Aurore Kamichetty_CR_Richard P. Tucker et al., Environmental Histories of the First World War (2018) (original) (raw)
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Annales, Histoire, Sciences Sociales, 2017
Ce livre, qui a pour origine une thèse de doctorat, s'ouvre sur un paradoxe fondamental. Les climatologues et les historiens de l'environnement sont arrivés à la conclusion que le climat de l'Amérique du Nord britannique avait subi un refroidissement systématique, caractérisé par de longs hivers et par de courts étés humides et frais, lors d'une période que le glaciologue François Matthes appelle le « Petit Âge glaciaire ». Pourtant, les élites métropolitaines et locales du XVIII e et du XIX e siècle étaient convaincues que le climat des terres colonisées par les Européens était devenu plus tempéré, alors même que le refroidissement associé au Petit Âge glaciaire persista de la fin du XVIII e au début du XIX e siècle. De surcroît, tous ces hauts fonctionnaires, ces marchands, ces ministres, ces naturalistes, ces propriétaires terriens et ces observateurs pensaient que les colons étaient à l'origine de ce changement climatique salutaire grâce au progrès agricole et au défrichage des terres. Dans ses Observations sur l'État de Virginie, Thomas Jefferson écri-vait que le climat y était « devenu bien plus modéré, même de mémoire d'homme d'âge mûr » ; le président de l'université de Yale, Timothy Dwight, regrettait quant à lui que certains étrangers considéraient toujours que le climat d'Amérique du Nord était inhospitalier pour les colons européens alors que, d'après lui, il n'en était rien.
Géographie physique et Quaternaire, 1992
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