Langue(s) et littérature de jeunesse (original) (raw)
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Langue et littérature françaises
2019
Cette première partie de l'exercice écrit de Langue et littérature françaises se compose de 2 activités obligatoires. OPTION A Lisez le texte: (Ce texte est le tout début du roman qui raconte l'apprentissage du héros à Paris au XIX siècle). Quand la caissière lui eut rendu la monnaie de sa pièce de cent sous, Georges Duroy sortit du restaurant. Comme il portait beau par nature et par pose d'ancien sous-officier, il cambra sa taille, frisa sa moustache d'un geste militaire et familier, et jeta sur les dîneurs attardés un regard rapide et circulaire, un de ces regards de joli garçon, qui s'étendent comme des coups d'épervier. Les femmes avaient levé la tête vers lui, trois petites ouvrières, une maîtresse de musique entre deux âges, mal peignée, négligée, coiffée d'un chapeau toujours poussiéreux et vêtue toujours d'une robe de travers, et deux bourgeoises avec leurs maris, habituées de cette gargote(1) à prix fixe. Lorsqu'il fut sur le trottoir, il demeura un instant immobile, se demandant ce qu'il allait faire. On était au 28 juin, et il lui restait juste en poche trois francs quarante pour finir le mois. Cela représentait deux dîners sans déjeuners, ou deux déjeuners sans dîners, au choix. Il réfléchit que les repas du matin étant de vingt-deux sous, au lieu de trente que coûtaient ceux du soir, il lui resterait, en se contentant des déjeuners, un franc vingt centimes de boni(2), ce qui représentait encore deux collations au pain et au saucisson, plus deux bocks(3) sur le boulevard. C'était là sa grande dépense et son grand plaisir des nuits ; et il se mit à descendre la rue Notre-Dame-de-Lorette. Il marchait ainsi qu'au temps où il portait l'uniforme des hussards, la poitrine bombée, les jambes un peu entrouvertes comme s'il venait de descendre de cheval ; et il avançait brutalement dans la rue pleine de monde, heurtant les épaules, poussant les gens pour ne point se déranger de sa route. Il inclinait légèrement sur l'oreille son chapeau à haute forme assez défraîchi, et battait le pavé de son talon. Il avait l'air de toujours défier quelqu'un, les passants, les maisons, la ville entière, par chic de beau soldat tombé dans le civil. Quoique habillé d'un complet de soixante francs, il gardait une certaine élégance tapageuse(4), un peu commune, réelle cependant. Grand, bien fait, blond, d'un blond châtain vaguement roussi, avec une moustache retroussée, qui semblait mousser sur sa lèvre, des yeux bleus, clairs, troués d'une pupille toute petite, des cheveux frisés naturellement, séparés par une raie au milieu du crâne, il ressemblait bien au mauvais sujet des romans populaires.
Une incursion dans la littérature jeunesse
2019
Grands auteurs pour petits lecteurs 2 rassemble des articles consacres a l’aire hispanophone des xixe, xxe et xxie siecles. Le premier ouvrage eponyme portait sur la traduction et l’adaptation d’œuvres pour la jeunesse en langue espagnole. Celui-ci, en revanche, s’interesse a des livres ecrits pour la jeunesse par des romanciers et ecrivains deja consacres. Le propos est donc d’interroger a la fois la place que tiennent ces œuvres dans l’ensemble de la production d’un ecrivain, et leur specificite en tant qu’œuvre ecrite pour la jeunesse. La notion problematique de fonction que tiendrait cette litterature est exposee des la preface. Deux des trois axes formant le sommaire interrogent ainsi cette fonction supposee : la transmission de valeurs et le recit de l’Histoire.Par ailleurs, levons tout de suite un malentendu : le titre de l’ouvrage ne cherche pas a confronter une « grande litterature » a une litterature mineure – la litterature jeunesse. Le choix de travailler sur des auteurs...
Langue et littérature en territoires subjugués
Voix et Images, 2007
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Langue et lieu dans l’univers de l’enfance
Anthropologie et Sociétés, 2007
Pour la plupart d'entre nous, la langue est souvent invisible, passant inaperçue dans nos activités quotidiennes et nos vies. Nous nous adonnons à nos relations quotidiennes en parlant tout naturellement, sans trop réfléchir. La langue ne se fait remarquer que dans la dissonance d'un accent étranger ou d'une expression pas tout à fait idiomatique. Nous devenons soudainement conscients de notre propre façon de parler lorsque nous essayons de nous exprimer dans une langue qui ne nous est pas tout à fait familière. Dès lors, la langue prend toute la place, nous sommes hyper-conscients d'elle et de nous. Pour les écrivains et les auteurs de mémoires dont l'oeuvre est tout entière consacrée à leur vie en exil, les liens qui se tissent entre la langue, la culture, l'identité et le lieu se font plus patents dans la rupture. La langue devient à la fois le médium par lequel on évoque ses souvenirs d'enfance et le symbole de ce qui a été perdu. Par exemple dans Lost in Translation, Eva Hoffman (1989) décrit son enfance à Cracovie comme un état paradisiaque et son déménagement à Vancouver avec sa famille à l'adolescence en 1959, comme un exil. Son autobiographie met en scène un moi dédoublé ou divisé, en proie à de profondes frustrations et à l'anxiété alors que la jeune Eva Hoffman constate qu'il n'est plus possible de compter sur l'esthétique et la sécurité de sa langue maternelle et de sa culture. Elle se souvient non seulement du premier mot anglais qu'elle a compris grâce au contexte, « shut up! » (tais-toi), mais aussi du lieu où elle l'a entendu : dans le brouhaha d'une cour d'école. Parallèlement, des écrivains comme Edward Saïd, Charles Simic, Vladimir Nabokov rendent compte, à travers l'écriture de leurs souvenirs d'enfance, de leur ambivalence face à l'anglais et de leur malaise profond dans une langue qui n'est pas la leur, mais aussi paradoxalement, de leur fierté d'en être des auteurs et des locuteurs reconnus et accomplis. C'est un rappel du lieu où ils sont et du lieu où ils ne sont pas.
Traduire les sens en littérature pour la jeunesse
2019
Pour la première fois, Palimpsestes consacre un numéro complet à la traduction pour la jeunesse, qui est abordée sous l’angle des sens. Les auteurs, soit traductologues soit spécialistes de littérature pour la jeunesse, se sont penchés sur la question de la spécificité qu’il y a à traduire pour un jeune public. La sensorialité est souvent mise au premier plan des thématiques du livre pour la jeunesse, en particulier par le biais du rapport au corps, à la nourriture ou à la nature. Mais même lorsque le plaisir des sens stimule les inventions langagières du traducteur, on constate que la description de cette sensorialité donne volontiers lieu à des adaptations en traduction, en raison des différences culturelles qui séparent la langue source de la langue cible. Le plus sollicité des cinq sens dans l’album et la bande dessinée est sans nul doute la vue. Mais l’image ne passe pas si naturellement d’une langue-culture à une autre et la traduction du rapport texte-image reste l’un des écu...
Écocritique comparée des littératures pour la jeunesse
Eco-graphies : Ecologie et littératures pour la jeunesse, 2018
Alors que la nature a toujours eu bonne presse dans les livres pour enfants et pour adolescents, une préoccupation, voire un sentiment d’urgence, s’immisce, dès la seconde moitié du XXe siècle, dans les écrits et les images représentant animaux, végétaux et environnements à destination des jeunes lecteurs. Loin de simplifier la pensée écologique, des auteurs rendent sensible la complexité de l’interaction entre l’humain et la nature en créant des images, en inventant des histoires et en réinventant les formes pour les raconter. Qu’apporte cette littérature à la jeunesse ? N’est-elle là que pour transmettre le fameux message « écolo » de l’adulte à ceux qui grandissent ?