interview: Faut-il lutter contre le secteur informel? (original) (raw)

Quelles politiques publiques face au secteur informel ?

1989

Les projets urbains furent l'occasion de promotion de la petite entreprise, dans la mesure oÙ ils intégraient la création des zones artisanales et des centres de services ainsi que la mise en place des lignes de crédit aux petites entreprises. Peu de projets ont essayé en revanche de combiner cette action sur l'offre avec une action sur la demande. Le recul est encore faible pour un jugement global et les échecs d'aujourd'hui sont autant d'éléments pour une politique d'avenir plus compréhensive. Dans la situation actuelle, le secteur informel continuera d'absorber une main-d'oeuvre excédentaire de plus en plus nombreuse, avec des revenus en moyenne supérieurs au SMIG. Les politiques publiques doivent s'efforcer d'accroître sa capacité d'absorption en orientant la création d'emplois vers des secteurs productifs (secteur secondaire et certaines branches des services). La fornation deviendra un élément clé de cette politique, formation qui devra être fonctionnelle et répondre à des besoins précis. Des programmes conçus comme un suivi permanent, étroit et compréhensif des bénéficiaires permettront d'améliorer considérablement les perspectives d'emploi dans le secteur informel.

Le secteur informel, nouvel enjeu des politiques de développement ?

L'Homme et la société, 1992

éconsmie et humanisme no 322 juillet-septembre 1992 ._. v. berfhef editorial : inttption dossier : Pour des quartiers citoyens, rMs6 en pmenariat avec le Cotnit6 National de Liaison dcs Rtgies de Quartier (CNLRQ) RCP¿ES : des quaniers et dcs politiques vingt ans de politique française de la ville Action : r&gies de quartier, pivots pour rinsertion emploi et d6veloppement tconomiquc une association-pivot Perspectives et enjeux : Ia sueur de la ddmocratie Dfveloppement mondial , j. ion et c. jacquierj. lion j.-m. m&in i.-c. toubonc. dursolier m. amelme et d. behar j. 4 lavillej.-m. belorgeyc. bouzols Asic du Sud-Est : la Fiance cst:elle dispo& b apporter son savoir-fain ? Rio, et aprh 1 e. b q e c. beaud Elhique, flhiques : I t capital-solidaritC, itindrake d'un patron Dfbafs : 1 s paris d'Habitat CI Humnisrne, entretien j. vidaud b. devert Actual¡[& Economie el IIumanisme : 50 ans demain i. vidaud La conjoncturc Bonomique et fin:mciErc internationale-Les livrcs prochaine parution : numfro special cinquantenaire "Racines et chantiers d'avenir pourEconomie ef Humanisme"-1. Jacques Charmes : Quelles polifiques publiqfles face au-secteÜí-informel ? Caisse centrale de Coopération économique. Notes et Etudes, no 23. 1988.

Quel avenir pour l'informel

Le secteur informel est défini comme l'ensemble des entreprises individuelles non agricoles et non enregistrées, qui produisent des biens et services pour le marché. L'emploi informel est, quant à lui, défini comme l'emploi sans protection 1 . Plusieurs caractéristiques peuvent être considérées à cet égard pour une définition précise de l'emploi informel : protection sociale, contrat écrit, feuilles de salaires, indemnités de licenciement, etc. Du fait de ces définitions, l'emploi informel est constitué de deux composantes principales distinctes, à savoir l'emploi dans le secteur informel, ainsi que l'emploi non protégé dans le secteur formel. Conformément aux définitions de l'OIT (2003), le secteur et l'emploi informels composent ce qui est désigné sous le terme d'économie informelle. Malgré des écarts de chiffres avancés par ci et par là, nul besoin de rappeler l'ampleur et le poids de plus en plus grand de l'informel dans l'économie des pays dits en développement ( de 20 à 65% du PIB, et de 40 % à 70% de l'emploi hors agricole) 2 . Cette ampleur est dernièrement constatée même dans les pays développés, la proportion de l'économie informelle atteint 16 % du PIB pour les pays de l'OCDE 3 . 170 milliards de dirhams (14,96 milliards d'euros), 20 % du PIB hors agriculture, 10 % des importations formelles, 40 milliards de dirhams de manque à gagner pour l'État, 2,4 millions d'emplois… L'informel pèse lourd, très lourd, dans l'économie du royaume. Ces chiffres choc pour certains ont été révélés par une étude réalisée par le cabinet Roland-Berger pour le compte de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) 4 . Au Maroc, 54% du poids de l'économie informelle dans le textile et habillement, 32% dans le transport routier de marchandises, 31% dans le BTP et 26% dans l'industrie agroalimentaire et tabac, hors secteur primaire. Avec 2,4 millions d'emplois, l'informel reste un large pourvoyeur d'emplois 5 . 1 AFD, L'économie informelle dans les pays en développement, Jean-Pierre Cling, Stéphane Lagrée, Mireille Razafindrakoto, François Roubaud, décembre 2012, page 7. En fonction des circonstances nationales, d'autres définitions du secteur informel sont également retenues : absence de comptabilité écrite ; taille (nombre d'employés) située en dessous d'un certain seuil. 2 Agence Ecofin, Selon un rapport publié par le Fonds monétaire international (FMI), 11 juillet 2017 3 Données évaluées à partir d'un échantillon de 21 pays de l'OCDE. Cf. Schneider F., Klinglmair R. (2004) : Shadow economy around the World : What do we know ? 4 CGEM, L'ÉCONOMIE INFORMELLE : IMPACTS SUR LA COMPÉTITIVITÉ DES ENTREPRISES ET PROPOSITIONS DE MESURES D'INTÉGRATION, AVRIL 2018. 5 Idem 2

Une revue critique des concepts, définitions et recherches sur le secteur informel

Le concept de "secteur informel" fut utilisé pour la première fois dans une étude sur le Kenya réalisée en 1972 pour le Programme mondial de l'emploi du BIT. Dans cet article, l'auteur rappelle donc l'origine de ce concept, son évolution théorique; il dresse un bilan des recherches, enquêtes statistiques concernant ce secteur en pleine extension dans un tiers-monde en crise et explique son rôle pour pallier les déséquilibres du marché du travail accentués par les politiques d'ajustement structurel.

Problématique de transition du secteur informel au troisième secteur

2019

Le secteur de l'Economie Sociale et Solidaire (ESS) ou troisième secteur économique est depuis longtemps méconnu en Tunisie : son poids est estimé à 1% du PIB. De même, son apport en termes de création d'emplois reste subjectif et insignifiant. Il n'est pas pris en considération dans les agrégats de la comptabilité nationale. L'Etat œuvre dans une optique quasi-exhaustive, il lutte contre la pauvreté, suit une politique active de l'emploi pour baisser le taux de chômage, assure la gratuité des soins aux plus démunis, subventionne les produits de base, etc. Une étude stratégique menée par le gouvernement tunisien sur l'économie sociale et solidaire a montré l'importance de ce secteur et le rôle qu'il pourrait jouer dans les domaines socio- économiques. La promotion du secteur économique formel et des principes de l'ESS en termes de démocratie, de bonne gouvernance, de liberté etc., pourrait constituer un levier de développement à l'économie tun...

Le secteur informel en Afrique de l'Ouest: enjeux et perspectives

2018

Face aux opportunites reelles des economies africaines (croissance economique, augmentation des investissements directs a l’etranger, developpement des infrastructures…), les economies subsahariennes restent marquees par un dualisme, d’abord une economie informelle dynamique et complexe, et d’autre part un secteur tres formalise avec ses contraintes. Cette dichotomie est source de limites et d’incidences economiques fortes (baisse de productivites, perte de recette fiscale, deficit publique endemique, frein aux investissements etrangers…) limitant ainsi leur attractivite et competitivite. A la lumiere de travaux realises ces dernieres annees dans quelques pays francophones, plus que jamais, une transformation structurelle mais progressive de l’ecosysteme serait un atout considerable pour securiser la croissance, participer activement aux echanges mondiaux, offrir des emplois de qualite aux populations jeunes et dynamiques des pays subsahariens.