"La dignité impériale des rois de France en Orient : titulatures et traductions dans la diplomatie franco-ottomane", Journal of the History of International Law, vol. 22/1, 2019, p. 147-163 (original) (raw)

Entre Occident et Orient. Le rôle d’intermédiaires des émigrés hongrois dans la diplomatie française dans l’Empire ottoman dans la première moitié du siècle des Lumières

Revue d'histoire diplomatique, 2024

Les luttes d’indépendance échouées du tournant des XVIIe et XVIIIe siècles contribuèrent à l’apparition des colonies émigrées hongroises dans l’Empire ottoman. Durant l’exil du prince François II Rákóczi (1717-1735), les rapports entre les élites musulmanes et hongroises se renforcèrent avec l’appui de l’ambassade de France dans la capitale ottomane. Le prince se fit entourer d’experts en langues et civilisations orientales et joua un rôle d’intermédiaire entre les autorités de la Sublime Porte et les ambassades européennes. De son entourage émergea le personnage polyvalent Ibrahim Müteferrika, un renégat transylvain qui devint plus tard un acteur principal des relations diplomatiques et du transfert des savoirs dans les milieux cosmo- polites de Constantinople. Le centre de l’émigration hongroise implantée dans la ville de Rodosto devint ainsi un carrefour des personnes et des idées entre l’Orient et l’Occident qui inspirèrent de nombreux projets diplomatiques et plusieurs ouvrages originaux sur l’Empire ottoman. The failed independence struggles at the turn of the 17th and 18th centuries contributed to the emergence of Hungarian émigré colonies in the Ottoman Empire. During the exile of Prince Francis II Rákóczi (1717-1735), relations between the Muslim and Hungarian elites were strengthened with the support of the French embassy in the Ottoman capital. The prince surrounded himself with experts in oriental languages and civilisations and played an inter- mediary role between the authorities of the Sublime Porte and the European embassies. From his entourage emerged the versatile figure Ibrahim Müteferrika, a Transylvanian renegade who later became a key player in diplomatic relations and the transfer of knowledge in the cosmopolitan circles of Constantinople. The center of Hungarian emigration established in the city of Rodosto thus became a crossroads of people and ideas between East and West which inspired many diplomatic projects and several original works on the Ottoman Empire.

Olivier Bouquet, Vie et mort d’un grand vizir : biographie de l’Empire ottoman : Halil Hamid Pacha (1736-1783), Paris, Les Belles Lettres, 2022, 633 p., RHMC 70(4), 2023, p. 205-207

Revue d'histoire moderne et contemporaine, 2023

C. C. Lougee qui leur a consacré un livre à travers le cas de la famille Champagné de Robillard. Mais la plupart proviennent d'élites protestantes, globalement rompues à l'art du récit. L'originalité de la correspondance de Farenge qui la rend rare et très intéressante réside dans l'origine sociale des protagonistes : Farenge et sa famille sont issus d'une lignée de teinturiers, vivant dans une petite ville à quatre lieues de Nîmes. Farenge épouse Madelaine Fontanès, issue d'une famille prospère de propriétaires et de marchands en août 1685 et part un an plus tard en exil avec son frère cadet et deux compagnons, dans le plus grand secret. Si une lettre retrace son voyage, sa correspondance est surtout intéressante pour suivre son exil à Genève, puis à Lausanne et à Berne d'où proviennent huit lettres et où il prépare le départ de sa femme. Le couple réuni part en 1693 pour l'Irlande, à Dublin où l'enquête s'arrête puisque c'est là que sa trace se perd. Ses enfants seront encore mentionnés dans les registres de l'Église française de Dublin. Ce parcours restitué avec soin par l'historienne laisse place ensuite à une analyse précise de la correspondance tant dans ses aspects matériels que dans son contenu. Fortement marqué par le langage de la prédication réformée, Farenge alterne manifestation de son affection et exhortation auprès de sa famille, endossant pleinement son rôle de pasteur domestique. Mais les lettres permettent aussi d'avoir accès à des détails concrets sur la fuite, sur les transferts d'argent des exilés au moment de leur départ afin de ne pas prendre le risque de transporter de liquidités sur soi, sur le rôle des femmes qui arrivent souvent séparément et doivent préparer avec prudence leur évasion. Cet ouvrage synthétique, on le comprendra, est une ressource précieuse pour l'historien du Refuge : parce qu'il met à la disposition du lecteur des sources inédites dûment commentées et accompagnées d'un index biographique très utile ; mais surtout parce qu'il permet d'avoir accès à des acteurs moins facilement saisissables, ceux de l'entre-deux qui, sans être misérables, ne disposent pas d'un solide réseau pastoral, marchand ou aristocratique, ni d'une volonté de laisser des mémoires pour la postérité.

Compte rendu de Olivier Bouquet, Les noblesses du nom. Essai d’anthroponymie ottomane, Turnhout, Brepols, 2013, 399 p., Annales. Histoire et sciences sociales, 2019/1, 74e année, p. 240-243.

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