« Utiliser les recensements augustéens pour étudier la naissance de l’empire romain en classe de 2nde », communication présentée le 16 octobre 2020. (original) (raw)
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Étudié la plupart du temps dans une perspective chronologique et prosopographique, le contenu des cursus sénatoriaux d’époque républicaine et julio-claudienne peut également aider à mieux comprendre le phénomène de territorialisation de l’Empire romain. L’usage épigraphique en vertu duquel le nom de la province gouvernée n’est pas indiqué dans les inscriptions datées de l’époque républicaine signifie que l’élément déterminant était non pas le nom de la province, mais le statut sur lequel se fondait l’intervention de tel dignitaire dans la province en question. On en déduira que l’imperium était alors perçu prioritairement comme un pouvoir, et non comme un espace. Un changement se fit jour à l’époque augustéenne, quand une nouvelle pratique épigraphique consistant à dénommer les provinces gouvernées coexista avec l’ancienne pratique. Il faut y voir un effet de la réforme de janvier 27 av. J.-C., qui contribua à faire de l’Empire un espace bien délimité en créant des provinces fixes et en les hiérarchisant. La territorialisation de l’Empire romain fut toutefois un processus de longue durée qui s’étendit tout au long de la première moitié du Ier siècle ap. J.-C. Le terme de cette période de transition est le principat de Claude, à l’issue duquel les noms des provinces furent systématiquement mentionnés dans les cursus sénatoriaux provenant de Rome et d’Italie. Mots-clés : Épigraphie – cursus sénatorial – province – Empire romain – territorialisation – réforme provinciale de janvier 27 av. J.-C. – Auguste – Claude. Abstract Mostly studied from a chronological and prosopographical perspective, the content of senatorial cursus inscriptions from the Republican and Julio-Claudian periods can also help us better understand the phenomenon of territorialization of the Roman Empire. The epigraphic usage whereby the name of the province being governed is not indicated in inscriptions dating from the Republican period means that the determining factor was not the name of the province, but the status on which the intervention of such an official in the province was based. This implies that the imperium was at that time perceived primarily as power, not as space. A change occurred in the Augustan period, when a new epigraphical practice of naming the provinces coexisted with the previous practice. This was an effect of the reform of January 27 B.C., which helped to make the Empire a well-defined space by creating fixed provinces and establishing a hierarchy among them. The territorialization of the Roman Empire was, however, a long-term process that lasted throughout the first half of the 1st century AD. The principate of Claudius brought this transitional period to an end, after which the names of provinces were systematically mentioned in senatorial cursus inscriptions from Rome and Italy. Keywords: Epigraphy – Cursus honorum inscriptions – province – Roman Empire – territorialization – provincial reform of January 27 B.C. – Augustus – Claudius.
«La colonie romaine de Patras dans le cadre de la colonisation augustéenne»
Il est indéniable que l'intervention romaine -césarienne ou augustéenne -marque un changement brutal dans la politique traditionnelle de Rome dont le leitmotiv était, depuis l'époque de Flamininus, la liberté et l'autonomie des cités 1 . Cette politique qui contribua à la pérénisation de la compartimentation du monde grec et qui servit pendant longtemps les intérêts de Rome n'était plus opératoire 2 surtout après les guerres civiles qui entraînèrent la ruine économique et démographique des cités; il fallait alors prendre des mesures immédiates pour renverser cette situation qui menaçait sérieusement la survie de cette région et indirectement la cohésion de l'Empire naissant. Ainsi il n'est pas étonnant de constater que la première tentative de réorganisation de la Grèce se réalise au lendemain de Pharsale; mais cet effort de création d'une nouvelle structure institutionnelle fut momentanément interrompu par la mort de César; il sera repris, quelques années plus tard par Auguste, la réorganisation étant alors placée sur de nouvelles bases.
L’activité du xystarque se caractérisait par une pluralité d’usages sociaux et politiques qui rend sa figure intéressante quant à l’objet d’analyse. En effet, comme l’a démontré C. A. Forbes , le xystarque n’était pas un simple responsable de gymnase. Cet ancien athlète aux multiples triomphes agonistiques, après avoir mis un terme à sa carrière sportive et pris sa « retraite » (ἀπό κατάλυσεως – apo kataluseaus), accédait à des fonctions politico-administratives et, dans certains cas, religieuses, au sein de tout l’Empire romain.