Les jeunes musulmans français et la liberté de critiquer la religion (original) (raw)
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L’affirmation religieuse des jeunes musulmans
Revue européenne des sciences sociales, 2018
revue européenne des sciences sociales n o 56-2-p. 107-131 Résumé. Face à l'attrait que le djihadisme a suscité en Europe, les jeunes se définissant comme croyants et pratiquants musulmans sont l'objet d'une curiosité inquiète : une partie d'entre eux serait-elle en passe de rejeter le « modèle occidental » ? À partir d'une recherche qualitative menée auprès de jeunes musulmans imprégnés d'une vision « salafisée » de l'islam, cet article souhaite d'abord éclairer les différentes dimensions de la lecture contre-hégémonique dominante dans les entretiens, entre mystique, morale et politique. Puis, il s'agit de déterminer dans quelle mesure l'expérience des jeunes rencontrés illustre un rapport d'adhésion critique au modèle social et politique majoritaire. Les critiques entendues débouchent rarement sur une attitude séparatiste, et semblent plutôt nourrir des parcours d'inclusion individuels et collectifs fondés sur une double appartenance culturelle exigeante. Sans en nier les fragilités, il convient d'expliciter les indices de cette inclusion négociée.
L'Islam, moteur de la citoyenneté: Le cas de « jeunes musulmans de France »
Societes, 2003
Contrairement aux discours qui posent comme un fait ou une évidence la contradiction radicale entre islam et citoyenneté à la française, cet article tente de montrer, à partir d'une enquête auprès d'une grande association de jeunes musulmans français, que leur articulation est possible et en cours de construction. À partir d'un modèle qui permet de penser la nouveauté, caractérisée par la prise de parole pour concilier deux systèmes auxquels l'individu entend rester loyal, je tenterai de saisir dans sa complexité la réinterprétation de l'islam produite par ces jeunes musulmans, et la manière dont cet islam intégraliste mais transigeantiste, non seulement s'articule avec la citoyenneté française, mais devient une source de son activation, tant pour l'allégeance nationale, le respect générique de la loi, la question du communautarisme que pour l'acte de vote.
Les attitudes des jeunes à l'égard de la religion en France
Les Cahiers Dynamiques, 2012
Distribution électronique Cairn.info pour Érès. © Érès. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
L’islam des jeunes, un révélateur de nos impensés sur le religieux ?
Archives Des Sciences Sociales Des Religions, 2018
Une enquete sur les opinions politiques et religieuses des lyceens de quartiers populaires Les sociologues « qualitativistes » du fait religieux savent combien leurs observations necessitent d’etre articulees a des approches de nature quantitative. C’est dire l’importance, pour nous, des recherches offrant une approche du religieux et des valeurs par les grandes enquetes, dont Olivier Galland (et concernant le religieux Pierre Brechon et Claude Dargent) est un des principaux artisans. C’est ...
Morgane Devries et Altay Manço, L’islam des jeunes en Belgique Facettes de pratiques sociales et expressives, Paris, L’Harmattan, 2018
Le présent article cherche, à partir d’enjeux ressortis lors de débats axés sur l’islam en contexte de « radicalisation », à approfondir les représentations que de jeunes non musulmans développent à l’égard de l’islam et du vivre-ensemble. Les résultats présentés ici sont amorcés par des observations participantes au sein d’espaces de débats et poursuivis par des d’entretiens individuels avec des jeunes. Ils permettent d’apporter des éclairages, entre autres, aux questions suivantes : comment ces jeunes de confession non musulmane ou sans confession religieuse perçoivent-ils l’islam et ses diverses formes ? Quelles visions ont-ils de la cohabitation religieuse et philosophique ? En quoi le contexte de radicalisation influence-t-il leurs prises de position ? Comment sont-elles justifiées ? Et en quoi ces justifications nous informent-elles sur leurs rapports aux valeurs démocratiques ?
Attitudes religieuses chez la jeunesse musulmane
2004
Moins pratiquants que leurs parents,les jeunes revendiquent leur appartenance musulmane, mais développent de nouvelles attitudes vis-à-vis de la religion. L'article fait référence à un terrain réalisé en France dans les années 1990.
French Politics, Culture & Society, 2005
Article dans sa version provisoire à paraître dans la revue French Politics, Culture and Society, 1 er trimestre 2005. Ne peut être cité sans l'autorisation de l'auteur. Titre : Francités, islamités. Compositions citoyennes et religieuses des jeunes musulmans français d'origine maghrébine. Mots clés : citoyenneté ordinaire-religiosités islamiques-identité politique-laïcitéintégration Résumé : Cet article invite à nous replacer en amont des discussions sur la mise en place du CFCM. Il s'agit, à partir de l'analyse de données qualitatives recueillies dans le cadre d'un terrain réalisé auprès de jeunes Français d'origine maghrébine musulmans par filiation, de revenir sur la parole des acteurs eux-mêmes et de considérer la pluralité des subjectivités religieuses et citoyennes des musulmans en France. L'appréciation de l'impact du CFCM auprès des musulmans de France ne peut faire, en effet, l'économie d'un retour sur la multiplicité des bricolages dans les modes d'agrégation des symboles religieux musulmans en France. Nous présentons ici la typologie élaborée à partir du repérage de modes spécifiques d'identification citoyenne, religieuse et sociale des individus et de la manifestation de formes d'allégeance(s) singulière(s). Quatre modèles ont été mis en place : les Français « pratiquants », les accommodateurs, les contractants et les néo-communautaires. Chacun des types, présenté dans le cadre de cet article, opère une sélection, une mise en conformité, ou affirme la complémentarité de ses diverses appartenances. Ce panorama des modes d'intégration sociale, nationale et religieuse permet de contextualiser les réactions parfois houleuses qui suivirent la création du CFCM. Texte Depuis une dizaine d'années émerge en France une « conscience musulmane » concurremment prescrite, révélée et assumée sous l'effet d'une actualité nationale et internationale propice et d'une interaction avec la perception et l'énonciation par la culture nationale dominante des populations concernées. Il n'est qu'à évoquer le discours médiatique, où les beurs, jeunes de la deuxième génération ou Français d'origine maghrébine cèdent progressivement la place aux jeunes musulmans-catégorie pour le moins restrictive qui donne une inflexion religieuse à des identités qui ne le sont ni fatalement, ni exclusivement. D'une part, le regard que l'on porte sur les populations d'origine maghrébine, et plus spécifiquement sur les « jeunes », s'est islamisé II ; d'autre part, la focalisation des débats publics sur l'islam (au travers, entre autre, des rebondissements de l'affaire du foulard et du vote d'une loi réglementant le port de signes religieux à l'école) a contribué à cristalliser un esprit de solidarité, voire une co-appartenance islamique. Pourtant, il reste inapproprié de considérer la « communauté » musulmane en France, et plus largement en Europe, comme un tout homogène. Pour Olivier Roy, l'appréhension des musulmans d'Europe comme « communauté » « relève d'une construction et non de la