Hokkaido: le peuple Ainu ou ambivalence de la diversité culturelle au Japon (original) (raw)

L'influence amérindienne dans la réappropriation historique des Aïnous et la construction d'une ethnopolitique autochtone hokkaïdoise au Japon

Septentrional n°4, Société japonaise de la culture et des lettres françaises, 2020

Chers collègues, avant de commencer cet exposé concernant mes recherches en anthropologie sociale, je voudrais remercier le comité et les membres de la Société japonaise de langue et littérature françaises pour l'opportunité qu'ils m'offrent aujourd'hui de vous les présenter. Je remercie également celles et ceux qui m'ont fait l'amitié de venir assister à la présentation de mes travaux. J'enseigne actuellement le français à l'Université de Hokkaidô, où je poursuis en parallèle des recherches en anthropologie pour le département des Médias et de la Communication.

Shin et les Autres : de la gestion de la différence à l'intégration de la diversité

Shin est recruté dans le cadre d’un contrat aidé comme agent technique ; son travail consiste à maintenir des plantes en bon état dans une serre qui participe à un programme scientifique. Sa façon de travailler, son mode de relation, sa fragilité mobilisent ses collègues de travail qui décident d’investir dans son recrutement. Si le dispositif de gestion prévu par l’institution pour accueillir des jeunes dans un programme de contrat aidé permet l’arrivée de Shin, le basculement dans un recrutement mobilise d’autres procédures ; on se retrouve alors face à la juxtaposition de dispositifs de gestion, l’éclatement de l’intervention et la multiplication des intervenants. Deux tentatives apparaissent pour faire face à ce qui est compris comme inefficace par l’ensemble des acteurs : la psychologisation et la surenchère de l’expertise. Nous tenterons, dans cette communication, d’analyser cette approche en sachant qu’il est fort difficile de faire prendre en compte la dimension sociale dans un environnement dominé par une vision juridique des ressources humaines et qui de fait, va valoriser des procédures (y compris psychologiques) au détriment des processus inhérents à l’humain.

Aïnous de Tokyo : une nouvelle géographie politique autochtone au Japon ?

Diversité urbaine, 2013

Historiquement, au Japon, les mesures politiques concernant les Aïnous ont toujours été restreintes au territoire d’Hokkaidō. Toutefois, en reconnaissant officiellement les Aïnous en tant que peuple autochtone du nord du Japon et de ses environs en 2008, le gouvernement a pris la décision sans précédent – et pourtant souvent négligée – d’inclure les Aïnous résidant hors du territoire d’Hokkaidō dans l’élaboration d’une politique nationale aïnoue. Cet article expose le rôle qu’a joué le mouvement politique aïnou à Tokyo au cours des quatre dernières décennies, dans une campagne visant l’égalité des droits des Aïnous indépendamment de leur lieu de résidence. Il aborde également les politiques trop bien connues qui sous-tendent la reconnaissance du peuple aïnou ; reconnaissance qui promettait beaucoup plus que ce que le gouvernement n’avait l’intention d’accomplir.

L'identité taïwanaise à l'épreuve de ses marges : le cas des archipels de Kinmen et Matsu

Tiraillés entre leur appartenance politique (à la République de Chine, donc à Taïwan) et leur localisation géographique (à quelques kilomètres seulement des côtes de la province chinoise du Fujian), les archipels de Kinmen et Matsu constituent un enjeu particulier et un révélateur original des relations sino-taïwanaises et de la trajectoire politique de la République de Chine. Avec les outils de la géopolitique, ce mémoire de recherche étudie la ainsi question de l'identité de ces territoires archipélagiques à l'aune de l'interaction entre trois strates identitaires principales : la sinité, la taïwanité et l'identité locale (de Kinmen et de Matsu).