Travailler la politique à partir des images (original) (raw)
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Produire le réel: les images à l’épreuve de leur efficacité politique
Les espaces physiques et virtuels au sein desquels nous nous mouvons sont marqués du sceau de la saturation visuelle. Cela permet une circulation sans précédents des codes culturels qui régissent notre société et qui maintiennent, par le biais d’un système de la représentation, une distance irréductible avec la possibilité d’y introduire un changement. Que peut bien signifier, en ces conditions, une « politique des images » ? Au point de convergence d’une philosophie matérialiste de l’image et des perspectives postcoloniales ouvertes par les Cultural Studies, cet article se propose d’effectuer un déplacement dans la manière d’envisager les images afin d’établir les conditions de réappropriation du système de représentation de la part des minorités. Mise en ligne : 21 décembre 2017
L'image politique est mutilante
Le texte «L'image du pouvoir est mutilante» a été initialement publié dans la revue «Infra-mince», n°11, 2016, de l'École nationale supérieure de la photographie d'Arles.
A.-S. Haeringer & J.-L Tornatore (dirs.), Héritage et anthropocène. En finir avec le patrimoine., 2022
Que peut le patrimoine, dans une approche marquée par l’anthropologie, à la question du capitalocène, face à l’éventualité de l’effondrement du monde dans deux de ses modalités, l’effondrement et la perte d’un monde commun, soit le danger d’un totalitarisme à venir, l’incapacité de la Terre à supporter un procès capitaliste généralisé et l’illimitation caractéristique de son rapport à la nature ? Le projet anthropologique compose avec la question de la fin de mondes sociaux et culturels et un rôle possible a été donné à l’anthropologue, face à ce qui est vu comme une ou des opérations de soustraction contre lesquelles peuvent être convoqués des mondes disparus ou en passe de l’être. Une mise en patrimoine, si par là on entend provisoirement la consignation et la transmission d’expériences humaines. Il s’agira ici, dans une posture à la fois disons provisoirement d’acteur patrimonial et de chercheur anthropologue, entre monde académique et monde culturel, d’abord de revenir sur deux des modalités du traitement de la fin des mondes en relation avec le futur à l’œuvre dans l’histoire de l’anthropologie, documentées par les cas de Jared Diamond et Claude Lévi-Strauss. À saisir le patrimoine moins comme une chose ou une pratique auxquelles une valeur particulière est attribuée que comme un rapport social, ces modalités configurent de tels rapports, répartissent capacités et pouvoirs dans la constitution de l’héritage et la mise en œuvre de sa transmission. Ensuite, en contrepoint, il s’agira de faire travailler d’autres façons de faire, inscrivant la question politique dans la relation patrimoniale elle-même, considérant que l’organisation de la transmission des expériences humaines peut permettre de résister à ce qui vient, en particulier parce que les situations patrimoniales, comme celles conduisant au capitalocène, produisent des sans-parts, qu’ils soient exclus des richesses, de l’humanité ou des prises de décisions.
Editions Eres, 2019
Les thématiques et les formes d’expression prises aujourd’hui par l’imaginaire dans la politique sont multiples : prophéties, utopies, mythologies du héros, de l’âge d’or, cérémoniels (protocole d’État, commémorations, liturgies, fêtes officielles, etc.). L’imaginaire n’en finit pas de saturer tout l’espace politique ; il est même ce par quoi la politique est rendue possible. L’imaginaire politique apparaît en effet comme ce lieu de création de significations politiques où se forment, se rencontrent et se renouvellent les représentations et les désirs individuels et collectifs : il détermine les discours, les pratiques, les projets, les espérances, en empruntant son efficacité symbolique à ce qu’il fait du langage, pour créer des économies affectives et créer des formes inédites, non réductibles ou productibles de formes antérieures.