Entrée en matière La nature, demeure éthique (original) (raw)

La nature, sujet de droit

Les Annales, 2011

Après le célèbre article de Christopher Stone qui, en 1972, posa la question : « Should trees have standing ? 2 », l'idée sembla disparaître. En réalité, elle faisait son chemin de manière souterraine en inspirant des décisions de justice et de manière plus affirmée avec un mouvement constitutionnel et législatif en Amérique latine.

Deux formes de naturalisme antique : la nature comme fondement d'éthiques contradictoires

Les éthiques de Calliclès et de Diogène de Sinope sont brièvement mises en parallèle. Elles sont radicalement contradictoires sur les questions du contrôle des désirs et de la relation avec autrui : la première est hédoniste et prône la domination ; la seconde défend à la fois une ascèse anti-hédoniste et une éthique de l'adaptation. Or, ces deux discours normatifs se ressemblent en ce qu'ils font tous deux appel à la nature pour fonder leurs thèses. De surcroît, Diogène et Calliclès défendent de véritables naturalismes au sens où leur recours à la nature n'est pas uniquement rhétorique, mais bien justificatif. Cela se manifeste, d'une part, par l'anticonventionnalisme des deux penseurs et, d'autre part, par l'inscription en faux de ces positions contre la vision antinaturaliste de Socrate. C'est dire que l'entreprise naturaliste antique fait face à de sérieux problèmes.

En finir avec l’idée de nature, renouer avec l’éthique et la politique

Les Temps Modernes, 2005

Ni ordre, ni équilibre naturel, ni nature des choses. Ni harmonie, ni finalité. Ni totalité, ni puissance. La nature n’existe pas. Rien dans la science contemporaine ne soutient cette ancienne vision du monde. Cependant,cette cosmogonie se perpétue à travers les siècles, et infuse toujours la pensée contemporaine. L’idée de la nature joue un rôle idéologique central dans nos civilisations. Elle permet de séparer « l’humanité » du reste de l’univers. Elle sous-tend une relation mystique avec la Totalité et la Puissance. Elle justifie des normes, des prescriptions et des interdictions. Elle soutient les idéologies humaniste et spéciste. Elle court-circuite nos exigences de justice en invoquant à la place le « naturel » ou « contre-nature ». Rejeter l’idée de la nature permet de renouer à la fois avec l’éthique et avec une politique fondée sur le raisonnable.

« Approcher la nature : regards disciplinaires croisés »

Natures Sciences Sociétés, 2008

Natures Sciences Sociétés 16, 373-375 (2008) © NSS Dialogues, EDP Sciences 2009 DOI: 10.1051/nss/2008069 ... Disponible en ligne sur : www.nss-journal.org Natures Sciences Sociétés ... Compte rendu de journées doctorales (Marseille, 13-14 juin 2007)

"La nature en communs"

La nature en communs. Ressources, environnement et communautés (France et empire français, XVIIe-XXIe siècle), Ceyzérieu, Champ Vallon, 2020, pp. 5-29

La nature donne-t-elle pour de bon ? L'éthique de la Terre vue du don

Revue du MAUSS semestrielle, 2013

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Considérations critiques sur la notion de "nature" utilisée par la théologie ; retour à l'Évangile

Les définitions de la théologie font partie du bagage chrétien : la Trinité c'est une seule nature et trois personnes, le Christ c'est deux natures (nature humaine, nature divine) et une seule personne (la personne divine à qui il arrive de "s'incarner"…). Énoncées aux IVe-Ve siècles elles avaient un sens puisqu'elles répondaient à des questions d'une époque, mais du fait que ces questions ne sont plus les nôtres et que le langage a bougé, ces définitions nous empêchent d'entendre l'Évangile. J-M Martin en parle souvent, il explique parfois d'où sont venus ces dogmes et propose des chemins pour revenir à une écoute plus originelle (dans certains cas, parler de "natif" et non de "naturel"…). Figurent ici des extraits de diverses interventions, ce n'est pas quelque chose qui a été traité de façon continue et bien entendu il y a des redites ! Un autre message aborde la notion de "personne" : Considérations critiques sur la notion de "personne" utilisée par la théologie ; retour à l'Évangile. J'ai ajouté des citations des conciles ainsi que les notes dont certaines montrent que d'autres que J-M Martin (D. Hervieu-Léger, J. Moingt…) émettent aux aussi des critiques. J-M Martin a l'avantage de proposer des pistes à partir de son écoute de l'Évangile. Un plan figure à la fin. Christiane Marmèche