LES TUILERIES MÉDIÉVALE ET MODERNE DU PRIEURÉ FONTEVRISTE DU CHARME À GRISOLLES (AISNE (original) (raw)
2014, Revue archéologique de Picardie
Deux tuileries distantes de 700 m ont été découvertes et fouillées dans un vallon exploité dès le Moyen Âge par les religieuses du prieuré du Charme. Cet établissement, fondé dans les toutes premières années du XIIe siècle, dépendait de l’ordre de Fontevraud. La présence d’argile a généré le développement de l’activité tuilière ; des travaux hydrauliques ont été réalisés afin de disposer d’eau utilisable pour la fabrication des tuiles. L’approvisionnement en bois provient d’importants domaines boisés qui s’étendent à proximité immédiate du prieuré. La tuilerie la plus ancienne a été abandonnée avant le début du XVIe siècle tandis que la seconde a été exploitée aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les modalités d’exploitation en faire-valoir indirect à l’époque moderne ont pu être détaillées grâce à l’étude de baux de location. Le bon état de conservation de cette tuilerie fournit une vision assez précise de son fonctionnement, de l’extraction de l’argile au stockage des productions avant transport. Les différentes étapes de la chaîne opératoire ont ainsi pu être décrites, autorisant une restitution de la gestion de l’espace au sein de la tuilerie. Les productions, constituées essentiellement de tuiles à crochet, ont donné lieu à des comparaisons régionales. Abstract Two tile kilns 700 metres apart have been discovered and excavated in a small valley already farmed in the Middle-Ages by the Charme priory nuns. This establishment founded in the very early years of the 12th century, was a dependency of the order of Fontevraud. The presence of clay determined the development of a tile working industry; hydraulic works were carried out in order to obtain the water supply necessary for the making of the tiles. The wood supply came from the extensive wooded estates close by the priory. The earlier tile works were abandoned before the beginning of the 16th century, while the later were in use during the 17th and 18th centuries. The way the site was run, in indirect exploitation during the Modern period, could be determined thanks to the detailed study of the tenancy agreements. The good preservation of these tile works gives a clear view of their functioning, from the clay digging to the storage of the goods, before their transport. Thus, the different stages of the operative chain could be described, allowing a reconstruction of the spatial organization within the tile works. The goods, mostly hooked tiles, were compared to other regional productions.