Dossier : Movere Littérature, corporéité et mouvement (original) (raw)
2020, Revue Belge de Philologie et d'Histoire
Movere. La polysémie de ce verbe latin révèle une typologie de mouvements par lesquels corps et monde entrent en relation. L’aspect double de sa transitivité (qui met en mouvement ou qui est en mouvement) place l’accent sur le procès plus que sur le résultat, c’est-à-dire l’échange. Au cours du XXe siècle, l’expérience de ce rapport devient une expérience d’accélération, corrélée à une logique de croissance ininterrompue pour l’affectation des corps et l’extraction des ressources au nom du progrès. L’augmentation de la vitesse des transmutations mutuelles entre les corps et un monde exponentiellement connecté apparaît comme le véritable moteur de la modernité. Les auteur·es puisent dans la littérature pour réfléchir aux mouvements entre le corps humain et l’environnement (naturel, matériel, social et transcendantal), pris dans ce flux d’accélération continu. Ils concourent à montrer en quoi la littérature est idéalement placée pour observer et expérimenter la convergence du corps et du monde selon des modalités et des effets qui lui sont propres, à la fois témoin et actrice du Tout-Monde – pour reprendre la formule glissantienne.
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