L'amour comme politique. Autour d'un court métrage méconnu de Jean-Luc Godard (original) (raw)
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Lyrisme et politique en cinéma : Duras, Garrel, Godard, années 1970-1980
2017
Cette etude traite de l’articulation en cinema de la ressource lyrique et de l’approche politique du reel. Pour aborder sous un angle plus specifique la question du « cinema de poesie », elle propose une relecture de la theorisation litteraire du lyrisme, dans la perspective d’une critique de la polarisation autour de la notion de subjectivite. A partir d’une etude des imbrications entre poetique et enjeux politiques chez Holderlin, Rimbaud et les surrealistes, elle propose la notion de « lyrisme objectif » pour questionner la facon dont les films peuvent s’emanciper du modele discursif utilise par le cinema militant, tout en tentant de proposer une pensee critique du politique a partir de leurs formes sensibles. A travers l’analyse d’un corpus de films de Marguerite Duras, Philippe Garrel et Jean-Luc Godard, realises dans l’apres-1968 a un moment de reflux des luttes, nous montrons comment leurs heritages poetiques influencent la figuration du politique, a partir d’un geste commun ...
Gester avec Godard. Fictions de l'histoire et vies de l'image
Entrelacs, 2013
Dans cet article, suite à une analogie entre Proust et Godard concernant la dimension tactile des images et leur rapport au temps, sera proposé un survol analytique de la méthode de composition qui caractérise certaines entreprises filmiques de Jean-Luc Godard à la suite de sa période vidéo : Passion, son Scénario et, pour la plus grande part de notre texte, les Histoire(s) du cinéma. Au cours de cette réflexion sur la corporéité des images, l’accent sera essentiellement mis sur le geste en tant qu’élément génétique rendant possible la création de séries historiques, techniques et fictionnelles. Puis, l’attention se portera vers la question du support, de la pellicule 35 mm jusqu’au numérique, en passant par la télévision et la vidéo. La reprise médiatique d’un art par un autre ne sonne en rien le glas de la valeur auratique (Benjamin) de l’art ancien. La répétition créatrice des images tactiles et du devenir formel des gestes est au contraire ce qui permet de passer des histoires à l’Histoire.
Se payer de mots : Godard, l'histoire, les "camps" (Critique, mars 2015)
Critique
Depuis la fin des années 1980, les films de Jean-Luc Godard accordent à l’histoire tragique du XXe siècle, et plus particulièrement à celle des camps de concentration et du génocide des Juifs, une place centrale. Peu d’artistes ont su révéler avec autant de force l’inscription des images d’effroi à même la trame dont se compose le tissu de l’histoire du cinéma. Pourtant, nous ne saurions passer sous silence le sentiment de gêne que provoquent en nous les réflexions liées à la destruction des Juifs d’Europe que le cinéaste formule dans ses films. Notre malaise s’origine dans au moins quatre travers qui vident le discours de Godard sur les camps de concentration et la “Solution finale” de l’essentiel de son contenu : a) les approximations, voire les erreurs historiques qui émaillent les propos de Jean-Luc Godard à ce sujet ; b) la stupéfiante légèreté de certaines de ses formules ; c) la distorsion partisane ou militante qu’il fait subir à certains faits historiques ; d) l’indistinction permanente entre ce qui relève du phénomène concentrationnaire et du phénomène génocidaire – indistinction qui, pour des raisons d’ordre épistémologique, compromet l’intelligence que Godard pourrait avoir de ces deux phénomènes historiques distincts et, plus encore, de leurs images.
Les enjeux esthétiques et politiques des métamorphoses de l'œuvre de Jean-Luc Godard
2018
Cette recherche est situee aux frontieres de l’Esthetique et Sciences de l’art et des Sciences de l’information et de la communication. Notre hypothese de depart reside dans la contribution de l’œuvre de Godard a une recherche pluridisciplinaire. Cineaste, critique, theoricien, videaste, archiviste et teleaste, Jean-Luc Godard est l’auteur d’une œuvre metamorphique qui redefinit radicalement les frontieres du cinema. Condamnant l’ambition hegemonique des technologies actuelles, tout en les absorbant dans une pratique cinematographique experimentale, Godard developpe une pensee en actes filmiques qui n’a pas rompu avec l’actualite. Le montage, au fondement de la creation de Godard comme de ses prises de paroles, amenage un espace ou la rencontre contrariee de signes discursifs, visuels et sonores, issus aussi bien du vaste champ de la culture litteraire, philosophique, musicale, cinematographique, artistique, classique et moderne que de la production artefactuelle contemporaine, perm...
«Trouver sa propre image» – Jean-Luc Godard et la critique de la représentation
Here and Elsewhere (1974) is a key film in Godard’s oeuvre. It was the first film produced after the end of his activist period in the framework of the Dziga Vertov Group (1969-1972) and also the first in a long a fruitful collaboration with Anne-Marie Miéville. It contains a double critique of representation, both on a political and on an aesthetical level. On the political level, he criticizes in parallel the revolutionary ideology and the capitalist system, both on the ground that they tend to accumulate images. Capitalism accumulates money, which in turn is an image for the goods that it represents; the revolutionary ideology accumulated images in a determinate history towards the revolution. On the aesthetic level, he criticizes a linear conception of montage, chaining the images one after the other, and brings out a practice aiming at making visible the in-between. I will be proposing to follow this Godardian gesture by a commentary on a specific passage of the film, where he explicitly equals capitalism and revolutionary activism. There are a few distinct purposes: the first is to properly understand the appraisal he made about his activist period. What happens to his political position with this rejection of revolutionary thinking and practice? The second purpose is spell out in detail what he really meant by the idea that revolutionary thinking is an accumulation of images, and to show thereby the foundations of his conception of history, to be developed in his later work, the Histories of Cinema. The third and last purpose is to show the link between the practice of perception and political engagement. The meaning of making visible the in-between of the images is indeed to show the conditions of perception, particularly of the perception of complex states of affairs, the perception of power relations. In short, my analysis of Here and Elsewhere should provide an explanation of the political nature of Godard’s work after the activist period, as well as a key to his conception of history.