Nakshatras et Zodiaque, Gérôme Taillandier (original) (raw)
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SOMME SUR L' INDE, Gérôme Taillandier
Supposez un instant que vous êtes un de vos ancêtres d'il y a 70 000 ans, que vous êtes encore en Afrique et que vous avez oublié votre montre à la maison. Comment fixer un rancart à votre petite amie ? Vous avez plusieurs moyens pour cela. D'abord, vous pouvez utiliser la position du soleil dans le ciel, mais c'est très imprécis, d'autant que, sur l'année entière, vous n'avez que quatre positions remarquables du soleil. La division de l'espace et du temps est donc très mauvaise. En effet, vous n'avez pas encore inventé les décans, pour une excellent raison, c'est que, lorsqu'il fait jour, les étoiles sont invisibles et réciproquement. C'est ce qui explique pourquoi les calendriers zodiacaux sont si récents. Vous vous tournez alors vers le moyen le plus simple, la Lune. Celle-ci a plus d'un tour dans son sac. D'abord elle a quatre aspects remarquables. Mais de plus, elle présente un comportement périodique de 27 ou 29,5 jours selon la manière dont vous comptez. Remarquez que je n'ai pas dit qu'elle faisait le tour de la Terre puisque nous sommes dans uns cosmographie plate ! Si vous comptez alors un mois lunaire de 27 jours, vous devez définir 13 cycles lunaires pour boucler votre année solaire, aux jours épagomènes près qu'il vous faudra ajouter de temps à autre. Il paraît probable qu'on utilise alors le mois draconitique pour définir ces cycles lunaires étant donnée l'importance des noeuds draconitiques lunaires dans l'Inde ancienne. Vous disposez alors de deux systèmes analogues pour compter le temps : le passage de la Lune dans certains astérismes remarquables sur le mois ; le découpage de l'année lunaire selon un cycle de 27 tranches de rotation du ciel nocturne, qui reproduit sur l'année celui du mois lunaire. Ajoutez à cela que vous définissez le top départ de ces tranches par une des phases de la Lune, et vous voyez que vous disposez d'un excellent comput du temps d'une finesse supérieure à celle du découpage en décans. Maintenant, comment définir ces astérismes ? Le plus simple est bien sûr de compter sur les étoiles les plus brillantes, mais celles-ci n'en font qu'à leur tête et ne se trouvent pas toujours là où l'on voudrait. Il va donc falloir définir des groupes d'étoiles remarquables même si elles ne le sont pas individuellement, mais on a un autre problème : Ces groupes ne sont pas alignés sur l'écliptique, ce qui n'a du reste aucune importance, puisque l'écliptique n'a de sens que pour un comput solaire du temps. C'est ce qui explique que les nakshatras ne sont pas alignés sur cette courbe écliptique et que l'on doit les chercher dans divers endroits du ciel nocturne. Bien sûr, il est alors très utile de donner à ces nakshatras des noms de dieux ou de personnages mythologiques remarquables, qui permettent de les rattacher au sens symbolique de l'humain. Bien sûr, d'autres nakshatras que ceux du cycle lunaire sont concevables et participent à l'histoire. UNE PISTE VEDIQUE SUR LA TRACE DE LA FILLE DU DIEU TONNERRE Saramâ, le plus souvent représentée comme une chienne (bitch), est en fait un personnage clef de notre histoire d'Orion. Ce personnage dont les mythes qui l'incluent sont légion, est au carrefour d'un ensemble majeurs de fonctions différentes du mythe. Parmi ces fils, nous en suivrons un seul, car une vie ne suffirait pas pour épuiser la matière de ce personnage. Nous savons donc que les vaches d'Indra ont été enlevées par les Panis, démons qui les gardent enfermées dans une grotte. Déjà notre esprit se réveille et ne peut manquer de se souvenir de l'enlèvement d'Hélènè. Ici selon Tilak, les vaches sont les rayons du soleil, et Saramâ est chargée par Indra d'aller les récupérer. Mais Saramâ entre en conversation avec les Panis, ce qu'Indra va interpréter comme une trahison. Il la frappe donc au ventre, et Saramâ vomit le lait qu'elle a accepté des Panis, formant ainsi la Voie Lactée et la nécessité du lait pour l'espèce humaine et pour les autres aussi. Saramâ est donc au carrefour des mythes qui rendent compte de l'importance du lait pour les vivants. De ce fait, Saramâ a établi la possibilité d'une distinction entre le monde des vivants et celui des morts en accomplissant une partition du ciel. On ne peut manquer ici d'évoquer l'intervention de la mère dans le choix du jumeau non velu dans le mythème d'Esaü, le jumeau velu, équivalent du Chien de Cullan. Chienne elle-même, Saramâ entretient donc un lien important avec les deux Chiens célestes, Kerberos et Orthros, gardiens de la fin du Pont Chinvat à l'entrée des enfers au deuxième pied du ciel. On voit que le chien et sa domestication vers 30 000 BP sont impliqués dans tout cela. Mais suivant une voie de traverse, nous apprenons par le Taittirya Aranyaka que Saramâ est aussi fille de Dyaus, Dyaus Pitter, Jupiter foudroyant, et soeur de Brihaspati et Rudra : nous venons d'exhumer une figure d'Hélènè, mais ici, c'est Hélènè qui est chargée d'aller chercher les Rayons de LA Soleil chez les Panis, en sorte que nous venons peut-être de mettre au jour une version alternative ou plus ancienne du mythème de l'enlèvement d'Hélènè. Il n'est pas dit que les frères de Saramâ ne vont pas jouer un rôle dans la suite de l'affaire, et Tilak doit nous en apprendre plus. Position des points vernaux avec la précession des équinoxes et coïncidence du colure équinoctial et de la Voie Lactée vers 6500 BP. * Mais venons-en maintenant à un monde plus calme, celui de l'ordre humain rétabli.
GRAAL DE RENAISSANCE, RECUEIL, Gérôme Taillandier
This text is dedicated, as all my work, to Frederick Graham Millar, astronomer, nowadays drinking in Valhalla, but honored by me for his seminal paper on « Gundestrup Cauldron », never equaled. Je n'avais pas l'intention d'écrire ce texte dont la perspective m'ennuie à mourir puisque je ne ferai qu'y répéter les choses dites par moi dans des dizaines d'articles que, du reste, personne ne lit. Mais, submergé par une vague monstrueuse d'ennui aoûtarde, je décide de me mettre devant mon écran pour que ce travail ne soit pas tout à fait perdu. Le présent texte consiste en le déchiffrement dudit Chaudron de Gundestrup, sauf qu'il n'a rien à voir avec un chaudron, puisque c'est un graal, et qu'il n'a rien à faire à Gundestrup, puisqu'il a été orfévré dans le bassin du Danube, dans l'une des koinès Keltes qui peuplaient cette région. Vous trouverez sur Balkancelts, sur Facebook, toutes les informations que l'on peut souhaiter là-dessus, en particulier grâce au travail vif de Brendan McGonagle. Comme ce texte est destiné au « grand public », constitué d'au moins trois personnes, je dois vous rappeler quelques données préliminaires. Nous ne nous occuperons que des plaques intérieures, au nombre de 5, et je vais vous déchiffrer ces plaques selon deux modes, l'un, logique et religieux, l'autre chronologique, ce qui sera vite fait, après les nombreux travaux que j'ai consacrés au fêtes Keltes, Imbolc, Beltaine, Lugh na Sadh, Samhain, et les Douze-Weihnachten. Ces 5 plaques portent un nom précis, que je leur ai donné. La plaque centrale est celle de LUGH KERAUNOS/CERNUNNOS. Cette plaque a permis à FGM de donner la pierre angulaire du déchiffrement de ce Graal. Au centre de la plaque est un danseur portant des cornes de cerf. Ce danseur est un shaman, ici Lugh Keraunos. Une remarque s'impose. En héraldique, on appelle dextre la droite du porteur de l'écu, senestre, sa gauche. De sorte qu'on dispose d'une manière invariante de lire un écu, quelle que soit sa position. Ici, à dextre de Lugh, dont FGM a montré qu'il s'agissait de la constellation Boötes, est présent le Dieu Cerf Kelt, qui assiste à la danse de son shaman, qui porte les cornes qui sont les siennes, et qui ne sont rien autre que des éclairs, symbole du Dieu Tonnerre-et-Eclairs présent dans toute la koinè indoeuropéenne. Lugh, descendant du Cerf et plus lointainement du renne de Sagan-Zaba, danse devant son père symbolique pour entrer en communication avec lui. FGM a montré que ce Cerf était notre constellation d'Hercules.
HYPERBOREE, Gérôme Taillandier
C'est ainsi, ô Timosthènes ! que la fortune a attiré sur ton frère et sur toi les bienfaits de Jupiter, souche de ta race, en te faisant remporter la victoire à Némée et en donnant à Alcimédon la palme d'Olympie, au pied de la colline de Saturne. Qu'il faisait beau le voir ! et combien sa valeur prêtait de charmes aux grâces de son visage! Vainqueur à la lutte, il a couvert de gloire (131) sa patrie puissante sur les mers Égine, où Thémis, conseillère de Jupiter Hospitalier, est honorée d'un culte solennel.
L'AIR DE LA CALOMNIE, Gérôme Taillandier
Nous sommes parvenus, grâce à l'aide de divers auteurs, au premier chef celle de Cox et de Rendel Harris, sans lesquels rien n'aurait pû se faire, à reconstituer le mythème parmi les plus centraux de <l'Enlèvement de la Fille du Dieu-Tonnerre par le dieu de la saison sombre/et son retour à la maison du père grâce à ses frères gémeaux, les Ashvins>. Grâce au Chaudron de Gundestrup, nous avons réussi à reconstituer les CINQ célébrations keltes fondamentales, parmi lesquelles il est de tradition, inadmissible, d'oublier celle du solstice d'hiver, le <Peir Dadeni, le Chaudron de Résurrection>, présente dans d'autres koinès indoeuropéennes sous la forme de la <Nuit des Mères> chez les Angles et à Rome, selon les traces que nous en laisse Virgile, et à laquelle le christianisme a donné une place majeure en préservant ainsi le souvenir de nos anciennes traditions. Nous tentons de montrer que ces mythèmes sont la suite d'anciens mythèmes antérieurs à Out of Africa, parmi lesquels celui du <Loup des Abeilles, Beowulf, l'oiseau indicateur, le pivert Picus> mis en lumière par Rendel Harris, et le chemin du royaume des Ancêtres. Le est le Dieu-Tonnerre à date ancienne.
Excursion en milieu Satem, Gérôme Taillandier
Le caractère grotesque de l'état d'ivresse planétaire qui s'empare de l'espèce humain au moment de la farce noëllesque nous indique qu'il y a bien un symptôme dans cet état d'élation généralisé. Ce texte ne s'occupe pas de cette farce, mais de la sensation du sacré qui accompagnait l'auteur à Noël lorsqu'il était enfant. Nous savons que l'on peut compter l'année dans un calendrier lunisolaire de diverses façons. L'une d'elle consiste à se rendre compte que 12 x 30 ou 30 x 12 = 360 jours de sorte que manquent 5 jours nommés jours épagomènes que l'on doit ajouter afin de boucler l'an, ou encore à moins que l'on ajoute un mois tous les cinq ans, définition de la lustration romaine. Nous laisserons de côté aujourd'hui le délicat problème de l'octaëteris et de ses interprétations norses. Mais il existe une autre façon de calendrier lunisolaire qui consiste à jouer sur le mois synodal de la Lune et à constater que 12 jours manquent à l'appel dans ce comput, qui pourtant a des mois approximés à 30 jours civils. Aussi bizarre que cela paraisse, ces divers computs du temps sont indépendants et l'on est surpris de voir que le premier, le plus simple, n'a que peu de succès, mais qu'il laisse sa trace dans la période de 12 jours, alors que le second calendrier n'en tient compte que par un accident dû au fait que 366-354 = 12 jours. On est alors surpris de constater que, en Hinde,-ce qui devrait être l'écriture exacte du mot qui est apparenté au mot Sindh par la transformation Hind/Sindh-, les périodes de doeuil ou d'observances de 12 jours sont légion, ce qui n'a aucun sens logique, sauf à se référer au premier comput pourtant inutilisé.
BOUCLIER D'ACHILLE, Gérôme Taillandier
Montant dans le train qui me mène à Irkoutsk où j'ai rendezvous au monastère de Saint Ephraïm le Bègue, le train est surchargé d'un large troupeau de déportés qui iront expier en Sibérie leurs péchés contre notre Tsar. Je parviens à trouver une place dans un wagon honnête, et soudain, un jeune homme de bonne mise entre dans le compartiment en saluant le monde, coutume qui date du paléolithique inférieur. Stupéfait, je lui fais part de l'existence du livre extraordinaire que je lis, le moulin d'Amlodhi. Il me répond alors en évoquant la dimension insurpassable de la Colère d'Achille et me cite le Bouclier d'Achille et sa description de la cosmogonie Achéenne. Nous nous séparons avec amitié lorsqu'il descend à Tsarskoïe Sielo. Aussitôt arrivé au monastère, je me rends à la bibliothèque où je lis ce texte, dont je vous envoie le commentaire. GT
Gérôme Taillandier: UN MONDE PERDU
Poursuivant la lecture du livre de Bâl Gangâdhar Tilak sur Orion, nous entrons dans une région aussi magnifique que mystérieuse de la vision cosmo-symbolique indoeurpéenne: la région de la constellation d'Orion-Taureau-Eridan, située au second pied de la Voie Lactée, et qui constitue à ce titre le lieu d'entrée au royaume des morts ou des Ancêtre, Pitriyana, tandis que les humains vivent dans le Devayana. Nous y découvrons toutes sortes de merveilles: le mythe de l'Enlèvement d'Hélènè, le Chien de Cullan, dont Orion est un parèdre, avec Prajapati. Nous apprenons alors à interpréter les Gémeaux comme les Ashvins, et accédons à la version védique du mythe concerné. Par la même occasion, nous apprenons à déchiffrer les stèles calédoniennes, et apprenons qu'elles nous racontent ce mythe de l'Enlèvement, comme l'Iliade, du reste.
HERR HOFMANN UND SEINE ZWANGSNEUROSE, Gérôme Taillandier
Ce texte n'est pas freudien. La méthode de Freud a consisté à isoler les forces en présence dans le psychisme et à analyser leurs rapports de force et leurs conflits dans les diverses instances psychiques. La méthode de Freud est la base de tout travail analytique. Ce texte utilise une autre méthode : il procède par opérateurs agissant dans un espace adjoint différent de la perception que le sujet et l'analyste peuvent en avoir. La névrose obsessionnelle est une structure psychopathologique à laquelle les psychanalystes sont habitués. Lorsqu'un patient frappé de cette catastrophe veut faire une psychanalyse, qu'en résulte-t-il ? Les symptômes disparaissent peu à peu et trente ans plus tard le patient est avec le résultat de tout ce travail :-une névrose obsessionnelle. Simplement ses symptômes ont disparu et la névrose elle-même semble avoir disparu aux yeux de tout le monde-patient et analyste. En fait elle est devenue asymptomatique selon une loi conforme à sa structure : Nichtgeschehenmachen, rendre non-arrivé en sorte que toute la névrose a effacé les événements-pour mieux laisser place à la névrose. La névrose s'est évanouie : c'est sa manifestation même. La méthode des opérateurs agissant sur des données symboliques ne prétend en rien changer cela. Qu'est-ce au juste qu'une névrose obsessionnelle ? L'être humain est dans toutes ses manifestations un animal comme les autres : pieuvres, lions, paramécies, chênes, bactéries. Tous les comportements humains sont exactement identiques à ceux de n'importe quel animal. Il est toutefois arrivé à l'être humain une catastrophe majeure : quelques mutations génétiques ont provoqué la formation d'un cortex. Celui-ci opère une nouvelle fonction dans l'histoire de la biologie : elle met cet être en relation avec la fonction symbolique. « Le névrosé obsessionnel a besoin de la mort pour résoudre ses conflits ». Cette seule phrase de Freud suffit à en donner la structure. On va tenter d'en éclairer les modalités. La névrose obsessionnelle tourne autour d'un seul processus : Nichtgeschehenmachen, rendre non-arrivé. Il s'agit de faire qu'un fait réel qui a (eu) lieu n'ait pas lieu. Pour ce faire, il faut conjurer le fait. La structure réduite de cette névrose tient donc en une seule formule : « Si je n'accomplis pas cette action, X meurt. » L'action à accomplir est une compulsion (Zwang). La phrase se présente au sujet obsessionnel comme une « pensée obsédante ». L'action accomplie est un Nichtgeschehenmachen : elle rend non arrivé un (mort), un (malheur menant à la mort de X). Une distinction fondamentale est la suivante : la mort dont il s'agit est une mort imaginaire. Elle n'affecte rien de réel, quand bien même elle s'en nourrit. L'Homme aux Rats continue de craindre de tuer son père alors que celui-ci est mort depuis longtemps. La nécessité de ne pas oublier le X mort exige qu'on se souvienne de tous les événements qui ont (eu) lieu de son vivant. La répétition symbolique répète le manque du n'être-pas-là constitutif du réseau symbolique, elle le répète sous la forme d'un symptôme psychopathologique. La répétition constitue alors une dette. Dette, c'est ne pas rendre ce qui est dû dans le réseau symbolique. Un dû est créé par l'existence d'une cause qui manque dans le réseau symbolique. Tout être humain est bon gré mal gré un animal éthique en ceci qu'il a à rendre une dette qu'il na pas contractée. C'est cet aspect de la fonction symbolique que la névrose obsessionnelle met particulièrement en évidence. L'obsessionnel est pris dans une dette qui se présente sous la forme de l'injonction de pensée : « Si tu n'accomplis pas (l'acte), alors X meurt ». Cette dette doit être soldée et elle l'est par la répétition infinie de cette formule et des actes qu'elle exige. Seulement cette dette se présente sous la forme d'une annulation : rendre (la dette) nonarrivée. Or la dette existe et toute annulation de la dette la recrée en tentant de l'effacer. Il n'y a donc de place que pour l'annulation et la dette se répète grâce à l'annulation. La cause du désir n'est pas absente dans le processus : elle est la cause même de la répétition. Seulement tout acte d'annulation (de la dette), la fait reculer d'un cran derrière chaque écran produit par l'annulation et ainsi, la cause de la dette recule sans cesse à chaque nouvelle annulation. Atteindre la cause du désir est ainsi impossible : il est question de rendre impossible cette atteinte, afin de maintenir sa cause-le défaut engendré par la dette. Un homme a eu autrefois des ancêtres qui se livrèrent à la traite négrière. Depuis la famille s'est convertie à d'autres activités plus sympathiques, du moins aux yeux de la société. Un père se marie avec une femme qu'il n'aime pas parce que c'est convenable à ses ambitions politiques. Il procrée et rend malheureuse une femme qui n'a apparemment pas d'autres ressources psychiques que d'être sa femme. Dans le même temps cet homme a une maîtresse qui partage ses désirs et ses confidences et qui en profite pour donner des leçons de psychopathologie à la famille et surtout aux enfants. Cet enfant fera trente ans de psychanalyse et sera toujours aussi malheureux qu'à ses premiers jours. Rien n'a pu le soustraire à l'idée qu'il s'est construite que son père est un 2011.12.07 A F, H, H, A, et quelques autres On connaît l'ambiguïté déjà usée de Rat-Ratte et son usage freudien. On peut aussi se souvenir de Harald Hardrada, « aux durs conseils ». Il s'agit plutôt de durs décrets, de durs dits puisque rada est apparenté à Rat, Rede, read. Harald ne conseille pas, il décrète, impose, d'après l'écrit. Il est aisé de deviner que notre homme aux conseils-est conseiller municipal de Vienne-au Rathaus. En réalité les conseils qu'il reçoit et donne sont bien plutôt des ordres, donnant lieu à des contraintes, Zwang, qu'il doit accomplir aussi bien qu'émettre. Il y a fort à parier que le capitaine cruel qu'il rencontrera lors des manoeuvres n'est que luimême, clivé par Freud pour des raisons de publicité. Ce texte vise un seul point : s'il n'y a pas de rapport sexuel, cela n'empêche pas l'acte sexuel et encore moins le désir-en tant que sexué. Bref cela n'empêche pas les événements d'advenir (geschehen). Il est habituel de dire en suivant Freud que cet homme aux durs conseils vient le voir en raison de l'état d'angoisse extrême où le met une histoire de lorgnon. C'est ridicule. On fera mieux de se souvenir que, peu avant d'aller consulter, cet homme est allé en clinique pour recevoir les soins qu'il a d'ailleurs reçus, sans doute d'une infirmière bienveillante ; car on ne saurait avoir compté sur ceux d'une quelconque hystérique locale. Au cours de ce séjour cet homme a rencontré une femme avec qui il a pu rencontrer le désir sexuel-et en particulier celui de cette femme. Il est désastreux que Freud ne nous en dise pas plus là-dessus. * Dans le second schéma c'est toujours la postière qui mène le jeu, mais le lieutenant A, nécessaire à la mise en scène de Hofmann, joue cette fois le rôle de go-between. Le troisième schéma semble d'abord incomplet : il ne comporte que trois termes, Hofmann, A et la postière, ce qui ne suffit pas à constituer un au-delà de cette triangulation. Il faut donc y insérer Lamort, qui édicte son dur décret : « Tu rendras l'argent à A. » Dans ces trois premiers schémas Lamort est dans le jeu et Hofmann est-du moins dans les deux premiers, situé comme au-delà du triangle des échanges. GERÔME TAILLANDIER Ce texte est un fragment à insérer dans un autre en cours. LA CULOTTE FATALE Intermezzo burlesco Un homme revenu de beaucoup de choses et enfoncé usque ad collum dans la névrose obsessionnelle participe à une réunion de synthèse dans une importante société française où l'on se préoccupe de la population, de l'économie et de toutes sortes de belles choses de ce genre. Comme d'habitude cet homme s'ennuie dans ces réunions dont l'intérêt est comme chacun le sait, nul, puisque c'est dans les couloirs que les problèmes se disent et se résolvent. En face de lui une collègue a eu la bonne idée de porter une jupe suffisamment courte pour que notre homme, tout au long de la réunion, se pose la seule question intéressante : arrivera-t-il à voir sa culotte ou pas ? J'ignore le résultat de sa concentration sur ce point notable, mais il me fait ce récit sur le mode habituel, monotone, sans espoir, persuadé de sa nullité pour s'occuper de pareilles foutaises, se reprochant en sous main mais sans en rien dire de n'être bon qu'à ce genre d'activité. GERÔME TAILLANDIER Ce texte est un fragment à insérer dans un autre en cours. LA CULOTTE FATALE Intermezzo burlesco Un homme revenu de beaucoup de choses et enfoncé usque ad collum dans la névrose obsessionnelle participe à une réunion de synthèse dans une importante société française où l'on se préoccupe de la population, de l'économie et de toutes sortes de belles choses de ce genre. Comme d'habitude cet homme s'ennuie dans ces réunions dont l'intérêt est comme chacun le sait, nul, puisque c'est dans les couloirs que les problèmes se disent et se résolvent. En face de lui une collègue a eu la bonne idée de porter une jupe suffisamment courte pour que notre homme, tout au long de la réunion, se pose la seule question intéressante : arrivera-t-il à voir sa culotte ou pas ? J'ignore le résultat de sa concentration sur ce point notable, mais il me fait ce récit sur le mode habituel, monotone, sans espoir, persuadé de sa nullité pour s'occuper de pareilles foutaises, se reprochant en sous main mais sans en rien dire de n'être bon qu'à ce genre d'activité.