Review of PASTOUREAU Michel, Les signes et les songes : Études sur la symbolique et la sensibilité médiévales, Sismel, Galluzzo, coll. « Micrologus Library », 2013 (original) (raw)

"Le chant des sirènes, ou la langue émue", Colloquium Helveticum. Cahiers suisses de littérature générale et comparée, 48/2019 "Musique et émotions dans la littérature", dirigé par Corinne Fournier Kiss, Bielefeld, AISTHESIS VERLAG, 2019.

2019

After studying the way in which various modern interpretations (political, psychoanalytic, traumatological) of Homer analyze the emotions aroused and/or conveyed by the song of the sirens, we will look at the “self-reflexive” interpretation that Maurice Blanchot (Le Livre à venir, 1959) proposes of Odyssey’s “Song XII”. We will see that this interpretation can provide an excellent reading grid for modern rewritings of the episode, which overinvest one of the emotional aspects of the sirens’ song – that is, the emotion of the language that goes out of itself in order to become music (in Joyce – Ulysses, 1918-1920) or silence (in Kafka – “Das Schweigen der Sirenen”, 1917).

"Le motet de la Transfiguration dans le manuscrit de Turin, BNU J.II.9: une 'quaestio' poétique et musicale", dans La Question du sens au Moyen Âge, Hommage au professeur Armand Strubel, études réunies par Dominique Boutet et Catherine Nicolas, Paris, Champion, 2017, p. 405-423

On doit à Armand Strubel de pouvoir relire aujourd'hui, dans une édition exhaustive accompagnée d'une traduction en français moderne, un corpus d'une étonnante richesse, celui des motets des XIII e -XIV e siècles rassemblés dans le Roman de Fauvel. Ces pièces polyphoniques, qui viennent gonfler la deuxième rédaction de l'ouvrage, ponctuent l'ascension du protagoniste et décuplent la portée de la satire. Si les musicologues ont depuis longtemps reconnu l'intérêt de ce répertoire, la critique littéraire est encore très en retrait. Mis en part quelques études marquantes 1 , et au-delà du cas particulier de Fauvel, les motets en tant que textes, qu'ils soient courtois, politiques ou religieux, restent souvent perçus comme un « genre » secondaire et conventionnel, sans autre intérêt que documentaire. L'homogénéité de leur facture interdirait d'y voir autre chose qu'un exercice scolaire, dans une langue souvent artificielle, procédant par emprunts et redistribution de motifs stéréotypés.