'Sur les épaules des géants': éthique, théologie, philosophie. Essais en mémoire de Jean-François Malherbe (original) (raw)
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2022 « Des nains sur des épaules de géants ». Littérature et civilisation en cours de FLE
« Des nains sur des épaules de géants ». Littérature et civilisation en cours de FLE, 2022
The acquisition of communicative competence is currently the fundamental objective in the teaching/learning process of foreign language didactics. Therefore, we aim to develop cultural sub-competence through French civilization and Rabelaisian literature, framed in an intercultural and transcultural perspective. Nevertheless, in our didactic proposal for a FFL class we will also include some paremiological traits, as an integrative element of culture-civilization, the transversality and the SDGs to bring a contemporary update to the historical and literary character of our project.
Plaintes et prosodies : François de Malherbe et les échecs de la consolation
L'Esprit Créateur
L'IMAGE QU'ON SE FAIT ACTUELLEMENT de Malherbe est celle d'un homme et d'un poète sec, pédant, rude. Sa réputation est si mauvaise qu'Antoine Adam, en 1971, dans sa préface à l'édition de la Pléiade des OEuvres de Malherbe, a senti le besoin de souligner que le poète « est plus humain qu'il ne le semble 1 ». Malgré la notoriété de son insensibilité et de sa sécheresse, la poésie malherbienne abonde de déplorations, gémissements et soupirs. La dominance du logos est évidente : « Qu'en dis-tu, ma raison ? crois-tu qu'il soit possible / D'avoir du jugement, et ne l'adorer pas » (OEuvres 82). Mais son éloge de la raison est sans cesse confronté à la force émotionnelle d'une douleur sans bornes. Il est intéressant de noter que les quelques vers qu'on cite de son oeuvre expriment, décrivent ou adressent en effet tous des plaintes. Le plus célèbre reste peut-être toujours : « Mais elle était du monde / Où les plus belles choses ont le pire destin. / Et rose elle a vécu ce que vivent les roses / L'espace d'un matin » (OEuvres 41). Ces mots adressés à son ami Du Périer, en deuil profond après avoir perdu sa fille, mêlent deux discours différents. Ils expriment une plainte tout en suggérant un apaisement de la douleur.
De Paris à Harvard: Pierre d'Ailly et l'éthique du commandement divin
Pierre d’Ailly, un esprit universel à l’aube du XVe siècle, ed. Jean-Patrice Boudet, Monica Brînzei, Fabrice Delivré, Hélène Millet, Jacques Verger et Michel Zink, Paris: Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 2019
Paul Vignaux (1935) and Reinhold Weier (1976) had studied the influence of Peter of Ailly’s Sentences commentary on Martin Luther. In this study, building upon earlier indications by Francis Oakley (1961) on the development of the concept of « laws of nature », I attempt to show the explicit and implicit influence of Peter of Ailly on a different reformed tradition, namely Puritan Calvinism as it flourished in Holland (especially in Franeker) and in colonial New England. I explain that the knowledge Puritan scholars had of Peter of Ailly was largely mediated by Spanish Catholic scholasticism, of which William Perkins (1558–1602), William Ames (1576–1633) and in particular William Twisse (1578–1666) and John Strang (1584–1654) were careful readers. I then follow the reception of these authors among New England divines such as John Norton (1606–63) and Samuel Willard (1640–1707). I argue that the Spanish and Puritan authors interpreted Peter of Ailly as the proponent of strong form of divine command ethics, by reducing all source of morality to the divine will. This early-modern interpretation is the source of the common historiographical perception of Peter of Ailly as ‘voluntarist’. It also constitutes an unacknowledged theological source of the primacy given to the judiciary power in the constitutional debates at the time of the American struggle for independence.
Philosophie - Colloque Leo Strauss - M. Oulahbib
acTuaLITÉ de Leo sTRauss un spectre hante les études straussiennes depuis quelques années : ce penseur serait tout à la fois conservateur, néo-conservateur, élitiste 1 , voire fasciste 2 . Parce qu'il n'a pas, d'une part, remis en cause mais constaté -tout comme durkheim -la division sociale du travail au coeur de la stratification subdivisant peuple et élite, et que, d'autre part, il a prétendu réfuter, dès les années 30, la supériorité des Modernes sur les anciens ; pis encore sur ce point, il considérait l'approche rationnelle de ces derniers bien plus conséquente que les premiers, puisqu'elle ne réduit pas celle-ci à la logique, même dialectisée par hegel : ainsi l'être, au delà de la différence de ses apparitions, déjà perçue par aristote, ne peut pas faire l'économie de la vérité de sa présence sur terre ; voilà la tâche de la philosophie digne de ce nom ; une « révélation » que sa possibilité de créer du réel en plus ( l'histoire) ne satisfait pas. comme il sera montré dans cet article, strauss a préféré souligner cette césure dans la vérité entre logique et signification, en tentant de penser son aggravation par la dépolitisation ; au sens où la politique n'incarnerait plus la vérité de l'être (même historique), mais se manifesterait de façon interchangeable, de plus en plus produite tel un spectacle (entertainement), mettant dans ce cas à mal la notion de citoyenneté au sens pleinement républicain et donc ancien du terme : ce dernier, semble-t-il, et ce déjà chez Platon, pose en effet la question des « meilleurs », donc de l'élite, mais en tant que celle-ci l'affirme sur le terrain, elle le prouve en acte, et non pas par l'hérédité des positions acquises (il n'y a pas de sang bleu) ; ce qui légitime la distinction peuple/élite, cette « division en deux » qui hantait Marx (par exemple dans la 3 e Thèse sur Feuerbach).
2013
Hugo Girard est sans contredit une figure marquante de l’espace sportif et culturel du Québec. Reconnu comme l’un des hommes les plus forts de la planète, sa force et son caractère lui ont permis de s’illustrer dans des compétitions nationales et internationales. Son parcours est d’ailleurs impressionnant : finaliste, de 1998 à 2003, à la compétition du World Strongest Man; homme le plus fort du Canada de 1999 à 2004; homme le plus fort de l’Amérique du Nord de 2000 à 2001; champion du Wolrd Muscle Power de 1999 à 2000 (Écosse) et de 2001 à 2004 (Canada); champion du monde IFSA lors des Supers-Séries de 2002; détenteur de plusieurs records canadiens de dynamophilie, etc[1]. Dans la foulée de la sortie du film Louis Cyr (2013), il nous semblait intéressant et pertinent de nous entretenir avec celui qui a souvent été surnommé le « Louis Cyr des temps modernes ». Cette rencontre avait pour objectifs, d’une part, d’en apprendre un peu plus sur Hugo Girard lui-même, sur ses réalisations et sur son parcours sportif; d’autre part de voir les traces qui peuvent subsister, aujourd’hui, de Louis Cyr et de sa « légende ». L’histoire et la tradition ont-elles une place dans la pratique contemporaine des sports de la force ?