Quelques réflexions sur le statut de la performance musicale (original) (raw)

Des actes en musique : quelques réflexions préliminaires

Musique en acte, 2020

This article discusses several meanings of the idea of music as act. It argues that there is a certain way of viewing it that can highlight the social nature of performances and works. It also suggests that this idea should be used as a basis for the interdisciplinary study of the phenomena, relationships and entities that exist in the contemporary musical world. L'article discute quelques significations de la notion d’acte en musique. Il défend une certaine manière de la concevoir, susceptible de faire ressortir la nature sociale des exécutions et des œuvres. Il propose d’utiliser cette notion dans la perspective d’une étude interdisciplinaire des phénomènes, des relations et des entités qui peuplent le monde musical contemporain.

Les performances ont-elles encore un impact critique ?

2016

Cette enquête sur la performance eut pour première motivation la question de son actualité. Pour quelles raisons cette pratique artistique, ou son nom, se sont-ils banalisés au point de se perdre dans une foule de petits événements destinés à inaugurer une exposition, un nouveau lieu, à créer une animation dans la cité-tels des suppléments, des « bonus » ? Que signale le fait que dans le même temps cette pratique intègre o ciellement de grandes institutions comme le Moma de New-York, la Tate modern à Londres et le Palais de Tokyo à Paris ? À quoi correspondent cette dilution et cette reconnaissance simultanées ? Poser la question de l'actualité de la performance implique d'interroger sa dé nition, c'est-à-dire de cerner le lieu où on la nomme telle jusqu'aux con ns où une autre terminologie se déclare plus adéquate. Mais plus qu'une recherche de dé nition, il s'agira ici d'enquête sur l'histoire de cette dé nition et d'analyses de ses modes d'existence, si diversi és. L'ordre de présentation de ces modes dans les textes réunis ci-après, sans être totalement arbitraire, n'implique pas de fortes coupures entre les parties : toutes les études qui suivent questionnent la transversalité des pratiques artistiques et l'impact esthétique et politique de ces croisements disciplinaires, ainsi que les paroles et les actions d'artistes à travers di érents continents. La première partie s'ouvre sur les questions multiples que suscite cette forme artistique dont l'un des caractères est de ne pas se restreindre à ce qui persiste de champs disciplinaires, un autre de mettre en jeu des sujets. Quels enjeux esthétiques, sensibles, politiques la performance engage-t-elle ? Comment cette pratique éphémère, que l'on a pu croire liée à la libération des corps des années 1960-1970, envisage-t-elle sa transmission, son activité sur des préoccupations plus récentes ? Vers quelles formes son institutionnalisation l'entraîne-t-elle ? Quel est son rapport à la temporalité, à la réactivation, à la médiation, au corps de l'artiste, au regard, aux corps du public, à la société ? Est-elle le lieu même du partage ou au contraire le meilleur signe d'une exaspération de l'individualisme occidental ?

Le statut sémiologique de l'analyse musicale

Analyse et création musicales, 2001

Analyse musicale. 1 Il faut affirmer ici, une fois pour toutes, la matérialité de l'objet acoustique. Même si, en tant que telles, les ondes sonores sont intangibles, elles existent au niveau physique aussi bien que la partition. Il suffira peut-être, pour s'en convaincre, de les imaginer gravées dans le sillon du disque noir ou numérisées sur la piste du disque digital. Une oeuvre musicale est matérielle, au même titre qu'un tableau ou une sculpture. 2 J. MOLINO, « Fait musical et sémiologie de la musique », p. 47. 3 Ibid. 4 J.-J. NATTIEZ, Fondements d'une sémiologie de la musique, p. 52.

“L’Instant de la performance artistique”

Un détour par la pratique de l’artiste Agnès Thurnauer, reconnue pour son travail pictural et sculptural, permet d’envisager ici la performance dans sa dimension historique (celle de l’art et de son histoire) et temporelle (découlant de la forme éphémère inventée). A l’instar d’autres artistes de sa génération qui ne pratiquent pas la performance comme une fin en soi, nous sommes reconnaissants à Agnès Thurnauer de nous inviter à un autre récit, plus fluctuant celui-là, incluant le récit de l’actualité, du présent et d’une création en recherche. Cet article interroge les représentations actuelles de la performance et la visibilité de cette dernière en particulier dans les collections de la région des Pays de la Loire.

Considérations sur forme musicale et forme d’écoute

Dans un article récent j'ai essayer de faire une approximation entre les catégories sémiotiques de Charles Sanders Peirce, l'idée de Texture-Figure-Geste proposée par le compositeur Brian Ferneyhough, et les concepts d'objet-sonore et d'écoute réduite proposés par Pierre Schaeffer. Le résultat de cette approximation a été résumé dans une catégorisation de l'écoute musicale où les catégories proposées par Ferneyhough sont comparées aux catégories de la sémiotique de Charles Peirce (primeité, secondité, terceité). Dans le présent article j'essaie donc, une aplication de cette catégorisation au champ de la forme musicale. Non de la forme vue comme une découpage d'un discours, mais la forme vue d'après des stratégies d'écoute musicale et de conception d'un temps d'écoute. geste, figure et texture L'idée de geste, figure et texture est à la base de la pensée compositionnelle de