Le métalangage du comparatiste. Quelques réflexions épistémologiques pour un droit constitutionnel comparé par-delà la diversité des postures Par Camille Delpech (original) (raw)
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Sur le métalangage du comparatiste
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Constitutionalism is changing but the direction of change is an uncertain and open issue. What can be the role of the comparative constitutional law and of the comparative lawyer in front of different contemporary visions of constitutionalism? First of all, this article aims at exanimating the empirical basis of the academic discourse on the constitutional convergence. The second step is a critical approach of methodological tools of this speech. Finally this article seeks an alternative way to understand the varieties of constitutionalism in a global perspective: a differentiated vision of constitutionalism is proposed on critical approaches but on one condition: do not forget the logic of limitation that founds the doctrine of constitutionalism to avoid falling into a bottomless relativism.
Sur le métalangage du comparatiste. De la prétention à la neutralité à l’engagement pragmatiste
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revue de théorie constitutionnelle et de philosophie du droit www.revus.eu revus (2013) 21, 91-115 Guillaume Tusseau* Sur le métalangage du comparatiste De la prétention à la neutralité à l' engagement pragmatiste L'une des grilles de lecture dominantes des diverses formes de contrôle de constitutionnalité qu' étudient les comparatistes repose sur l' opposition entre un modèle européen et un modèle américain de justice constitutionnelle. Intenable sur les plans théorique, empirique et politique, cette proposition doit être remplacée par un nouveau mode d'analyse. Fondé sur le conventionnalisme qui, dans la théorie générale des sciences, préside à l' élaboration des concepts scientifiques, un choix doit être opéré, qui conduise à se doter d'un métalangage comparatiste tendanciellement neutre et compréhensif. Toutefois, si elle ne précise pas sa vision de la relation entre les concepts, d'une part, et la « réalité » qu'ils sont censés appréhender, d'autre part, cette ambition se heurte à une objection gnoséologique. Par ailleurs, sauf à être précisée, la prétention à l'universalité du métalangage fait face à une objection d' ethnocentrisme. En affrontant ces deux difficultés, la démarche s'associe de manière de plus en plus nette à une perspective de type pragmatiste, insistant sur la relativité et la pertinence contextuelle des choix conceptuels opérés, dans le cadre d'une enquête continue et révisable.
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Le droit comparé en question(s). Entre pragmatisme et outil épistémologique Mme Marie-Claire Ponthoreau Résumé Il semblerait bien que la période au cours de laquelle les comparatistes déploraient la marginalisation du droit comparé, soit révolue. Le droit comparé cependant fait toujours l'objet de controverses aussi bien quant à sa méthodologie, son rôle qu'à sa place dans le cursus académique. Les comparatistes eux-mêmes ressentent aujourd'hui plus qu'hier le besoin d'offrir une approche critique de la comparaison juridique. Cet article vise à partir des débats les plus récents et de l'assimilation de la comparaison à une directive d'interprétation à formuler des exigences d'ordre méthodologique et à rapprocher les comparatistes «traditionnels» et «post-modernistes». Il appartient aux comparatistes de prendre avec eux le meilleur de la critique développée par les postmodernistes (ceux qui valorisent l'expérience de la pluralité et de la différence). Ces derniers ont le grand mérite d'attirer l'attention sur la tâche sans borne que représente la comparaison des droits.
Pour un moment épistémologique du droit – constitutionnel
Annuaire international de justice constitutionnelle
Voir en particulier les notes suivantes. 3 Tel est le cas en particulier des deux ouvrages de référence en français sur la question : C. ATIAS, Epistémologie juridique, Dalloz, Précis, 1 re éd., 2002, 230 p. ; V. CHAMPEIL-DESPLATS, Méthodologies du droit et des sciences du droit, Dalloz, Méthodes du droit, 2014, 432 p. 4 Voir cependant et par exemple : A. VIALA qui propose de répondre à la question « comment connaître le droit ? » en écartant les deux obstacles épistémologiques que sont l'idéalisme et l'empirisme pour proposer une voie médiane : la construction d'une théorie du droit (Philosophie du droit, Ellipses, Cours magistral, 2010, 2 e partie de l'ouvrage, p. 133 et s.). Voir également pour une défense du caractère décisif de disposer d'une épistémologie : A. GESLIN, « L'importance de l'épistémologie pour la recherche en droit », in La recherche juridique vue par ses propres acteurs, Actes de colloque IFR n° 23, Presses de l'Université Toulouse 1 Capitole, 2016, pp. 79-130. Voir encore pour des ouvrages dont l'intitulé s'inscrit dans une démarche prescriptive : P. DUBOUCHET, Trois essais pour une théorie générale du droit. Science, épistémologie et philosophie du droit, L'Hermès, Philosophie du droit, 1998, 80 p. ; J.-F. PERRIN, Pour une théorie de la connaissance juridique, Librairie Droz, Genève, 1979, 1 re éd., 177 p. Voir enfin et surtout, défendant une épistémologie du droit particulière, l'approche pluridimensionnelle du droit : R. PONSARD, Les catégories juridiques et le Conseil constitutionnel. Contribution à l'analyse du droit et du contentieux constitutionnel, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 8 décembre 2011, Thése dactyl., 606 p. La lecture proposée dans ses lignes doit beaucoup à ces travaux et aux discussions (sans fin) nourries avec Régis Ponsard.
Chronique de droit constitutionnel comparé
Titre VII, 2019
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Les études constitutionnelles comparatives en France après Louis Favoreu
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