Chine : les think tanks au service de l'État (original) (raw)

L’État innovant (1) : renforcer les think tanks

Innovation Politique 2014, 2014

kevin Brookes est doctorant en science politique à l'institut d'Études Politiques de Grenoble (laboratoire Pacte) Benjamin le Pendeven est co-fondateur de softcorner et chercheur en sciences de gestion « Ce que vous faites dans le gouvernement, c'est dépenser le capital intellectuel que vous avez amassé en dehors du gouvernement » Henri Kissinger * ce travail prend la forme d'une contribution en deux parties : L'État innovant (1) : Renforcer les think tanks, L'État innovant (2) : Diversifier la haute administration. fondapol

Les think tanks aux États-Unis

2009

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L’État et l’entreprise sont-ils en Chine des institutions ?

2017

Notre groupe de recherche s'est penché, tout au long de cinq années de séminaires, sur « les relations de l'État et de l'Entreprise considérés comme des institutions productrices de culture, de signes, de symboles, de savoirs et de représentations sociales » 1. Nous partions de

Parler politique. les différents courants intellectuels en Chine

Contrairement à ce que la persistance de la répression en Chine pourrait laisser croire, il existe un espace public 2 et un vigoureux débat politique en Chine. L'objet de cet article est de présenter les différents courants intellectuels en Chine et de décrire la fragmentation et la pluralisation (duoyuanhua) du champ intellectuel chinois. Du libertarianisme le plus anarchique d'un Liu Junning au confucianisme autoritaire et élitiste d'un Jiang Qing, en passant par les différentes variantes d'une socialdémocratie, qu'elle soit libérale, comme celle défendue par Qin Hui, ou étatiste, prônée par Wang Shaoguang, on retrouve les courants de pensée les plus divers dans la communauté universitaire chinoise. Ren Jiantao, intellectuel libéral et professeur de philosophie politique à l'Université du Peuple, attribue cette transformation du champ intellectuel à la politique de réforme et d'ouverture, qui l'a « morcelé en différents royaumes opposés ayant chacun sa sphère d'influence ». Cette fragmentation des courants politiques au sein des élites intellectuelles est aussi liée en partie à la professionnalisation et à l'approfondissement des connaissances sur les théories occidentales et des études sur les pensées traditionnelles chinoises, assez limitées voire rudimentaires jusque dans les années 1990. Censure et patriotisme Avant d'entrer dans le vif du débat, on doit se demander si l'on peut parler de liberté de conscience et de pensée en Chine. La réponse est positive, mais la liberté académique demeure relative et la liberté de publication limitée car les recherches et l'engagement des universitaires chinois sont encore bridés par le Parti et la résilience des phénomènes de censure, même s'ils affectent moins lourdement les débats académiques que la presse et les publications grand public. Les chercheurs engagés cherchent à infléchir les décisions politiques, sans que cela ne signifie qu'ils sont simplement inféodés au pouvoir, auquel ils sont toujours associés d'une façon ou 1 Docteur de l'EHESS en études politiques. ATER de science politique à l'Université Paris 8. 2 J'entends ici l'espace public dans un sens habermassien de sphère intermédiaire entre l'État et la vie privée dans laquelle un « public éclairé », ici des intellectuels et chercheurs s'expriment, débattent et confrontent leurs idées et opinions, réfléchissent collectivement au devenir de la Cité. Jürgen Habermas, L'espace public. Archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise, Paris, Payot, réed. 1988.

L'émergence des ONG en Chine. Le changement du rôle de l'Etat-Parti: Conclusion

Au terme de ce voyage au sein des ONG de la République populaire de Chine quelles sont les conclusions que l'on peut raisonnablement proposer au lecteur qui nous a suivis tout au long de ce périple? La première conclusion qui saute aux yeux est qu'effectivement depuis le début des réformes en 1978, le Parti-Etat s'est quelque peu retiré d'une partie de la société et de l'économie. Après la période maoïste, le leadership chinois a estimé que l'objectif de redonner à la Chine le statut de grande puissance qui avait été le sien jusqu'au début du XIXe siècle ne pouvait pas être réalisé sans un changement de cap important. 1 Important, certes, mais pas aussi radical que celui réalisé à peu près à la même époque lors du passage de l'Union Soviétique à la Russie. Nous reviendrons sur cette comparaison. Mais changement tout de même. Le Parti-Etat abandonne le contrôle absolu et totalitaire sur l'ensemble de la société chinoise. Tout d'abord, l'idéologie est modifiée. Certes, on maintient la référence au marxisme-léninisme et à la pensée de Mao. Il ne faudrait toutefois pas commettre l'erreur magistrale de considérer ce maintien comme un simple effet de manche. Ces références constituent encore de nos jours la base idéologique de certaines politiques publiques de la Chine, comme le montrent clairement les nouvelles politiques qui mettent à la première place le peuple devant l'économie, introduites dès le milieu des années 1990, et surtout entre 2002 et 2012 sous le leadership de Hu Jintao. L'idéologie est tout simplement enrichie du recours à des mécanismes de marché, ce qui signifie non pas un abandon de l'idée de planification ni du contrôle que l'Etat-Parti estime devoir continuer à exercer sur la société chinoise, mais à la fois une façon différente de planifier (moins de contrainte et plus d'orientation) et la reconnaissance que l'Etat ne peut pas tout faire (ni tout contrôler) comme à l'époque maoïste. Bien au contraire, il faut libérer les forces vives de la population pour relancer l'économie. Donc, introduction de mécanismes de marché. Est-ce-à dire que la Chine va 1 Nous avons analysé ailleurs les raison de cette reforme, ses fondements idéologiques, les résultats positifs et négatifs, ainsi que les mesures prises depuis le milieu des années