Expériences esthétique et psychédélique, hypnose. Les états modifiés de conscience, entre neuroscience et philosophie (original) (raw)
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Plastir, 2018
L'hypnose ericksonienne est une pratique thérapeutique induisant ce que l'on appelle classiquement une transe (i.e. forme de veille paradoxale ou « rêve éveillé », par opposition au sommeil paradoxal) à partir de laquelle, le patient guidé du thérapeute, peut orienter son attention vers un but spécifique ; l'objectif étant défini selon les besoins du patient, les visées de cette thérapeutique sont potentiellement infinies -- en tant qu'elles respectent, bien-entendu, sa nature profonde (i.e. ses convictions et sa sensibilité). Élaborée dans les années vingt et développée sur plus d'un demi-siècle par le psychiatre américain Milton H. Erickson, elle porte la filiation d'un usage remontant à l'Égypte ancienne et qui, pourtant, millénaires après millénaires, siècles après siècles, ne bénéficie toujours pas de l'éclairage scientifique nécessaire à sa normalisation ; c'est un fait, l'hypnose résiste au principe de sa naturalisation (i.e. de son appropriation par les sciences de la Nature). Face à ce constat, on peut continuer d'alimenter les oppositions, s'enfermant dans les digressions infinies du débat : hypnose, état psychique quelconque (i.e. minimise le rôle de la relation et donc du thérapeute, voire de la démarche) vs dramatisation spectaculaire de la suggestion (i.e. la relation est centrale mais elle fait du patient, un faible d'esprit, et du thérapeute, un manipulateur) ; ou, sur un mode plus palo-altien, lui opposer une troisième perspective consistant à « sortir du cadre » trop étroit auquel on aura tenté de la soumettre jusque-là, tout en la fondant sur des principes moins déterministes mais non-moins rigoureux. L'objet de cet article est de soumettre une articulation possible de la pratique de l'hypnose thérapeutique avec une appréhension complexe des critères de scientificité.
La perspective est importante dans n'importe quoi, mais surtout dans la spiritualité qui a de telles "perspectives divergentes!" Ce serait également vrai pour les autistes qui ont tout un éventail de types divergents tous dans la catégorie de l'autisme. Le physicien Frank Walczak, faisant écho à la déclaration du physicien Wolfgang Pauli selon laquelle « bien que [la physique des particules] permette une forme d'observation acausale, elle n'a en fait aucune utilité pour le concept de « signification » ! » a observé que « Pour rendre pleinement justice à la réalité, nous devons l'aborder sous différents angles. C'est le principe philosophique de la complémentarité. C'est une leçon d'humilité que la théorie quantique force à notre attention. La complémentarité est à la fois une caractéristique de la réalité physique et un leçon de sagesse. Vous devez voir le monde de différentes manières pour lui rendre justice, et les différentes manières peuvent chacune être très riche, peuvent chacune être cohérentes internement, peuvent chacune avoir son propre langage et ses propres règles. Mais elles peuvent être mutuellement incompatibles-et pour rendre pleinement justice à la réalité, vous devez tenir compte des deux."
Psn-psychiatrie Sciences Humaines Neurosciences, 2019
Cet article tente de faire le point des differentes theories concernant le phenomene hypnotique, en partant du principe qu’il s’agit plus d’un fait anthropologique majeur que d’une simple modification psychologique ou de la conscience, tant le phenomene hypnotique est integre a une problematique sociale dans de nombreuses civilisations. C’est pourquoi, nous abordons la question de maniere epistemologique, sans prendre parti pour telle ou telle theorie et en essayant de degager ce que chacune d’entre elle apporte a la connaissance de ce phenomene complexe. Il apparait en realite que la multiplicite des theories relativise la force de chacune d’elle, et que, au bout du compte, il est bien difficile de proposer un schema d’ensemble coherent ou une theorie unificatrice de ce qu’est le phenomene hypnotique. De maniere simplifiee, deux cadres theoriques se font face : les approches psychologiques au sens large (psychologie cognitive, psychanalyse, psychologie sociale) et les approches phy...
Expérience subjective et neurosciences, le paradoxe du moi.
Regards croisés sur le moi: Traditions orientales, traditions occidentales, 2006
Chapitre de "Regards croisés sur le moi: Traditions orientales, traditions occidentales", Jean-Marie Jacques et Frans Goetghebeur (Eds.), Kunchab Editions, 2006, ISBN 9077155627 En suivant quelques fils rouges reliés à l’émergence de la question du « moi » et de la « conscience » dans les sciences cognitives occidentales, et donc en nous intéressant à ce que le concept « moi » désigne, nous montrerons que l’on est immanquablement mené à rencontrer des paradoxes, qui ne peuvent livrer leur sens qu’à condition que l’on s’intéresse à la dimension langagière et socioculturelle de l’individu.
Du magnétisme à l’hypnose, ou de l’expérience intime à la découverte scientifique
Communication pour le colloque « La découverte scientifique dans les arts : persistance et mutation de la merveille du XIXe siècle à nos jours », dir. Azélie Fayolle et Yohann Ringuedé, Laboratoire LISAA-Littérature, Savoirs et Arts-EA4120, Université Paris-Est Marne-la-Vallée, 19 et 20 novembre 2015. Le caractère controversé de cette discipline explique que la fiction exploite tout au long du siècle le motif de la découverte du magnétisme. Mais la scène où un personnage découvre que le magnétisme, ou l’hypnose, est bel et bien une réalité, évolue en profondeur en même temps que la science. Le sujet magnétisé, qui accède à une nouvelle forme d’existence dans les récits romantiques, expérimente à la fin du siècle une perte radicale de conscience. Le magnétiseur, fascinateur charismatique dans les romans de Balzac, Soulié ou Dumas, devient un homme banal à partir des années 1870. Ce changement de point de vue permet au lecteur de se situer au plus près de l’émotion qui reste toujours associée, dans ces textes, à la découverte du magnétisme : la peur, qu’inspire ce phénomène qui semble la réalisation scientifique d’un cauchemar surnaturel.
Conversion hystérique, hypnose et imagerie cérébrale
2010
Cette etude s'interesse aux mecanismes cerebraux de la paralysie d'un membre resultant soit d'un syndrome de conversion hysterique, soit d'une suggestion hypnotique, soit d'une simulation volontaire, afin de determiner les differences entre ces deficits non-organiques et s'ils impliquent une absence de preparation ou une inhibition de l'action motrice. Nous avons elabore un paradigme moteur (Go-Nogo), effectue avec chaque main, en IRM fonctionnelle. Nos resultats montrent que l'hypnose et la conversion presentent des similarites et semblent controler les actions par des representations internes impliquant le cortex parietal medial (precuneus). L'hypnose induit une reconfiguration du controle executif au sein des regions frontales laterales (etat d'«hypercontrole»), tandis que la conversion recrute des regions frontales mediales liees a des representations affectives et/ou un fonctionnement cerebral en mode par defaut (etat de «perte de control...