence : la ville fortifiée est aussi une ville terminée, condamnée à la stagnation ou à la fossilisation… 13Christian DURY