Performances de femmes en cage dans les années 1970 : étude d’une stabilité formelle à l’aune des études de genre. (original) (raw)

La résistance à l’oppression caractérise fondamentalement les actions menées par les artistes femmes dans le contexte des années 1970. Pour combattre un système de domination sexiste, elles investissent le genre de la performance, art du corps par excellence. Parmi les imageries populaires qu’elles abordent pour en dévoiler la dimension stéréotypée, l’une d’elles est convoquée avec constance : les représentations de femmes en cage. Cet article propose d’examiner les actions en cage de Lydia Schouten, Tomaso Binga et Rebecca Horn afin d’établir le lien qu’elles tissent avec la situation politique et sociale des femmes durant la seconde vague féministe. A la croisée des études de genres, de l’histoire de l’art, de la littérature et de la philosophie, l’exploration du motif des femmes en cages permet de révéler un processus social de construction identitaire et symbolique hiérarchisant selon les sexes. Activism was definitely a trademark of the 1970’s feminist phase, and against this background, major feminist artists chose to perform in cages. Among others, Tomaso Binda, Lydia Schouten and Rebecca Horn conjured the romanticized “caged women” figure widely displayed in Western visual culture. These cage performances materialized the invisible limitations and restrictions binding women, thus tackling the extensive issues triggered by sexism. This article intends to look into a range of artistic performances to highlight how the pattern of caged performances, despite building up two different aesthetics, draws up a shared feminist strategy. Through the lens of the methodological tools provided by gender studies and art history, it shall strive to determine the underlying process at stake beneath this pattern.