L'ornement sculpté autour de 1700 : le trophée d'église et la chapelle royale de Versailles (original) (raw)

La variation dans la série : répétition de l’ornement sculpté dans l’espace ecclésial aux XVIIe et XVIIIe siècle

Wiederholung/Répétition : Wiederkehr Variation und Übesetzung in der Kunst, Andreas Bayer, Étienne Jollet, Markus Rath dir., Berlin, Deutscher Kunstverlag, collection Passagen, vol. 56, 2018, 242 p. , 2018

Wiederholung/Répétition : Wiederkehr Variation und Übesetzung in der Kunst, Andreas Bayer, Étienne Jollet, Markus Rath dir., Berlin, Deutscher Kunstverlag, collection Passagen, vol. 56, 2018, 242 p. « La variation dans la série : répétition de l’ornement sculpté dans l’espace ecclésial aux XVIIe et XVIIIe siècle », p. 39-50.

Histoire de l'ornementation des manuscrits

En 1872, Ferdinand Denis, conservateur à la bibliothèque Ste Geneviève, publia cet ouvrage pour faire comprendre par quels efforts, par quelles études, l'art de l'enluminure prospéra. L'ouvrage est exceptionnel, tant par la qualité des propos que par l'effort de conserver l'esprit de l'enluminure : notament en s'appuyant sur de nombreuses enluminures. Il méritait de refaire surface au plus grand nombre, c'est dans cet esprit qu'il est mis en ligne.

Le vase sculpté dans les jardins de Versailles sous Louis XIV

Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles, 2016

Dans la plupart des inventaires royaux du xviie siècle, la sculpture exposée dans le parc de Versailles est divisée en trois grandes catégories : les statues, les termes et les vases. Cette dernière catégorie, souvent éclipsée par les deux premières, est pourtant significative du goût de l’époque pour une forme particulière de sculpture, oubliée pendant des siècles et réactivée par la commande royale au point de devenir une référence incontournable dans l’imitation du modèle versaillais.

CONSTRUCTION DE LA FIGURE MONARCHIQUE ET PERFECTION DIVINE DANS LES RÉCITS D'ENTRÉE ROYALE À AVIGNON (1600 ET 1622)

Comme le soulignent Marie-France Wagner et Daniel Vaillancourt, « l'entrée royale est une cérémonie solennelle, au même titre que le sacre, le mariage ou les funérailles » (9). 1 « Cérémonie type de l'exaltation monarchique en France entre les XV e XV e XV et XVII e siècles » (Sabatier : 116), l'entrée constitue de fait le spectacle constam-ment renouvelé du sacre, la réaffi rmation du caractère sacré de la personne royale. Cette cérémonie a donné naissance à un genre littéraire à part entière, le récit d'entrée, lequel se distribue selon « deux grandes tangentes génériques, l'une fondée sur un style discursif journalistique, l'autre s'inspirant d'une amplifi cation érudite jésuite » (Wagner et Vaillancourt : 9). Les récits d'entrée écrits par des Jésuites se caractérisent en eff et par l'abondance des références mythologiques, historiques et théologiques, et par le déploiement d'une rhétorique fl eurie—copia—mettant à profi t un encyclopédisme copia—mettant à profi t un encyclopédisme copia érudit où convergent des connaissances variées, telles que les mathématiques, la géo-métrie, la physique ou la médecine. Dans la seconde moitié du XVI e siècle et au début du XVII e siècle, à l'heure où l'unifi cation du royaume s'avère urgente, la convocation d'une rhétorique savante sert à la construction d'une fi gure monarchique qui suscite crainte, loyauté et respect, par l'insistance sur diverses vertus royales (justice, clémence, force, etc.). Les Jésuites se font les hérauts du roi, en partie pour s'attirer sa protection contre un Parlement puissant. Rappelons, en eff et, que l'anti-jésuitisme gallican se fait particulièrement virulent après la victoire d'Henri IV et des " Politiques " sur la Ligue, en 1594 (Fumaroli : 236). On les accuse entre autres de se faire les apologistes du tyrannicide. Un arrêt du Parlement ordonne ainsi leur expulsion de France le 29 décembre 1594. Le tournant du siècle se caractérise dès lors par une stratégie de séduction de la Cour, orchestrée par les Jésuites en vue de s'attirer et de conserver les grâces royales. Ces derniers, au cours du XVI e siècle, ont en eff et constamment obtenu l'appui de la Cour contre le Parlement et l'Université, et c'est Henri IV, avec l'Édit de Rouen de 1603, qui permettra leur retour en France, après négociations avec le Saint-Siège 2 (Fumaroli : 237). La fondation du collège royal de La Flèche, en 1603, scelle l'alliance entre le roi Bourbon et la Compagnie qui participera dès lors activement à la glorifi cation royale, faisant ombrage aux panégyristes gallicans : À partir de 1604, les Jésuites français n'eurent […] nulle peine à vaincre les orateurs gallicans dans un véritable concours à qui